Me revoilà dans le boudoir luxueux de Claire Dupuy, si cela continue, je vais finir par faucher un tableau. « Venez seul », m'a dit notre cliente au téléphone, et quand je la vois apparaître dans sa ravissante et scandaleuse petite robe d'été, il me vient des idées cachées. ( Des idées qui n'étaient pas trop cachées, il faut bien l'admettre). Elle resplendit. Elle est sûre de son charme et me sourit de ce sourire qui a dû faire pas mal de ravage.
- Je suis heureuse de vous voir.
J'ai
la gorge tellement sèche qu'il me faut quelques secondes avant de
pouvoir répondre. Elle en profite pour poursuivre tout en changeant
de ton et de mine :
- Jonas a disparu.
Je
retrouve ma voix et continue à jouer les innocents découvrant la
disparition du majordome :
- Putain, cela devient une maladie chez vous, les disparitions.
Elle
n'apprécie pas et me le fait vertement savoir. Mes espoirs
d'après-midi coquins s'évaporent instantanément.
- Vous n'avez pas d'idées ?
Comme
elle y va, la sauterelle ! Des idées j'en ai mais ne vais
sûrement pas lui en parler tout de suite. Dans mon for intérieur,
je suis un peu surpris. Mais je dois bien avouer que dans cette
affaire, je ne fais qu'être surpris. Un enquêteur hors pair, n'en
doutons pas !. J'ai soudain une illumination (oui, cela m'arrive) :
- Vous ne m'avez pas tout dit.
- Comment cela ?
Elle
veut se faire passer pour plus bête qu'elle n'est. Mais bon Dieu
qu'elle est belle. Elle s'est rapprochée de moi, non ? Je
déglutis difficilement :
- Pourquoi aurait-il disparu ?
Elle
me jette ce regard méprisant qui vous donne envie de la gifler :
- Mais c'est à vous de me le dire. Je vous paye assez cher pour cela.
- Doucement, fillette. Vous nous payez pour retrouver votre frère, pas pour toute votre maisonnée.
Elle
semble réfléchir. Je lis dans ces yeux tout ce qui peut lui passer
par la tête. Cela va de l'envie de me jeter ce grand cendrier en
cristal à la gueule jusqu'au désir de m'écorcher vif de ses jolies
petites mains. Elle n'est pas vraiment belle en fait, mais il se
dégage d'elle une telle intensité, une telle sensualité que l'on
est, lorsque l'on est faible comme moi, comme sous l'emprise d'un
envoûtement.
- Jonas à disparu depuis une semaine. Vous prendrez un café ?
Ses
brusques changements d'humeur sont pénibles à la longue, pourtant
j'accepte, même si j'aurais préféré quelque chose de plus
violent. En attendant que son employée nous apporte nos cafés, elle
consent à m'en dire plus :
- Jonas recherche Pierre.
- Mais...
Elle
a une petite moue.
- Oui, je sais que toute votre équipe de professionnels est sur le coup.
Elle
laisse sa phrase en suspend mais je n'aime pas trop son humour.
- Il a eut accès à des informations dont nous ne disposons pas. Les dés sont pipés.
- Si vous acceptez de m'aider, je vous donnerai ces informations.
Elle
a reprit un ton mielleux et me sourit gentiment. Comment lui refuser
quelque chose ?
- Cela est en rapport avec la mort de votre père ?
Elle
a cette moue si jolie :
- Oubliez cela. Jonas a disparu après avoir rendu visite à Jean Christophe le patron du « Pampelune »
Je
ne peux m'empêcher de laisser transparaître ma surprise :
- Jean Christophe ? Mais que vient faire Jean Christophe dans cette histoire ?
Elle
a prit un petit air satisfait. Elle est contente de son effet.
- Allez le lui demander. Qu'il vous parle de son père et vous comprendrez mieux.
Son
père ? Cette fois j'ai sorti les avirons et mon air paumé enchante
apparemment la jeune femme. Elle croise et décroise nerveusement ses
jambes.
- Je suis très inquiète.
- Pour Jonas ?
- Pour Jonas et Pierre, évidemment.
Elle
a retrouvé son air méprisant et je sais que toute idée d'après
midi coquin n'est plus à l'ordre du jour. Pourtant lorsqu'elle me
raccompagne à la porte quelques minutes plus tard, elle redevient la
séductrice. Elle se rapproche de moi et passe sa main sur ma joue :
- Retrouvez-les, je vous en prie.
Je
sors tout en m'interrogeant sur le caractère tourmenté de cette
femme.
4 commentaires:
Pour bien réfléchir il faut être en mesure de mobiliser toute son attention sur un sujet précis, pas sûr que notre enquêteur préféré soit à même de répondre à ce critère…
Effectivement, ce pauvre Martin semble "à coté de la plaque" mais qui oserait le lui reprocher ? Hein ? Qui ?
... un enquêteur avec "poutre apparente".... on tape dans l'rustique !!! ;o)
Houlà, Phyll, ce blog est un blog "jeunesse", pas d'allusions grivoises. De plus je vise l'accréditation catholique !!! La bise (on peut depuis le mariage pour tous)
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