Comme
l'avait prévu Christelle, Maria n'a pas pu nous faire un portrait
robot de Sergueï
- J'en suis incapable, c'est trop douloureux. J'ai comme un voile noir qui recouvre ma mémoire quand je repense à ces moments. Ne m'en voulez pas.
Évidemment,
nous comprenons aisément de telles raisons, surtout que Maria fait
de réels efforts pour nous apporter le maximum d'informations. Quand
nous lui avons parlé de la théorie de Mercier, situant Sergueï en
France, elle a admit volontiers cette idée d'autant que c'est aussi
l'avis du tribunal international. Maria nous téléphone un jour à
ce sujet :
- Il y a un détail qui me revient et qui tendrait à valider cette éventualité : A l'époque, ses camarades surnommaient Sergueï « Le Français », je n'ai jamais su pourquoi, et je m'en foutais d'ailleurs.
J'appelle
immédiatement la librairie et Macha me passe Christelle :
- Dis moi, l'artiste, dans tes recherches as-tu croisé un quidam que l'on surnommait « Le Français » ?
- Cela me dit quelque chose je vérifie mes notes, tu attends ?
- Non,. « Le Français, c'est le surnom de Sergueï, essaye d'en savoir plus. Moi, je suis pressé, je vais à l'apéro
- Salaud ! Exploiteur ! Négrier !
Je
raccroche en rigolant. Christelle a son petit caractère. En tout
cas, elle a changé depuis son séjour ici. Je ne sais pas s'il
s'agit de l'air marin ou de sa vie amoureuse tumultueuse, mais c'est
une nouvelle Christelle que je découvre chaque soir. Comme j'en
faisais la remarque à Michel l'autre soir, il se mit à rire :
- Tu as vu ça ? Elle se maquille la donzelle. Demande lui de te faire voir ses pieds.
- Cela ne va pas, elle va me casser la gueule !
Il
rigole :
- Mais non, juste ses doigts de pieds vernis.
- Non ! Tu déconnes ! Elle ne ferait jamais cela.
- Hé si. Maintenant, elle se maquille et se vernit les ongles. Mais rassure toi, même Che Guévara avait ses secrets.
- Ouais, peut-être, mais moi je n'ai jamais pris un verre avec le Che.
ll
hausse les épaules avant d'aller s'asseoir au fond du bar. Je le
rejoins pour évoquer avec lui, le cas de ce Sergueï. Il redevient
tout de suite sérieux, même grave :
- Moi, ce type, tant que l'on ne met pas la main dessus, je reste inquiet.
- Tu ne crois pas que tu exagères ?
Paulo
nous a rejoint pour se mêler à la conversation, ce qui évite à
Michel de m'insulter comme il en avait l'intention.
- Si ce Sergueï est introuvable, ses collègues de l'époque ont dût être retrouvé eux. Il faudrait pouvoir en interroger un. Et qui sait ? Certains ont peu-être des photos, non ?
Nous
fixons Paulo comme s'il était un extra terrestre déboulant sans
prévenir dans notre rade. (Ce qu'il est un peu, tout de même)
Michel
lui donne une tape dans le dos qui le fait tousser.
- Doucement, je suis faible des poumons, tu l'oublies.
- Mais tu es un génie mon Paulo, tu le sais ça ?
Je
prends Paulo dans mes bras pour l'embrasser, mais il se recule
vivement.
- Vous êtes de grands malades vous deux.
Mais
déjà nous faisons chauffer nos téléphones. Michel pour appeler
Christelle et moi Mercier. Et déjà notre moral remonte.
- Il est fort ce Paulo, faudrait peut-être voir à l'augmenter.
- Tu plaisantes j'espère.
Je
rappelle à mon pote que l'an dernier, déjà, c'est grâce à Paulo
que nous avions débloqué la situation, mais Michel hausse les
épaules :
- Des coïncidences, tu parles bien.
- Je te trouve injuste.
Il
va répondre quand Christelle entre comme une furie dans le bar. Un
courageux qui essaye de lui prendre la taille se prend en pleine
gueule un volume de la taille d'une encyclopédie, avant d'aller
s'effondrer dans les bras de Dan qui, visiblement au diapason de la
bande, l'achève d'un coup de la canette de bière qu'il sirotait
avec volupté.
- J'ai trouvé un truc. Viens ici Paulo, que je t'embrasse.
Le
dit Paulo qui allait s'endormir, rosit avant de succomber à
l'étreinte.
- Arrête ton cirque Christelle, vide ton sac.
8 commentaires:
...suite au prochain numéro ou au bouquin qui m'attends tous les soirs, d'ailleurs à ce propos, Macha en voudrait bien un, alors comment fait-on ?
Ouais, Macha, j'y ai pensé, mais le client du New York a acheté l'exemplaire que je lui réservais, "au cas où". Mais on a pas eu le temps de tout faire...
En cliquant sur la photo du livre sur le blog, elle peut en commander sinon je reviendrai !!!
OK Louis, je lui fais part de ta réponse @+
j'suis toujours dans l'bouquin (plus facile à lire) je te dirai ce que j'en pense bientôt !!
bonne fin de dimanche et bonne semaine !
Ahhhhhhhh!!! Phyll va découvrir son rôle dans l'histoire. Ca craint, j'ai pas intérêt à remonter chez vous !!!
ça y est !!!..... j'ai fini le prochain "Goncourt" !!...... il est vrai qu'à la fin, je suis loin d'avoir le beau rôle !... mais j'assume..... et encore merci de nous avoir (DAN et moi) inclus dans tes élucubrations !!! ce fut un plaisir de te lire !!!
bon week end mon bon Louis, et si tu croises Marylou, tu lui feras une grosse bise !!
ps: mes enfant m'ont déjà demandé de leur passer le livre.... ce que je ferai !!
Je suis en vacances ! mais j'ai un œil sur vos réflexions.
Et moi à la reflexion je crois que je vais partir en vacances oui c'est ça, en vacances !
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