39.
Dans la voiture qui
commence à rouler, je pose la question que tout le monde se pose :
- Mais on va où ? Antoine n'est pas chez lui. Comment le retrouver ? Paulo, une idée ?
Notre pote dort déjà,
la tête sur l'épaule de Claire qui répond à sa place :
- Allons au « Clos »
- Au « Clos » ?
Nous avons couiné
ensemble, Michel et moi, et notre cri a réveillé Paulo qui demande
si l'on ne pourrait pas s'arrêter prendre un verre.
- Vous ne saviez pas qu'Antoine entretenait les jardins de la propriété ? Vous êtes vraiment des enquêteurs ?
Comme il n'y a rien à
répondre, nous laissons notre honte s'étaler et Paulo expliquer :
- Ouais, il bosse chez « Tarvel » une grosse boite d'entretien d'espaces verts. Il est paysagiste.
Michel lui rétorque
sèchement qu'il aurait mieux fait de nous raconter tout cela plus
tôt, et comme Paulo veut protester qu'on ne lui demande jamais rien,
un « ta gueule, on réglera cela plus tard » le plonge
dans un silence craintif. Claire se tait, ce qui ne nous arrange pas.
Je me retourne sur mon siège pour lui faire face :
- Alors votre mari ?
Elle me transperce de son
beau regard et je sais qu'elle hésite encore à nous parler, alors
j'insiste :
- Vous avez commencez à nous raconter tout à l'heure, alors, allez-y.
Elle hausse les épaules
:
- Je ne vous ai rien dit.
Elle regarde par la
fenêtre irrémédiablement muette. Je m'aperçois que Michel serre
le volant à s'en blanchir les articulations.
- Mais sa violence ? Ses agressions ? Vous l'avez mis dehors ? Antoine l'a tué ?
Elle m'interrompt
brutalement :
- Et il a tué ses sœurs ? Pfft ! Vous êtes ridicules.
Elle a définitivement
bien surmonté son petit passage à vide de tout à l'heure. Je pense
qu'elle a réalisé notre incompétence et notre ignorance. Je sais
qu'elle réfléchit à toute vitesse afin de continuer à nous
balader. Pourtant j'espère toujours :
- Vous avez accepté de venir avec vous, pourquoi ?
Elle ricane :
- Vous êtes tellement manches ! Qui sait quelle connerie vous allez faire.
- Pourquoi Antoine se cache-t-il ?
- Qui vous a dit qu'il se cachait ?
Michel toujours très
contrarié lui demande pourquoi Antoine retire depuis des années de
l'argent avec la carte bleue de son père disparu, mais cette fois
elle ne faillit pas :
- Qu'est-ce que j'en sais moi ? Gérard a toujours été un combinard, allez savoir quelle arnaque il avait mis au point avec son fils.
- Un fils qu'il violait ?
- N'exagérons rien, je n'ai jamais dit cela.
De surprise et de rage,
aussi, Michel se dresse sur les freins nous envoyant valdinguer les
uns sur les autres. Il se retourne lui aussi :
- Ben, merde, vous vous foutez vraiment de nous. Si vous voulez mon avis, vous avez tué votre mari avec l'aide de votre amant, ce grand couillon de Jean Lanterne.
- Non ! Elle a crié et je ne peux m'empêcher de regarder mon pote avec admiration : Mine de rien, Jean Lanterne est le point faible de cette femme. Chaque fois que l'on parle de le mettre au courant, elle se braque.
Nous repartons doucement
en direction du « Clos » tandis que Claire pleure
doucement. Je jette un yeux à Michel qui me fait un clin d'œil,
genre « t'as vu le travail avec les gonzesses ? »
Plus un mot n'est
prononcé alors je demande à Paulo de me raconter un peu le travail
d'Antoine. Il m'explique comment son pote s'occupe de l'entretien de
différentes propriétés. Régulièrement il entrecoupe ses
déclarations de « Putain, Antoine, j'y crois pas !!! »
Il est fatiguant à la longue, alors Michel lui enjoint une nouvelle
fois de fermer sa gueule et chacun plonge dans ses pensées.
- Ramenez-moi
Personne ne prenant la
peine de lui répondre, Claire se cale boudeuse contre sa vitre. Une
fois au « Clos », elle refuse de descendre et tandis que
nous nous dirigeons vers la propriété, elle reste dans la voiture
surveillée par un Paulo bougon.
5 commentaires:
Aïe, ça semble coincé un peu là, mais je fais confiance à Michel, il va savoir trouver les mots, enfin j'espère...
ça y est...... me revoilà tout embrouillé !!..... elle m'intrigue de plus en plus cette Claire ....
Phyll, si tu veux mon avis, moi aussi elle m'intrigue cette Claire !!!
Hé Dan ! Nous coincés ??? Tu nous cherches ou quoi ?
... il faudrait peut-être la fouiller pour savoir ce qu'elle cache ?!!.....
bon allez, c'est bientôt l'heure (10h45) alors, bon apéro dominical !!!... ;o)
Oh pas besoin de te chercher je t'ai trouvé l'ami (rires)
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