lundi 13 juin 2011

Episode 27

27.

Chez les flics, nous avons un mal de chien à accéder au sous-sol. C'est Pierre en personne qui vient nous chercher alors que nous nous apprêtons à commettre l'irréparable.
  • Venez, suivez moi.
Michel lâche un flic qui commençait à bleuir de manière inquiétante. La salle de réunion est une ruche. Ils sont plus nombreux que la dernière fois, et il y a de nouvelles photos sur les murs. Je m'approche pour reconnaître sans surprise, Annick sur ces photos de scènes de crime. Pierre nous fait un topo rapide :
  • Annick Lavigne, 43 ans, membre de l'association et ouvreuse au cinéma le Zola. Son corps a été découvert ce matin à l'aube, par les éboueurs dans un petit impasse à deux rues du cinéma. D'après les premières constatations, elle a été assassinée entre minuit et trois heures du matin. Le médecin pourra être plus précis après l'autopsie. Même mode opératoire que lors du premier meurtre. Nous n'avons pas encore trouvé l'objet qui a servit à la frapper. Quelque chose de lourd, assurément. Le tueur devait l'attendre dans l'impasse dans laquelle il l'a attirée. Sans violence à première vue. Annick était restée la dernière dans la salle, puisque la projectionniste est partie vers onze heures trente avant que la victime ne fasse les dernières vérifications et ne ferme la salle. Sa mort doit donc être plus proche de minuit. A moins que quelque chose, ou quelqu'un ne l'ai retardé. Ce n'est pas trop important pour l'instant. Il regarde Michel avant d'ajouter : Nous interrogeons tous les membres de l'équipe du Zola.
  • Quoi ? Encore ? Mon pote est tout rouge mais Pierre reste de marbre.
  • L'ambiance est pourrie dans cette équipe et certaines déclarations te pointent du doigt, Michel. Attends toi à passer de longs moments dans nos murs.
Michel contrairement à ce à quoi je m'attendais, ne proteste pas. Il semble abattu. Pourtant en passant près de moi, je l'entends susurrer entre ces dents qu'il va en trucider deux trois dans cette équipe. Pour l'heure, il part en entretien avec deux nouveaux flics de l'équipe. Pierre me prend à part pour m'expliquer que ses hommes sont déchainés :
  • Ils reniflent le sang, la « grosse affaire ». Tu vas voir les médias ! Deux ouvreuses ! Il y a de quoi s'exciter. Je lui parle de Pauline, et du père disparu et il m'approuve : Oui, tu as certainement raison, mais pour l'instant, mes gars sont à fond sur le Zola. Et l'option « sérial killer » est toujours prioritaire. C'est incroyable comme la mode fait des ravages, même dans nos troupes. Je compte sur vous pour continuer à creuser de votre côté.
Je reste songeur en pensant à notre équipe de rigolos, qui de bars en bars, espèrent recueillir des informations. Il faut avoir la foi dans ce boulot ! Pierre me confie que la victime portait les mêmes mutilations sexuelles sur le corps, mais il ajoute que comme moi, il est plutôt septique. Comme je l'interroge du regard, il ajoute :
  • Je ne sais pas, c'est une impression. Je n'arrive pas à croire à ce sérial killer. Pourtant, on nous a déjà collé une « profileuse » dans les pattes, c'est te dire l'étendue des dégâts.
  • Mais... Et la piste « Zola » ?
Il semble las, d'un coup :
  • Ça part dans tous les sens, c'est toujours ainsi au début d'une enquête. Ne nous prend pas pour des demeurés, nous étudions même la piste « Pauline » mais, dans l'état actuel des choses, il faut bien dire que cela n'est pas très étayé. Tu n'imagines pas le nombre de personnes qui disparaissent volontairement chaque année dans notre pays. Je me mords la langue pour ne pas lui parler des révélations de Camille. Alors je lui demande s'il a enquêté sur les fameuses soirées du « Clos » dont je lui avais parlé.
  • Ah ! Le Clos, oui, j'ai contacté tous les services concernés, mais, non, il n'y a rien de sulfureux au sujet de ce centre. Rien qui n'ai filtré en tout cas. Aucuns rapports, aucunes plaintes. Et pourtant, installer un tel institut là-haut, dans les monts du Lyonnais relevait d'une drôle de gageure, crois moi. Le moindre dérapage aurait fait l'objet d'une dizaine de lettres anonyme à nos services. Et comme j'ai l'air surpris, il conclut d'un : Hé oui, mon petit Martin, c'est comme ça, les gens aiment bien écrire.
Nous rions jaune et je vais partir, quand il ajoute :
  • Pour Michel, ça risque d'être long.
  • Comment ça ?
Un soupir « Je t'avais prévenu Martin, ton pote n'a pas que des amis. Chez nous, son dossier occupe tout un étage ». Il sourit. « Tu comprends ce que je veux dire. Mais sache qu'aussi bien au Zola, que dans les bars Lyonnais, ça se bouscule pour le charger, et...chez nous, alors là, chez nous... C'est pour cela que je préfère te prévenir. Continue sans lui. » Il hésite : « Pour le moment ».
Je quitte songeur le commissariat. Michel en garde à vue ? C'est bien de cela que Pierre m'a parlé ? J'ai besoin d'air pur, en route pour les monts du Lyonnais.

1 commentaire:

phyll a dit…

Salut Louis,
j'arrive à peu près à suivre... sinon, pour le résumé, je ne t'envoie pas de chèque, je te communiquerai mon N° de compte en Suisse !!! ,o)
ps: une pensée pour Michel !....