dimanche 20 décembre 2015

3. Un premier point.


3. Un premier point.


  • Alors Martin ? Tu m'avais caché vos exploits au Havre ? J'ai eu quelques collègues au téléphone : Très impressionnant !
Je hausse les épaules :
  • Bof, nous avons eu de la chance.
Il sourit en poussant vers moi un dossier :
  • L'affaire Garde, comme tu me l'as demandé. Pourquoi vous intéresser-vous à ce vieux crime non élucidé ?
Je regarde ce policier en fin de carrière, à qui j'aimerais tant prouver à quel point j'ai changé. Mais, ai-je tellement changé ?
  • En fait, je recherche un homme qui a disparu. Pierre Marchand, qui est le fils naturel de ce Garde. D'après sa sœur, il a été marqué par ce meurtre, et, nous n'avons que cela pour démarrer.
  • Tu verras qu'il n'y a pas grand chose. Le corps mutilé a été retrouvé dans un caniveau près de Nyons. Les collègues ont été dépassé, à ce qui semble. Tu devrais rencontrer Montreuil, c'est lui qui était sur l'affaire à l'époque. Il n'a pas oublié, j'en suis certain. Il est à la retraite aujourd'hui. Garnier sourit : « Il t'attend demain. ». Quand à ton « client », c'est une vieille connaissance chez nous. Il sort une fiche : Pierre Marchand, Chèques sans provision, vols à l'étalage et divers trafic. Plusieurs séjours à l'ombre mais pas de grosses compromissions avec le milieu. Un solitaire qui vient quand même de purger 8 ans.
  • 8 ans ?
  • Oui, lors de son dernier coup, le commerçant l'a attrapé et ils se sont battu. Le mec est mal tombé : Mort sur le coup. Pas de bol pour votre pote. De toute façon c'est un loser.

Nous nous retrouvons chez Roger pour débriefer la journée et nous atteler à un apéro soutenu. Michel est accompagné de Paulo, ce con de Lucien et Joël.
  • Arobase ne peux pas venir, son ordinateur est en panne.
Même si je ne comprends pas le sens de cette phrase, je ne relève pas et raconte mon entrevue avec Garnier.
  • D'après le dossier, le corps de Bertrand Garde a été trouvé dans un champ de Lavande près de Nyons. Le visage en bouillie. L'homme n'étant pas fiché, les flics ont ramé avant de découvrir son identité. Les gendarmes de Nyons qui s'occupaient de l'affaire, n'ont pas apprécié d'en être destitués brutalement. Ils n'ont pas coopéré.
  • On ira voir ce vieux flic dont t'a parlé Garnier demain, tous les deux, me dit Michel.
Joël raconte sa visite au fils de Bertrand Garde, Louis qui tient aujourd'hui le garage.
  • Il déteste son demi-frère, qu'il appelle « le parasite ». Il avait 16 ans à la mort de son père, et n'a pas ressenti autre chose que de la joie tellement il le haïssait. Comme pour justifier cette haine, il ajoute : Il venait d'apprendre la double vie de son père, qui en plus leur menait la vie dure.
Paulo nous explique qu'il a entreprit une visite de voisinage à la Mulatière.
  • Appelle cela une tournée de bistrots et nous comprendrons mieux se moque Michel.
Mais Paulo est trop habitué à nos sarcasmes pour s'offusquer, il poursuit :
  • Il n'était pas trop aimé dans le coin, le garagiste, mais son assassinat est resté dans les mémoires. Le fils est plus apprécié, peu se souviennent de la fille et dans ce cas les opinions sont très nettes : Une pute qui a bien réussi.
  • Et notre client, le fils naturel ?
Paulo hausse un sourcil.
  • Personne n'en parle. Comme si les gens du quartier voulaient nier la double vie du garagiste.
Lucien, lui a vu la veuve, qui vit aujourd'hui avec son fils dans un petit studio au dessus du garage.
  • Elle ne veut plus entendre parler de ce faux fils. La double vie de son mari est une croix qu'elle porte avec délectation il me semble.
Nous regardons Lucien avec effarement :
  • C'est quoi ce discours ? Tu as suivi un stage ? Tu vois un psy ?
  • Que vous êtes con, je vous donne mon impression, rien de plus.
Michel lui passe gentiment la main dans les cheveux.
  • Allez, on blague, paye ta tournée et continue à raconter.
Lucien veut protester, quand la caresse se transforme en bonne vieille taloche qui le propulse contre le comptoir.
  • Tu es notre employé, ne l'oublie jamais, dit Michel très sérieusement tandis que Lucien se recule prudemment en maugréant. Il me semble reconnaître le mot « syndicats » dans son murmure. Ah, la gestion du personnel ! Joël est chargé de contacter nos potes à Nyons afin qu'ils aillent un peu fouiller du coté des gendarmes. Julot avec son boulot de caviste, a un carnet d'adresse long comme le bras. Il ne devrait pas avoir de difficultés pour glaner quelques infos.
La nuit est douce et nous tombons d'accord pour rester sur place et la finir chez Roger. Le gros accueille la nouvelle avec circonspection, craignant pour l'intégrité de son bar, mais on a vieillis comme le lui explique Michel sans convaincre. Lucien est déjà bien ivre, et ma blonde toujours aux abonnés absents, malgré mes messages répétés :
  • Je suis sur une grosse affaire, est ma déclaration d'amour la plus claire, si vous voyez le genre. La dernière fois où nous nous sommes vus, je lui avais déjà sortit cet argument pour justifier mes absences répétées. Argument loin de la convaincre :
  • Ne me fait pas rire. « Une grosse affaire », avec tes pieds nickelés ?
J'ai fais mine de m'offusquer :
  • Tu oublies qu'avec ce que tu nommes grossièrement mes « pieds nickelés », j'ai déjoué les agissements d'un dangereux réseau de malfaiteurs au Havre, où nous sommes aujourd'hui des héros.
Elle a éclaté de rire : « Des héros » ! arrête, je t'en pris, arrête.
Ma blonde, elle est gentille, mais drôlement vexante, alors j'avais rejoins les potes et ne l'ai plus jamais revu.
  • Pas la peine de se prendre la tête, ce type doit-être parti avec une femme au bout du monde.
  • De toute façon, tant que l'on n'en sait pas plus sur le meurtre étrange du père, tout cela reste très très vague. Mais pourquoi partir aujourd'hui à la recherche du meurtrier de son père ?
  • Il était trop jeune à l'époque.
Michel n'est pas convaincu et le fait savoir :
  • Non, pour moi il y a autre chose.
Quand il a une idée mon pote, il l'a pour un moment. J'essaye bien un dernier pauvre argument : « Il était souvent en prison, ne l'oublie pas. » qu'il balaye d'un revers de main :
  • Paye à boire et arrête de dire n'importe quoi.


Finalement, ce n'est pas l’enquête qui nous a « pris la tête » comme l'a dit Michel, mais plutôt la bière dont nous avons un peu abusée.

9 commentaires:

DAN a dit…

Si si vous êtes des héros au Havre, bon y'en a qui mettent z avant, ce sont de méchantes langues, mais ça change rien pour nous !
Aller paie ta tournée et doucement la bière on veut connaitre la suite !

phyll a dit…

franchement, elle n'est pas sympa la blonde à faire la gueule !!.... elle ne doit pas se rendre compte que mener des enquêtes et passer du temps au bistrot, c'est une affaire sérieuse !!! enfin .......

Louis a dit…

ho, les havrais n'allez pas vous mettre vous aussi à vous foutre de ma gueule !!!faites votre lettre au père noël pour lui demander la suite

DAN a dit…

Cher père Noël, faites en sorte que Louis dit « le Lyonnais » au Havre continue son récit palpitant, donner lui un clavier s’il en manque, un stylo s’il n’en a pas, une feuille de papier itou, des idées de même, bref, faites en sorte qu’il ne nous em….. pas avec ses états d’âme, nanméo !

Aline a dit…

Petit papa Noël s'il te plait fais une belle fête à Martin, Michel, Polo, Joël, Lucien et of course Roger et le grand Lou.
Dis leur que je penserai bien à eux en levant le coude ce soir . Aline

Aline a dit…

Alors Loulou, la suite se fait désirer ? Il n'y avait pas assez de cadeaux dans tes petits chaussons le 25 décembre au matin ? Ça va peut-être venir le 31 ! Et bonne année à tout le monde. Si 2016 est encore plus grise que 2015 ça va devenir intéressant...
Aline

Louis a dit…

Voilà Aline l'épisode 4 et en ligne...Et y'a du suspens, non ?

DAN a dit…

C'est quoi ce bzar Louis La bannière est énorme le texte coincé sur une colonne riquiqui, je serais toi j'irais sur canalblog , là au moins on pourrait te donner un coup de main

Louis a dit…

Dan, oh Dan, je rame pour améliorer la lisibilité de ce blog !!! T'aurais pas une belle photo de bistrot typique ?