samedi 1 mars 2008

Z'Invitée OO4 : L'open bar par Profette

'Tain.
Va me falloir un verre, là.
Ou plutôt la bouteille, si je peux la soutirer à ce grippe-sous de Roger sans avoir à m'endetter à vie…
'Tain d'Europe, tiens, je voyais déjà pas l'intérêt, mais là c'est carrément devenu la chose à flinguer. Ah si je les tenais, moi, les gars de Bruxelles, ils feraient moins les cons sur leurs sièges dorés. "Tu disais quoi, déjà, sur la culture européenne ?", que je rugirais au type coincé sous mon épaule, avec son nez en sang. Ah, sûr qu'il y réfléchirait à deux fois avant de lancer ses "mémos" sur les échanges internationaux…
Mais pour l'instant je suis coincé. Le patron l'a dit, "Martin, il va falloir vous y mettre ou c'est la porte." A deux doigts que j'étais de la claquer. Mais quelque chose m'a retenu. P'têtre bien que je commençais à en avoir ma claque du chomdu.
Bref.
Me voilà devant le bar et je sais pas comment l'annoncer aux copains sans avoir l'air d'un con.
'Tain.
Je pousse la porte avec ma tronche des mauvais jours, histoire de les avertir qu'il va pas falloir me gonfler ce soir.
Ils sont là, les potes, grandes gueules et verbe haut, comme d'habitude.
Evidemment, avec l'intuition affinée par les tournées successives (ou alors parce que je fais tellement la gueule que pour louper qu'il y a un problème, faut avoir été tabassé à la barre de fer juste avant), ils m'ont sauté dessus :
"Qu'est-ce qui t'arrive, vieux ?
-… (regard noir)
- Hé, Roger, apporte quelque chose à Martin, ça urge !"
Bon, au bout du troisième verre, ça va un poil mieux.
"Vais devoir prendre descouanglais, que je marmonne très vite.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit ? demande Michel à Joël
- Il a parlé de couilles, je crois", intervient Arobase, qu'on n'avait pas sonné
Je le fixe avec mon air que j'ai quand je vais mordre et il se recroqueville sur son siège.
Les autres attendent, ils savent bien que je vais finir par cracher le morceau.

Je racle un peu et répète, plus clairement, mais sans crier non plus, pas envie que tout le bar participe à la conversation : "Au boulot, va falloir que je me tape des cours d'anglais."
Bon, là, évidemment, ils se marrent tous. C'était couru d'avance.
Faut que je reste calme, ça va pas durer, c'est un mauvais moment à passer.
Mais y a Joël qui en pleure et avec Michel, ils se mettent à me baraguiner un sabir pseudo-shakespearien qui les fait mourir de rire et hoqueter entre deux phrases :
"Et your tèlor, il est riche ?
- zis is my bar and I come ici very souvent
- Voulay-vous coucher avecmoa ce soir ?
- Parlay-vous English ?"

Bon, je veux bien prendre sur moi, mais là, ça commence vraiment à me les briser…
Je rentre un peu la tête en avançant mon torse vers les tontons flingueurs, va y avoir de l'action…

C'est alors que je sens une main sur mon épaule.
Une main douce, petite, une main de femme quoi.
Stoppé net dans mon élan, je me retourne et je la vois.
Merde, j'étais tellement remonté que je n'avais pas remarqué nos deux profs assises un peu plus loin.
C'est Profette qui m'a tapé sur l'épaule, en geste de bienvenue.
Et la voilà, toute guillerette, me dire qu'elle a entendu ma grande nouvelle, et que coïncidence des coïncidences, voilà-t-y pas que son boss lui a demandé d'assurer la formation d'un certain Martin pour la boîte machin-truc à raison de 2h de cours par semaine… Dans un grand sourire, elle me dit qu'elle est ravie que ce soit moi son nouvel élève, elle me demande innocemment si je vois une objection à ce que les "conversations" aient lieu ici "parce qu'on s'y sentira plus à l'aise", dit-elle avec un clin d'œil entendu, et moi, tout bêta, comme comateux, j'acquiesce à tout ce que me dit la brune aux cuisses fuselées… Elle me dirait que c'est l'heure de faire une interro que je demanderais une feuille et un stylo à Roger… BBKmel me regarde, goguenarde, tandis que Profette conclut notre "accord" d'une poignée de main ferme.
M'est avis que je me suis fait avoir, sur ce coup-là…
A court de mots, je regarde Michel et les autres. Leur œil pas qu'un peu jaloux me fait du bien après la déculottée de tout à l'heure. Ils bavent un peu sur Profette, tandis qu'elle se redresse et, dans un dernier sourire, me lance :
"See you !". Son regard ne me lâche pas, elle reste où elle est, jusqu'à ce que je marmonne à mon tour un "see ya !" qu'elle récompense d'un hochement de tête approbateur. Puis elle retourne à sa table de sa démarche chaloupée.

"Eh ben mon pote, résume Roger, t'as un de ces c…, quand même…" avant de retourner à ses verres.
Joël lance un nouveau sujet : proximité avec les jeunes femmes oblige, ce ne serait pas délicat de me charrier encore là-dessus… d'autant que je suis devenu nettement moins charriable depuis quelques minutes…
Ragaillardi, et avant de me joindre à la conversation, je jette un dernier regard par dessus mon épaule. Mais j'ai sûrement rêvé la petite danse victorieuse de Profette et les applaudissements de BBK… Sûrement…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ouai, mais on a pas forcément des profs bon et sexy ;-)

Quoi que... !! =D

Anonyme a dit…

OUI je sais, je fais des fautes d'orthographe !!!
C'est à cause des profs =p

Anonyme a dit…

Ah, elles sont bonnes ces profs !(qui a dit que j'avais fait un jeu de mots à deux balles, que je lui mette une raclée. Et oui, moi aussi je prends des cours avec Martin !)

Anonyme a dit…

Faut dire, Adèle, nous, on n'a pas non plus forcément des élèves attentifs, ayant soif d'apprendre et adorant notre matière... Chacun sa croix... :-p

Unknown a dit…

Allez Martin t'as pas mal de veine! Une jolie prof rien que pour toi!
Ca va aller, mon copain Félix a bien appris l'allemand!
Amitiés.