dimanche 20 février 2011

Episode 14


14.

Ma petite princesse n'a pas le cœur à la bagatelle ce soir, je le comprends immédiatement.
- Pourquoi ?
Comme je me pose la même question, je suis bien incapable de lui répondre alors je l'embrasse. Oui, chez moi c'est automatique : lorsque je suis à court d'arguments, c'est baiser fougueux ou main dans la gueule, recta. Ça calme ! Je sens sous mes lèvres le goût salée de ses larmes.
- Raconte-moi.

Alors, nous nous asseyons sur son canapé et elle m'explique comment elle a croisé Aurélie l'autre soir à Villeurbanne. « Nous ne nous étions pas revues depuis des années, alors nous avons pris le temps de boire un café. Elle allait prendre son travail au Zola. » En disant cela, elle se remet à pleurer, et je pars à la recherche de mouchoirs en papier. « Je dois être affreuse. » Je hausse les épaules, et voulant jouer les pros je l'incite à poursuivre comme si de rien n'était.
- Aurélie m'a confié son angoisse au sujet de la disparition de sa petite sœur. Comme je connaissais l'histoire de sa famille, avec la disparition du père, j'ai essayé de la rassurer : « Pauline aura voulu imiter son père, c'est classique. » Mais Aurélie m'a dit qu'elle n'y croyait pas une seule seconde. Et comme j'insistais, elle s'est énervée pour me crier : « Tu ne peux pas comprendre, personne ne peut comprendre ». J'ai été vraiment surprise, parce que cela ne correspond pas trop à Aurélie. »
Je me souviens des paroles de la mère d'Aurélie qui m'avaient frappée : « Vous ne pouvez pas comprendre ». Il y a quelque chose dans cette famille. Michel aurait-il raison ? Pendant ce temps, Camille s'est un peu calmée et j'en profite pour continuer mon interrogatoire.
- Tu m'as dit au téléphone qu'elle avait peur...
- Oui, pour moi, elle était terrorisée. Je te dis cela à cause de ce coup de colère inhabituel chez elle. Puis, juste avant de partir, elle m'a fixée avec gravité : « En cas de malheur... » Mais elle s'est reprise pour me sourire et me dire qu'elle allait être en retard. Et elle a filé. 
Je regarde Camille qui s'est levée pour remplir nos verres : « En cas de malheur. Elle a vraiment dit cela ? » Je me souviens d'Aurélie, et ce côté « grand-guignol », ne colle pas avec l'image que j'ai gardé d'elle. De quoi pouvait-elle avoir peur ? J'ai dû penser à voix haute puisque Camille me sèche d'un « de son assassin, évidemment, pauvre cloche », qui me laisse sans voix. Elle se reprend immédiatement en m'enlaçant chaleureusement.
- Excuse-moi, je suis à cran. Quand je pense qu'elle est morte. Morte, tu comprends ?
Elle frissonne et se remet à pleurer, et ce que je comprends, surtout, c'est que nous n'irons pas loin dans notre enquête, comme cela. Alors, pour un interrogatoire plus poussé, je commence à déshabiller discrètement ma compagne. Pas si discrètement que ça, faut croire, puisque cette petite sucrée se lève d'un bond, en hurlant que je suis un gros dégueulasse. Là, elle exagère, puisqu'il me semble que faire l'amour ne pourrait que nous faire du bien. Lorsque je lui expose ce juste point de vue, la méchante me fout carrément dehors, sans autre façon. Moi qui était prêt à lui faire le sacrifice de mon corps, que d'ingratitude. Alors, qu'est-ce que vous croyez ? J'ai rejoint nos bureaux...

Oui... chez Roger !

1 commentaire:

phyll a dit…

ha la la..... les meufs j'te jure !!!... heureusement que les potes sont là !!!

signé : "ton" lecteur !! ;o)