samedi 18 février 2012

O3. Un mystère ?



Bon, l'agence tournait à fond et les potes étaient au taquet. Guitou l'aveugle tenait le standard et ventilait les tâches avec autorité. Lucien et Arobase montaient les dossiers, Joël gérait. Nous croulions sous les demandes de filatures et d'espionnages. Que du tout venant. Avec Michel, nous restions tranquilles, peinards au comptoir dans l'attente d'une hypothétique « grosse affaire »
Pourtant, beaucoup de choses avaient changé. Poussé à la révolte par les nouveaux venus, les gars avaient exigé de nouvelles conditions de travail. Ces salauds avaient repris nos tracts syndicaux de la belle époque de luttes pour fonder leurs revendications. Faut être fourbe, tout de même ! Les négociations ont duré une nuit et une journée entières. Nous avons cédé sur presque tout. Imaginez-vous, que même les baffes mises régulièrement à Lucien étaient dorénavant assimilées à du harcèlement. Nous avons finalement tenu bon sur un seul point : Quand Paulo a voulu faire reconnaître ses chutes de tabourets de bar comme accidents du travail. A chaque demande, Michel répondait en désignant Cracoss :
  • On verra quand Ménanchon sera élu.
Mais personne, à part moi, ne riait, tant ils étaient sérieux et appliqués. De toute façon, on s'en foutait, à cause de tout notre fric (piqué à nos anciens patrons, je vous le rappelle) et de notre nouvelle passion pour le corps médical. Ah, toutes ces jeunes élèves infirmières venant de toute l'Europe ! Un véritable Erasmus chez Roger. Alors vous pensez, si ces négociations salariales nous laissaient de marbre. Même si Michel m'avait glissé à l'oreille : « Ce Cracoss, il me le payera. Il était moins vindicatif pendant les grèves. » Une fois les accords bouclés, nous avons bondit chez Roger pour fêter l’événement, d'autant que c'était l'heure de l'apéro et que les petites poulettes arrivaient petit à petit. Toutes ces jeunes femmes qui venaient de Slovénie, d'Ukraine et de bien d'autres contrées exotiques parlaient toutes, un français parfait, aimaient la France et la fête, ce qui collait plutôt bien avec nos ambitions. Tous les gars allaient à l'assaut le cœur plein d’allégresse. Lucien et Arobase, geignards très assidus étaient devenus au fil des jours des cas d'école pour ces jeunes filles. Ils s'inventaient sans cesse de nouveaux symptômes leurs permettant d'obtenir des consultations privées se prolongeant tard dans la nuit. Les infirmières, de leurs cotés, pouvant « travailler » sur des cas cliniques vivants, chacun y trouvait y son compte. Le bonheur aurait été notre lot quotidien chez Roger, si cette présence féminine massive n'avait attiré son lot de marlous mal famés. Les gars de Gerland, pour ne citer qu'eux, s'enhardissaient de plus en plus, leur présence nous étant signalée de plus en plus souvent dans les parages. Des vilains pas beaux comme eux, n’auraient dû avoir aucune chance avec toutes ces futures miss monde, mais allez comprendre les femmes : Elles leurs trouvaient du charme ! C'est Aliide, une beauté Estonienne, qui nous expliqua un soir qu'elle trouvait Richard, un petit caïd de Gerland, très beau.
  • Beau, Richard ? Avec tout ce que je lui ai mit comme marrons dans la tronche ? Il est plus refait qu'une vieille Américaine.
Mais Michel avait beau dire, il n'y avait rien à faire. Allez expliquer à des filles qui avaient vécu des guerres civiles meurtrières nos minables petites bisbilles de quartier. Alors on remettait une tournée, on embrassait les filles sur la bouche en espérant croiser en groupe, un de ces quatre matin, ces petites gouapes de Gerland ou d'ailleurs, afin de remettre un peu les pendules à l'heure. D'un autre coté, avec nos nouvelles activités, nous n'avions pas trop intérêt à nous mettre la ville à dos. On avait déjà assez d'ennemis comme cela. « comment vous voulez poser des questions dans un de ces quartier lointain après une de ces bagarre dont vous avez le secret ?» nous fit remarquer un soir Joël. Alors tout doucement, nous devenions des hommes d'affaires appliqués et sérieux. Même Roger ne nous reconnaissait pas : Des mois que son bar n'avait pas été démoli. « Avec vous j'avais l'habitude de refaire la déco très souvent, là, je me lasse un peu. »
C'est maintenant la clientèle qui change souvent. C'est incroyable le nombre d'infirmières formées dans la région. Nous avons du mal à nous y retrouver avec tout ce « turnover ». j'en parlais l'autre soir avec Aliide ma jolie Estonienne qui elle, est là depuis des mois. « Oh, tu sais, les filles viennent à Lyon pour se perfectionner et elles n'ont pas toutes le même niveau. Alors ça va, ça vient, même si de grands détectives comme vous devraient se pencher un peu sur certaines disparitions. » Je voudrais lui faire répéter cette dernière phrase, mais la belle disparaît dans la cohue en riant.
  • Abandonne un peu cet air niais, tu me fais honte.
Là c'est ma blonde qui passe me chercher. Quand je vous disais que l'on devenait pantouflard. On verra plus tard pour cette histoire de disparitions.

11 commentaires:

phyll a dit…

"chute de tabouret" en accident de travail.... j'adore !! :o)
c'est vrai que pour l'instant tout parait calme, mais je pense que c'est pour mieux rebondir par la suite !!......
allez, bon week end Louis !! ;o)

Louis a dit…

Bon, je vois que ça suit. c'est bon. Tu réponds plus vite que ton ombre...et que moi !!!

DAN a dit…

Enquêter dans un bar, avec comme "clientes " des infirmières, je sens que martin va faire des heures supp moi !

Louis a dit…

Hé ben Dan ? 5 heures de retard par rapport à Phyll, c'est pas du boulot, ça !!!

DAN a dit…

S'cuse je n'ai glandouiller aujourd'hui ....

DAN a dit…

PAS glandouiller... et fatiguer en plus de ça...

Louis a dit…

Je plaisantais et prenez votre temps.
On arrive bien à lire ? Y'a pas de problèmes avec les lettres ?

DAN a dit…

Salut Louis.
Puisque tu poses la question du lettrage, je trouve ton fond un peu trop clair en rapport aux lettres grises, il te suffirait de mettre ce fond un peu plus foncé afin d'avoir un meilleur contraste. Quant aux lettrage en orange là tu peux passer au noir, car c'est peu lisible.
Permet moi de te remercier pour cette question à propos du lettrage, car on voit tellement de blog qui se foutent complètement de leurs lecteurs que ça fait plaisir d'en voir un qui tient compte de ses "fidèles", aller c'est ma tournée....

phyll a dit…

je répond vite car la présence des élèves infirmières m'intéresse au plus haut point !!!... ;o)

Louis a dit…

Bon, j'ai fais quelques modifs. Autre choses ?

DAN a dit…

Non non c'est parfait Louis, bon Phyll, je crois qu'on est bon pour une tournée non ?