dimanche 2 mars 2008

N° 36 Tueurs nés ! ! !

Il est presque minuit, et je suis au bord de la crise de nerf, accroché à mon comptoir préféré. Il faut dire que depuis des heures j’attends Antoine et Clément, deux petits voyous élevés au grain sur les pentes de la Croix Rousse. A mon regard noir, Roger le patron répond par un haussement d’épaule, « te bile pas, tu les connais ces jeunes, ils n’ont pas d’heure »
- Ouais, ben moi, je vais leur apprendre à lire l’heure, je vais leur faire bouffer ta pendule.
- Ils sont plus costauds que toi, ils vont te transformer en cadran solaire.
- Donne moi une bière, au lieu de t’essayer à l’humour.
Si j’ai besoin de ces deux petites frappes, c’est pour une mission très particulière, quelque chose d’intime en sorte.
Olga, ma femme, une vraie sorcière, me mène la vie dure depuis bien trop longtemps maintenant. J’ai pensé tout d’abord lui administrer une bonne correction, pour lui apprendre à cesser de geindre lorsque j’essaye de lui faire l’amour en rentrant ivre au milieu de la nuit. Mais je ne suis pas une brute ! Quand même ! Alors au fil des soirées à siroter mes bières, j’ai échafaudé quelques plans de vengeance. Et puis un soir, comme ça, pas plus ivre que d’habitude, l’idée m’a sauté aux yeux comme une évidence. Quelque chose qui était en moi depuis de longues années, mais que je refusais de laisser sortir : Pourquoi battre ma femme alors que l’assassiner réglerait une fois pour toute, tous mes problèmes. Sans compter que la fortune est à son nom et que je me verrait bien arrêter de bosser. Alors, une fois la décision prise, j’ai entrepris un discret rapprochement avec les deux petites terreurs. Comme ils gagnent leurs vies en faisant de petits travaux à droite et à gauche, je les ais embauchés pour vider et ranger mon garage. Puis, je leur ai exposé mon plan génial et devant leurs mines dépourvues de toute lueur d’intelligence, j’ai recommencé. J’ai dû m’y prendre à trois fois, et je ne suis même pas sur qu’ils aient bien compris.
Ils n’avaient jamais assassiné personne, ce qui m’a un peu déçu. Je croyais que le crime était monnaie courante chez ces jeunes difficiles. En tout cas c’est ce que l’on dit. J’ai faillit annuler l’opération, mais l’envie de me débarrasser une bonne fois pour toute de l’autre harpie a été la plus forte et malgré le risque encouru, j’ai donné le feu vert à mes deux bras cassés.
- Moi, une fois, ils sont venus chez moi, pour m’aider à vider le grenier à la campagne. Ils ont cassé le grand miroir du salon et un bibelot qui nous venait d’un lointain ancêtre. Tu aurais dû entendre Marie. Elle m’en parle encore. Alors toi, avec Olga, prie pour que tous se passe bien.
- Je prie, je prie.
Roger ne relève pas la saveur de ma remarque et me sert une nouvelle bière.
Ces petits trous du cul se sont pointés juste avant l’heure de fermeture, pleins comme des cantines. Ils riaient nerveusement en me faisant de gros clins d’œil. Alors quand Roger a dit : « Alors les jeunes, vous n’avez rien cassé au moins ? »
J’ai cru qu’ils allaient s’étouffer dans leurs bières.
Putain, j’étais trempé. Je sentais la sueur glacée couler dans mon dos comme le disent les vrais écrivains. Nous sommes sortis rapidement et je leur ai demandés de rentrer chez eux et d’être discrets. Je m’attendais au pire. Et j’avais tort. J’ai été déclarer la disparition de ma femme à la police et tout s’est très bien passé. Des gens très bien ces flics. Très attentionnés. J’ai même eut droit à une aide psychologique. Une beauté brune la psy. Pour le fric par contre, cela va être plus délicat. Tous les comptes sont bloqués. Tant qu’il n’y a pas de cadavre, je ne peux disposer de l’argent, sauf pour faire tourner la boutique. Moi, ça ne me gêne pas trop, j’ai tout mon temps, mais allez donc expliquer cela aux deux autre petites frappes. Ils tournent dans la Croix Rousse pour me menacer et exiger leur pognon. J’ai déjà eut un mal de chien à expliquer mon plan, alors là, y’a pas d’espoir, ils sont trop cons. Je ne m’en sortirais jamais. J’en ai causé avec Michel, toujours de bon conseil, qui m’a confié un pistolet qu’il a gardé de ses années gauchistes. Il a tout un stock d’arme dans sa cave à ce que l’on raconte.
J’ai attendu les deux guignols dans la nuit. Ils ne se sont pas méfiés. Je les ai alignés comme à la fête foraine. Une bonne chose de faite. Je vais attendre patiemment l’héritage. Que puis-je faire d’autre ?
Ah, et puis j’ai rendez-vous au restaurant ce soir avec la jolie psy de la police

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Mondieumondieumondieu... :-o
Geeeeentil martin, geeeeeentil...
Et elle est passée où Olga ?
Nan, veux même pas savoir...

En tout cas, j'ai bien aimé le début et notamment cette réplique, d'anthologie : "Ouais, ben moi, je vais leur apprendre à lire l’heure, je vais leur faire bouffer ta pendule.
- Ils sont plus costauds que toi, ils vont te transformer en cadran solaire."

:-))))

Anonyme a dit…

Je relis mon comm et je me dis, sensible comme tu es (yeux levés au ciel) tu vas croire que je n'ai aimé QUE le début... ;-)
Non non, c'est juste qu'il fait un peu peur, le Martin, des fois...
Et que je sens que j'y suis peut-être allée un peu fort avec lui dans mon "open-bar"... :-p

Anonyme a dit…

Pourquoi la trouve tu moins bonne ? Moi, elle m'inspire cette histoire. Je crois que je vais écrire la suite !

Louis a dit…

Pas cap !!!

Louis a dit…

Pas cap !!!

Anonyme a dit…

Ayé, c'est fait !

Unknown a dit…

Le nettoyage par le vide est souvent une solution efficace!
Mais gaffe! L'idée peut venir à d'autres!
Bon héritage... Amitiés.

Anonyme a dit…

LOULOU MA T'HUER !

Anonyme a dit…

Wow ! Ca dézingue joliment par ici !

Eloïse a dit…

Ah ! Le côté sanglant de Martin est de retour..!