samedi 14 mai 2011

Episode 25

Une fois assis dans son fauteuil, avec Michel lui tenant délicatement l'oreille, le gars fut prêt à répondre à nos questions :
  • D'après nos informations, tu connaissais Aurélie. Tu sais qu'elle a été assassiné ?
Il hocha la tête avant de nous répondre :
  • Évidemment.
  • Évidemment, quoi ? Tu savais qu'elle était morte, ou tu la connaissais ?
Devant la hauteur de mes questions, le type se requinqua un peu pour me répondre avec morgue qu'Aurélie étant la sœur de Pauline, elle venait souvent manger ici.
  • Sa mère aussi, d'ailleurs. Que des belles femmes. On ne les oublie pas facilement.
Je me retint de sourire, il reprenait trop vite du poil de la bête, et je voyais bien à son regard, que Michel était consterné par mes questions. D'ailleurs, c'est lui qui enchaîna :
  • Et leur père, leur beau père, leurs amoureux ?
  • Jamais vu. Jamais d'hommes,sauf Abdul, bien sûr.
  • Parle nous de ton histoire d'amour avec Pauline.
Le mec sursauta :
  • Mais, mais, il n'y a rien eu, je vous l'ai déjà dit.
  • Mais, tu as essayé ?
Il baissa la tête, semblant s'endormir, mais Michel d'un léger tour d'écrou à l'oreille lui redonna vie.
  • Elle ne voulait pas. Elle ne voulait avec personne d'ailleurs. Elle m'a dit que sa vie était compliquée et que je ne pouvais pas comprendre.
  • Pas comprendre ?
  • Oui, c'est ce qu'elle me répétait chaque fois. Puis, il y a eu Abdul et nos rapports se sont tendus. Il leva les yeux au ciel. Et puis cette grève, cette occupation, quelle folie !
Je réfléchissais à ce qu'il venait de me dire :
  • Qu'est-ce que tu entends par « Elle ne voulait avec personne, d'ailleurs » ?
  • Ben, son ancien flirt, Thomas...
Michel consulte son petit carnet :
  • Thomas Dulac ? Et alors ?
  • J'ai un peu discuté avec lui, et il m'a dit que pour lui c'était pareil.
  • Pareil ?
  • On pouvait sortir ensemble, mais pas question d'aller plus loin. Pas de sexe.
  • Elle était lesbienne ?
Le gamin hausse les épaules
  • Ridicule.
  • Vierge ?
Nouveau haussement d'épaules.
Nous allions partir quand il nous dit qu'il y avait encore un truc :
  • Peu avant sa disparition, Pauline prenait un café avec sa sœur pendant sa pause, et en passant près de leur table, j'ai entendu cette dernière lui dire avec colère que « tout cela allait mal finir »
  • Comment cela ?
  • Je l'ignore, je n'ai entendu que ce bout de phrase, et quand j'ai demandé ensuite à Pauline si elle avait des ennuis, elle m'a dit de me mêler de mes affaires.
Nous sourions, puis me reviennent ces histoires sur des boites comme Mac Do :
  • Tu l'espionnais ? Tu dois bien savoir d'autres choses, non ? Ne mens pas, mon pote est chaud, là.
Avec un regard apeuré à Michel, il avoua qu'il fouillait régulièrement dans son sac et que c'est ainsi qu'il avait appris l'existence de son petit ami, mais rien d'autre. Michel lui colla une bonne baffe en le traitant de merde. Comme je n'avais pas envie de voir mon pote tout casser en jouant les José Bové, je décidai de lever le camp :
  • C'est bon, on va manger.
  • Bonne idée, ce tocard me donne faim. On va où ?
  • Pourquoi ne pas manger ici ?
A la tête de mon pote, je compris qu'il était complètement fermé à mon humour.
Il est toujours comme cela, Michel quand il a soif. Nous prîmes congé de notre hôte, non sans l'avoir bourré de délicats coups avant de partir. Je lui glissai ma carte professionnelle dans la poche, au cas où il retrouverait la mémoire, et parce qu'il fallait bien les passer ces cartes. On en a fait imprimer des milliers.

3 commentaires:

phyll a dit…

le million de lecteurs que je représente est content car il y a des baffes dans cet épisode !!!! :o)

DAN a dit…

Je ne sais plus si je dois commenter ton texte ici ou sur la page suivante qui parle du même sujet ! ? !

Louis a dit…

Phyll merci
Dan, où tu veux. Là c'est l'histoire, l'autre page c'est l'intro pour dire de causer !