samedi 12 juillet 2008

Martin a le blues Par Hervé

« Pas moyen d’être tranquille ! » marmonne Martin du haut de son tabouret favori.
Faut dire que cette andouille de patron s’est laissée manipulée par le « brother », le jumeau d’Arobase. C’est même pas des habitués du bar, mais Roger les écoute comme si c’étaient des dieux. « Et çà, ça fait pitié » enrage Martin. Bref ce soir – jour de Derby- voila que le bar se transforme en salle de concert car le brother a décidé d’organiser « une grande nuit du blues ». En plus, toutes les copines et copains l’ont aidé ! Martin a eu beau hurler que jamais un jour de Derby, on fera une chose pareille dans son bar, Roger impassible à ses doléances a maintenu la soirée.
Là, Martin a commencé à avoir les nerfs.
Ce soir, tout se met en place, les fils, la sono, les micros, les instruments. Même Arobase est là pour la partie technique. Et c’est pas fait pour améliorer l’humeur de Martin, car évidemment comme toujours, toutes les filles viennent le voir lui… « Remarque, c’est pas pour ses qualités physiques… » raille Martin dans son coin. Car Martin a décidé de venir à la soirée mais en restant prostré en haut de son tabouret pour siroter une ou deux bières en écoutant la radio avec son oreillette. Roger le surveille du coin de l’œil, il connaît son Martin et il sait qu’un rien peut déclencher une rixe.
On dirait que tout Lyon est présent chez Roger. A croire qu’il n’y a plus de supporter de l’OL dans cette ville. Le bar est rempli mais Martin se sent seul. Paulo est comme à son habitude perdu dans ses rêves, le nez dans son tabac, Michel fatigué de sa semaine s’est assis au premier rang pour écouter les musiciens et Joël avait une obligation familiale. « Ouais, familiale ! Dis plutôt que tu es au stade » pense Martin. Bref, la soirée débute mal pour Martin qui lance des regards noirs dans toute la salle.
La musique commence enfin et là, Paulo, d’ordinaire très calme, commence à se bouger, à suivre le rythme en claquant des doigts, sifflant pour dire son admiration lors d’un solo et en lançant des grands Yé dans les tempos les plus forts.
Martin est scié et tente de garder son calme en écoutant le match avec son oreillette. C’est au tour des deux types en vestes et chapeaux blancs, des américains, le grand a une superbe guitare métallique, la salle est ravie…
Martin, pas convaincu, se retourne pour commander une bière, jette un coup d’œil à Paulo pour savoir s’il en veut une. Cet idiot se dandine toujours, faut dire qu’un gars vient de se lancer dans un solo de batterie !
Martin commence à se dire qu’il devrait se faire la malle car boire des bières tout seul dans son bar alors que les copains l’abandonnent, cela lui fait mal au cœur !
Sûr que le blues, il sait ce que c’est !
Tout à coup, un son nouveau arrive d’une guitare, il lève ses yeux renfrognés sur une superbe jeune femme. La guitare et elle ne font qu’une personne ! Elle balade les gens avec son instrument et les musiciens ont du mal à la suivre. Paulo est au summum de l’extase et danse carrément. Même Martin est impressionné, il reste bouche bée un verre vide à la main et l’oreillette qui pendouille à son cou !
La salle fait un triomphe aux musiciens et quand la fille pose enfin sa guitare, elle se précipite sur Paulo alors que Martin s’approchait d’elle pour lui proposer à boire. Non, elle avait vu Paulo danser et voulait profiter du seul danseur de la soirée.
L’humeur de Martin est évidemment des plus sombres ! Roger le surveille et le couve, de peur de ses réactions. « Allez, viens boire un petit demi pour fêter la victoire de l’OL » Et mince Martin avait même oublié le match !
La soirée se termine tranquillement quand la porte s’ouvre sur un grand gars habillé en vert. C’est l’ami de la guitariste. Quand il l’a vu danser avec Paulo, il s’est mis à hurler « Géraldine, on rentre immédiatement ! »
Martin qui est le plus proche, lui dit « Et petit, tu devrais mieux parler aux femmes »
L’autre sans rien répondre, fouille dans sa poche pour sortir son cran d’arrêt qu il n’a pas eu le temps d’ouvrir car Martin prompt malgré l’heure tardive lui assène une grande baffe qui le terrasse. Après lui avoir mis un grand coup de pied dans la mâchoire – ce qui fera la richesse d’un dentiste- Martin le prend par le colbac pour le balancer dehors.
Non mais c’est vrai quoi s’habiller en vert un jour de derby, y a pas idée !

4 commentaires:

Louis a dit…

Voilà ce qui arrive Hervé, quand on veut se moquer de Martin : Pas un commentaire, na !!!

Anonyme a dit…

Oui c'est dur...je crois que je vais me mettre à regarder le foot :)

Anonyme a dit…

Fallait pas que le type se mette en vert... et contre tous!
Amitiés.

Louis a dit…

Bon, Hervé, il y a tellement peu de commentaires, qu'il nous faut nous mettre à boire!!!