samedi 26 février 2011

Episode 15

15.

Chez Roger, l'ambiance est torride. Je retrouve les même loustics, mais avec pas mal de tournées en plus. Il sont quand même suffisamment lucides pour bien se foutre de ma gueule. Chacun y va de sa petite moquerie, et comme je ne peux tout de même pas avoiner tout le monde, j'offre une tournée, en me réservant le droit de régler quelques ardoises plus tard. J'explique ma conversation avec Camille. Je prends bien soin de rester dans les limites d'un interrogatoire professionnel, mais malgré toutes mes précautions, ça ricane vilain dans la troupe. Des jaloux, rien que des jaloux. Michel se hausse du col : « Je te l'avais bien dit que le beau-père n'était pas net. Une bonne bouille de pédophile. » Il se tourne vers l'assistance fascinée pour me désigner d'un doigt rageur : « Quand je pense que l'autre fiotte, là, m'a reproché de l'avoir un peu secoué, le beau-père, quelle pitié ! Il va falloir y retourner, ils ne nous ont pas tout dit. »

Bon, quand c'est pas ton soir, c'est pas ton soir, on va pas chialer. Pour changer un peu de sujet, je demande à Paulo comment il se fait qu'Antoine, son pote ne soit pas là ce soir. Parce-qu’il est vrai que depuis quelques jours, ils ne se quittent plus, les deux piliers (rugby et bar). Paulo me jette un regard noir : « Tu oublies qu'Aurélie était sa sœur, il doit être auprès de sa mère. » Je garde pour moi, ce que je pense vraiment des liens qui unissent cette chouette famille pour expliquer qu'il serait cool de pouvoir parler avec ce mec. « Un interrogatoire ? » Paulo a faillit chuter de sa si stratégique position. « Comme tu y vas mon Paulo, non, pas un interrogatoire, mais reconnaissez qu'il serait intéressant de parler un peu famille avec ce mec. » Michel redémarre sur le beau-père, alors je lui dis de classer ses notes : « On va chez les flics lundi. Tu n'as pas oublié ? ». D'une bourrade amicale mon pote me déséquilibre. Je fais une belle embardée, renversant la moitié de mon verre. « Merde, Michel, fais gaffe, ça tâche ! Avec toutes les saloperies que Roger rajoute dans son pinard. » Le gros qui ne dormait pas, pousse un cri de rage, et veut nous foutre dehors, mais Michel le calme : « Me poussez pas, j'ai mes nerfs. » Je demande à mon pote pourquoi il ne cogne pas sur Lucien, comme à son habitude, et ce grand benêt de m'expliquer que Lucien est à ce jour « un collaborateur ». « Et un des meilleurs ! », ajoute-t-il sans rire, m'envoyant de ce pas dans mon lit. Il y a des limites à ce que je peux entendre. Avant que je ne franchisse le seuil de ce troquet maudit, Paulo me dit que demain, il a match à Rilleux, et que s'il voit Antoine, il nous le ramènera. Je suis sceptique. Joël et Arobase vont piocher du côté de l'ex de Pauline. « Il sait peut-être des trucs sur cette famille. » Je suis super-sceptique, Lucien va au Mac Do. Comme tout le bar rigole, il précise chafouin que c'est pour l'enquête. Y'a un mot plus fort que sceptique ?

1 commentaire:

phyll a dit…

Lucien au Mac DO...... c'est pour interroger un big mac ?!?....