dimanche 23 octobre 2011

Episode 42


42.

Michel, soudain très raisonnable, dit en s'approchant de la propriété, qu'il vaudrait mieux attendre les flics. Et comme nous approuvons tous cette sage décision, Il se gare face à l'entrée de cette magnifique villa. Un petit château entouré de pelouses surplombant la Saône. L'endroit semble désert.
  • Tout est de ma faute.
C'est Claire qui vient de parler, et comme nous nous taisons elle explique. Elle explique comment son mari violent les brutalisait à tour de rôle.
  • Un soir, Antoine était devenu plus grand, plus fort, et comme son père allait me battre une nouvelle fois, il est entré dans la pièce, un clé anglaise dans les mains. Il n'a frappé qu'une fois mais cela a suffit. Mon mari ne s'est pas relevé. Après quelques minutes de panique, nous avons décidé de taire cette mort.
  • Taire cette mort ? Mais pourquoi, Grands Dieux ?
Claire hausse les épaules :
  • La peur, la honte, est-ce que je sais, moi ?
  • Tous vos enfants étaient là ?
Elle réfléchit une seconde avant de répondre :
  • Non, Pauline dormait.
  • Alors comme cela, vous avez décidé d'enterrer le corps dans le jardin ?Comme cela. Michel claque des doigts, sans façons, vous ne manquez pas d'air.
  • J'aurais voulu vous y voir.
Nous allons rétorquer quand les flics déboulent avec leurs gros sabots. Ah, ils ont vu grand, il faut bien l'avouer. Ils tiquent un peu en nous apercevant avec la mère mais comme c'est Pierre qui dirige la manœuvre, ses hommes restent muets. Pour déconner, je vais dire à Pierre qu'ils auraient pu penser aux hélicos quand un bruit de rotors me cloue le bec.
  • Mettez des gilets pare balles, et vous madame, restez près de moi, nous aurons besoin de vous.
  • Merde, c'est une meurtrière tout de même.
Le jeune flic qui vient de parler, est recadré d'un seul regard. Il rentre dans le rang.
Nous avançons entourés de policiers en armes, c'est très impressionnant. A la lisière du bois, assez près de la villa, nous nous arrêtons et Pierre déploie ses hommes. La maison est comme abandonnée et il y a un peu de flottement dans la troupe quand soudain Claire s'avance à découvert en criant le prénom de son fils. De stupeur les flics n'ont pas bougé alors sans se concerter, Michel et moi emboîtons le pas à la mère. J'entends les flics râler, mais Pierre leur enjoint de rester à leurs postes. Notre cercle d'amis dans la police vient de s'agrandir !
Une fois devant la porte, Claire supplie son fils :
  • Je sais que tu es là, arrête tes conneries, j'ai tout raconté, tu peux nous ouvrir.
La porte s'écarte légèrement et Antoine nous fixe méchamment :
  • Qu'est-ce qu'ils foutent là, eux ?
Mais Claire n'est pas d'humeur à discuter, elle s'appuie sur la porte qui s'ouvre pour nous laisser entrer. La mère et le fils pleurent dans les bras l'un de l'autre, alors Michel dit qu'il faut se « magner le cul » avant que le GIGN ne nous abattent.
  • Tu es armé ?
Antoine montre son pistolet posé sur la table. Je m'empresse de le prendre sous le regard moqueur d'Antoine.
  • Tu as fait assez de mal. Pourquoi avoir tué tous ces gens ?
  • Tué qui ?
  • Ne fais pas l'imbécile nous savons tout. Où as-tu mis les corps de Pauline, Camille et Abdul ? Dans les jardins ici ?
Antoine regarde sa mère :
  • Qu'est-ce qu'il raconte ?
Je vais lui dire d'arrêter ses conneries quand une porte s'ouvre pour laisser entrer Camille. Camille qui sourit en nous voyant. Moi, bien que soulagé de la voir vivante, je tords un peu le nez en la voyant se jeter dans les bras de Michel.
Il y a tant de questions dans nos regards qu'Antoine ne peux s'empêcher de sourire.
  • Ah, c'est ça ? Vous pensiez que j'avais tué tout le monde ?
Alors il nous explique qu'il est passé cherché Camille pour la planquer ici.
  • Mais pourquoi ?
Il nous fixe gravement :
  • Pourquoi ? Parce que Pauline est devenue folle.
  • Pauline ?
Avec Michel nous avons poussé un seul cri, alors Antoine commence à nous raconter comment sa petite sœur qu'il a protégé au maximum a tout doucement glisser vers la folie. Il va entrer dans les détails quand des bruits venant du plafond nous font comprendre que les troupes d'assauts sont en place, alors Michel m'envoie négocier.
  • Ils vont me tirer comme un lapin !
  • Mais non, tu exagères toujours tout. Toi, ils t'aiment bien. Arrête de faire ta chochotte et sort.
Quel rancunier ce Michel. Heureusement Camille vient me prendre le bras.
  • Je viens avec toi.
Nous ouvrons précautionneusement la porte les bras levés. Tous ces flics en face de nous, c'est impressionnant. Ils vont tirer ces cons !!!

3 commentaires:

DAN a dit…

Houla ! On s'approche du dénouement ! espérons qu'ils n' y aient pas de "mauvais réflexes" chez les flics sinon....

Louis a dit…

Là, tu me donnes des regrets, l'histoire aurait dû finir comme cela avec la mort des héros. Parce que je peine avec ce blog. Pas assez de retours. Je n'ai encore rien écrit pour la saison 4. Mais finit les feuilletons, je vais revenir aux courtes histoires. Je manque de rigueur pour les longs polards.

phyll a dit…

de l'action et un rebondissement dans l'affaire !!!.... la semaine va être longue !!!
quant à ton projet de revenir aux histoires courtes, c'est pas con, car j'aimais bien ces petites aventures pleines d'action et d'humour !!!
et ne te fustige pas pour ton manque de rigueur car c'est un exercice difficile que d'écrire un polard !!!