dimanche 29 juin 2008

48. Le mage




Le soir où ce con de Lucien a essayé de nous raconter ses visites chez un mage, était un soir particulièrement calme. Y’avait Drucker à la télé, faut croire. Alors Michel a levé la main pour calmer l’autre cloche :
- Lucien, tu connais le tarif si tu veux que l’on écoute ton baratin.
En parlant il agitait son verre vide et l’autre a bien compris le message. Une fois bien calés sur nos haut tabourets avec une bonne bière fraîche à la main, nous avons écouté sagement. Chez Roger, vous ne pouvez jamais vous faire chier, y’a toujours quelqu’un pour sortir une grosse connerie, c’est fascinant. Lucien fait partie du top 50 à ce petit jeu là.
- Bien, quand j’ai eu des ennuis familiaux…
Michel éclate de rire :
« Des ennuis familiaux » mon pauvre Lucien, parle normalement si tu veux qu’on t’écoute. Quand ta grosse s’est barrée, tu veux dire ?
Lucien ravale sa honte pour approuver et continuer :
- J’étais mal, et Joël m’a conseillé un type, un mage extra, qui pourrait m’aider à résoudre mes problèmes.
Je sens Michel prêt à exploser alors je pose ma main sur son bras afin qu’il laisse parler l’autre branque, qui s’exalte d’un coup :
- Il est extraordinaire, ce gars. Sans me poser de questions, il a tout de suite deviné ma situation.
- Putain, Lucien, mais tu t’es vu depuis qu’elle est partie ? T’as une vraie gueule de cocu. Même Roger qu’est pas fin, l’avait compris.
Roger veut protester mais je l’arrête en montrant nos verres vides. On se marre comme des bossus, mais Lucien, lui, est tout chiffon. Il prend ses grands airs, descend de son tabouret et se casse drapé de dignité en disant que des amis comme nous, il n’en a pas besoin. Je regarde Michel :
- Pourquoi tu lui a dit cela ? Moi je trouve qu’il avait déjà une tête de cocu avant qu’elle ne parte sa femme.
- C’est parce qu’avant, il était déjà cocu.
- Non, Michel !
Il rigole et me dit avec ses yeux qui pétillent :
- Tu sais bien que les femmes des potes, ça m’excite.
Je me marre avant de bien comprendre :
- Michel, tu…
- Mais non, pas toi, je t’aime trop…
Après un temps il ajoute à l’adresse de Roger :
- Ca risque pas, lui, il ne sort qu’avec des boudins.
Je le bourre de coups en rigolant quand Joël fait une entrée ponctuée d’un : « Ah tu tombes bien toi ! » qui lui donne tout de suite envie de rentrer chez lui. Michel lui explique l’histoire de Lucien et Joël en prenant bien garde de ne pas trop se tenir à portée de main de Michel nous raconte comment un pote d’atelier s’est découvert un jour des dons d’écoute et de psychologie.
- Au début c’était avec les amis pour rigoler, puis il s’est fait un peu de gratte avec son truc.
- Combien tu t’es fait ?
- Hein ?
- Combien tu t’es fait avec Lucien ?
En disant cela Michel tend sa grosse patte et Joël fouille ses poches pour donner tout les billets qui traînent. Il nous donne l’adresse et on a déboulé chez le mage qui pour le coup malgré ses dons n’a rien vu venir. Michel d’un coup d’épaule a enfoncé la porte envoyant Merlin l’enchanteur valdinguer contre le mur. Il a renversé la grande table brisant de ce fait la jolie boule de cristal. Tout les tarots ont voltigés dans la pièce et le mage s’est retrouvé écrasé par la table que nous poussions contre le mur Michel et moi. Mon pote a commencé a gifler doucement mais régulièrement l’homme en lui exposant clairement la situation. Il explique bien Michel ! Quant le voyant a été au rouge (ouais, c’est moyen, mais moi ça me fait rigoler. J’suis simple comme gars) Violet pour être honnête, il a rendu l’argent. En rentrant au bar satisfait de cette mission réussie, j’ai dit :
- Il va être un peu content Lucien de récupérer tout son fric.
Michel s’est arrêté net :
- Récupérer son fric ? Mais ça va pas Martin ? T’es givré ? On va le boire son fric à l’autre tocard. Cela lui servira de leçon.
Ainsi fut fait, pour le bonheur de tous. Il n’y a que Lucien qui a trouvé étrange toutes ces bières que lui offrait Michel.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben pas plus de commentaire !
t'as un public d'instit ou quoi ?
allez vivement la rentrée :)

Anonyme a dit…

Avec Martin comme dirait le Mage: "On va voir ce qu'on va voir..."
Amitiés.