39. Paulo, ton étoile décline !!!

Mais vous vous imaginez bien que notre rusée amie, ne va pas parler aussi facilement. Elle vient vers nous en tenant Paulo par la main.

• Avant toutes choses, il va falloir réévaluer nos salaires.
• Quoi !!!!!
• Il n'y a pas de raison, nous nous tapons tout le boulot et …

Je désigne Paulo du doigt :

• Tout le boulot ?
• Lui c'est le cerveau, il fait ce qu'il veut.

A cet instant de l'histoire, comme je m'aperçois que Cracoss va prendre la parole, j'ai peur que tout cela ne finisse dans un bain de sang. Heureusement un coup de fil de Mercier me signalant qu'ils avaient par Interpole interposé retrouvé la trace de quelques compagnons de combat de Sergueï mit fin à la discussion.

• Tournée générale !

Nous nous collons tous au comptoir, excepté une Christelle boudeuse que je vais chercher pour la ramener parmi nous :

• Allez, viens, fait voir ce que tu voulais nous montrer.

Elle résiste :

• Vous préférez bosser avec les flics, vous avez une mentalité de petits bourgeois.

Cracoss qui rêvait d'intervenir depuis des heures, y va de son commentaire acerbe :

• Elle a raison, vous n'avez même pas signez la pétition contre les gaz de schiste.
• Les gaz de schiste, nous, on est pour, lui assène un Michel particulièrement remonté. Et si tu n’arrêtes pas de faire du militantisme pendant tes heures de service, tu vas être viré.

Tout le bar s'est tu, et il faut un grand sourire de Michel, pour que tout le monde se remette à respirer. Pour détendre l'atmosphère, Christelle ouvre le gros livre qu'elle voulait nous montrer :

• C'est un document d'archives, et là, elle pose son doigt sur une photo, vous avez le groupe de Sergueï.
• Son groupe ? Et lui ?
• Mystère. Personne ne le connaît, mais qui sait ?
• Comment sais-tu qu'il s'agit de lui ? Il y a son nom ?
• Non, mais on parle du groupe du « Français », c'est bien ce que vous cherchiez, non ?

Je regarde fasciné, la photo noir et blanc un peu floue. Reconnaître quelqu'un sur ce vieux cliché tiendrait du miracle, alors, quelqu'un que l'on ne connaît pas !

• Et dire que Sergueï est peut-être là, devant nous.

Tout le monde se presse, chacun voulant distinguer les visages peu reconnaissables quand dans la bousculade, Paulo laisse échapper son verre.

• Merde !
• Mais quel con ce type, regarde le boulot, je vais me faire tuer par Macha.

Michel triomphe en regardant la tache qui s’agrandit :

• Un génie, hein ? Un génie !

Un gars, dans le fond du bar a la bonne idée de ricaner, et toute la tension qui s 'était accumulée depuis des heures peut enfin exploser. J'ai à peine le temps de remarquer le regard de consternation, qu'échange Dan et Cécile, que les premiers coups pleuvent. Christelle a déjà oublié son livre pour monter en première ligne aidé d'un Julot, plus motivé que jamais. Cracoss frappe un mec tout en criant : « Non au gaz de schiste » ce qui laisse le type, saignant et hagard. Et c'est au milieu de ce beau bordel que Mercier fait son entrée. A sa vue, nous tentons maladroitement de cacher nos différents, mais le flic sourit :

• Ne vous dérangez pas pour moi, continuez.

Alors, on a terminé nos petites affaires et Mercier s'est accoudé au comptoir pour attendre sagement la fin du pugilat. Il a même démontré toute son agilité en évitant habilement quelques projectiles tout en savourant son demi.