42.
Michel, soudain très
raisonnable, dit en s'approchant de la propriété, qu'il vaudrait
mieux attendre les flics. Et comme nous approuvons tous cette sage
décision, Il se gare face à l'entrée de cette magnifique villa. Un
petit château entouré de pelouses surplombant la Saône. L'endroit
semble désert.
- Tout est de ma faute.
C'est Claire qui vient de
parler, et comme nous nous taisons elle explique. Elle explique
comment son mari violent les brutalisait à tour de rôle.
- Un soir, Antoine était devenu plus grand, plus fort, et comme son père allait me battre une nouvelle fois, il est entré dans la pièce, un clé anglaise dans les mains. Il n'a frappé qu'une fois mais cela a suffit. Mon mari ne s'est pas relevé. Après quelques minutes de panique, nous avons décidé de taire cette mort.
- Taire cette mort ? Mais pourquoi, Grands Dieux ?
Claire hausse les épaules
:
- La peur, la honte, est-ce que je sais, moi ?
- Tous vos enfants étaient là ?
Elle réfléchit une
seconde avant de répondre :
- Non, Pauline dormait.
- Alors comme cela, vous avez décidé d'enterrer le corps dans le jardin ?Comme cela. Michel claque des doigts, sans façons, vous ne manquez pas d'air.
- J'aurais voulu vous y voir.
Nous allons rétorquer
quand les flics déboulent avec leurs gros sabots. Ah, ils ont vu
grand, il faut bien l'avouer. Ils tiquent un peu en nous apercevant
avec la mère mais comme c'est Pierre qui dirige la manœuvre, ses
hommes restent muets. Pour déconner, je vais dire à Pierre qu'ils
auraient pu penser aux hélicos quand un bruit de rotors me cloue le
bec.
- Mettez des gilets pare balles, et vous madame, restez près de moi, nous aurons besoin de vous.
- Merde, c'est une meurtrière tout de même.
Le jeune flic qui vient
de parler, est recadré d'un seul regard. Il rentre dans le rang.
Nous avançons entourés
de policiers en armes, c'est très impressionnant. A la lisière du
bois, assez près de la villa, nous nous arrêtons et Pierre déploie
ses hommes. La maison est comme abandonnée et il y a un peu de
flottement dans la troupe quand soudain Claire s'avance à découvert
en criant le prénom de son fils. De stupeur les flics n'ont pas
bougé alors sans se concerter, Michel et moi emboîtons le pas à la
mère. J'entends les flics râler, mais Pierre leur enjoint de rester
à leurs postes. Notre cercle d'amis dans la police vient de
s'agrandir !
Une fois devant la porte,
Claire supplie son fils :
- Je sais que tu es là, arrête tes conneries, j'ai tout raconté, tu peux nous ouvrir.
La porte s'écarte
légèrement et Antoine nous fixe méchamment :
- Qu'est-ce qu'ils foutent là, eux ?
Mais Claire n'est pas
d'humeur à discuter, elle s'appuie sur la porte qui s'ouvre pour
nous laisser entrer. La mère et le fils pleurent dans les bras l'un
de l'autre, alors Michel dit qu'il faut se « magner le cul »
avant que le GIGN ne nous abattent.
- Tu es armé ?
Antoine montre son
pistolet posé sur la table. Je m'empresse de le prendre sous le
regard moqueur d'Antoine.
- Tu as fait assez de mal. Pourquoi avoir tué tous ces gens ?
- Tué qui ?
- Ne fais pas l'imbécile nous savons tout. Où as-tu mis les corps de Pauline, Camille et Abdul ? Dans les jardins ici ?
Antoine regarde sa mère
:
- Qu'est-ce qu'il raconte ?
Je vais lui dire
d'arrêter ses conneries quand une porte s'ouvre pour laisser entrer
Camille. Camille qui sourit en nous voyant. Moi, bien que soulagé de
la voir vivante, je tords un peu le nez en la voyant se jeter dans
les bras de Michel.
Il y a tant de questions
dans nos regards qu'Antoine ne peux s'empêcher de sourire.
- Ah, c'est ça ? Vous pensiez que j'avais tué tout le monde ?
Alors il nous explique
qu'il est passé cherché Camille pour la planquer ici.
- Mais pourquoi ?
Il nous fixe gravement :
- Pourquoi ? Parce que Pauline est devenue folle.
- Pauline ?
Avec Michel nous avons
poussé un seul cri, alors Antoine commence à nous raconter comment
sa petite sœur qu'il a protégé au maximum a tout doucement glisser
vers la folie. Il va entrer dans les détails quand des bruits venant
du plafond nous font comprendre que les troupes d'assauts sont en
place, alors Michel m'envoie négocier.
- Ils vont me tirer comme un lapin !
- Mais non, tu exagères toujours tout. Toi, ils t'aiment bien. Arrête de faire ta chochotte et sort.
Quel rancunier ce Michel.
Heureusement Camille vient me prendre le bras.
- Je viens avec toi.
Nous ouvrons
précautionneusement la porte les bras levés. Tous ces flics en face
de nous, c'est impressionnant. Ils vont tirer ces cons !!!
3 commentaires:
Houla ! On s'approche du dénouement ! espérons qu'ils n' y aient pas de "mauvais réflexes" chez les flics sinon....
Là, tu me donnes des regrets, l'histoire aurait dû finir comme cela avec la mort des héros. Parce que je peine avec ce blog. Pas assez de retours. Je n'ai encore rien écrit pour la saison 4. Mais finit les feuilletons, je vais revenir aux courtes histoires. Je manque de rigueur pour les longs polards.
de l'action et un rebondissement dans l'affaire !!!.... la semaine va être longue !!!
quant à ton projet de revenir aux histoires courtes, c'est pas con, car j'aimais bien ces petites aventures pleines d'action et d'humour !!!
et ne te fustige pas pour ton manque de rigueur car c'est un exercice difficile que d'écrire un polard !!!
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