mercredi 14 septembre 2011

Episode 37

37.


Bien remonté comme cela, mon pote pourrait faire parler une porte.
Porte qu'il enfonce d'ailleurs d'un bon coup d'épaule, puisque nous sommes arrivés et que Jean Lanterne résigné s'efface devant notre furie, soucieux de ne pas se prendre de baffe. Claire, sa compagne, moins prudente commence à rechigner avant de se la prendre, elle, cette baffe monumentale que Michel tenait en réserve depuis un moment. C'est la stupeur, et nous ne tardons pas à nous retrouver au salon. En silence.
Une fois l'effet de surprise passé, Michel commence par demander où est Antoine et nos deux interlocuteurs lèvent les bras au ciel en signe d'ignorance. Paulo que nous avions complètement oublié s'avance vers Claire :
  • Il faut nous aider, la vie de Pauline est peut-être en jeu.
Claire me fixe de ses si beaux yeux, comme si elle cherchait de mon coté une aide dans son désarroi. Et c'est vrai qu'elle a l'air perdu.
  • Antoine ? Antoine ? Pourquoi en avez vous après mon fils ?
Je jette un œil vers Michel avant de répondre :
  • Votre fils, utilise la carte bleue de votre ancien mari, Gérard Valentin, et ce depuis longtemps. Depuis sa disparition en fait. Les recherches se poursuivent en ce sens, mais cela ne semble pas faire de doutes.
Si ses épaules se sont imperceptiblement affaissées, Claire ne semble pas trop abattue. Pas trop surprise, je dirais.
  • Mais, Gérard est parti depuis si longtemps, son regard se fait vague, et elle répète doucement : Si longtemps, depuis si longtemps.
  • Arrêtez votre cinéma !
Michel a crié, et Claire a un petit mouvement de recul. Je sais qu'elle nous ment, qu'elle nous ment depuis le début, pourtant je ne puis m'empêcher d'être attiré par cette femme. Je m'approche d'elle pour lui parler doucement :
  • Il faut nous dire la vérité, maintenant, c'est trop grave...
Michel m'interrompt brutalement :
  • Nous savons tout, ce n'est pas la peine de finasser : Vous avez tué votre mari, avec votre complice, là, l'autre pédophile qui a aussi tué vos filles et tous les autres. C'est le rôle d'Antoine qui nous échappe pour l'instant. Il a un petit ricanement avant d'ajouter : mais vous allez nous expliquer tout cela avant que les flics n'arrivent .
Pendant la sortie de Michel, j'ai vu le visage de Jean Lanterne se décomposer. Il a compris en écoutant mon pote à quel point il était mal barré, et moi, allez savoir pourquoi, mais j'ai compris qu'il n'avait rien à voir, dans tout cela. Il me fait de la peine, soudain, et je me dit que je fais vraiment un drôle d'enquêteur, attiré par une des suspecte et compréhensif envers l'autre.
L'ambiance est tendue dans la pièce quand un appel de Pierre me demande de tout laisser tomber, afin de les laisser travailler en paix :
  • Donne moi toutes les infos en votre possession, et dites moi où vous êtes. Cela devient trop sérieux, Martin, tu dois le comprendre, on ne s'improvise pas flic du jour au lendemain.
Même si au fond de moi je ne suis pas loin de partager son avis, je lui raccroche au nez. Michel pendant ce temps a continué son baratin face à un Jean Lanterne de plus en plus mal à l'aise :
  • Allez, avoue, quoi, elles te faisaient bander ces gamines, non ? Claire nous l'a avoué d'ailleurs.
Jean va pleurer, d'ailleurs il a des sanglots dans la voix quand il explique :
  • Pauline était une enfant lorsque j'ai connu Claire, je l'ai toujours considérée comme ma fille. Vous n'avez pas le droit d'affirmer ce que vous affirmez. Aurélie était déjà une femme, et c'est vrai que je la regardais comme telle. Mais jamais, au grand jamais je n'aurais eu la moindre attitude douteuse envers elle.
Il y a de tels accents de sincérité dans sa voix, que Michel semble un temps ébranlé. Mais il se reprend rapidement :
  • Peut-être Antoine alors ?
Jean ne semble pas saisir l'allusion :
  • Quoi, Antoine ?
  • Ben, je ne sais pas moi, mais il est joli garçon, Antoine, peut-être que c'est lui qui vous attirait, qui sait ? Peut-être avez vous tué Gérard avec son aide, pourquoi pas ?
Jean semble atterré quand la mère intervient :
  • Laissez le tranquille, il n'est pour rien dans cette histoire. Toute la faute repose sur Gérard.
Un grand silence s'abat sur la pièce et nous restons suspendus à ses lèvres. Elle va parler :
  • Jean, s'il te plaît va me chercher un verre.

2 commentaires:

DAN a dit…

Houla ! Ça se corse (ben oui c'est de circonstance non ?) j'ai comme l'impression qu'il va y avoir du nouveau au prochain épisode c'et ça ?

phyll a dit…

hou la la.... on reste sur notre faim !!!
et puis, j'ai bien visualisé la baffe !... mort de rire !!