lundi 10 août 2009

29. Roger is back


L’inauguration du « new Roger’s » ayant été reporté à plusieurs reprises, une légère inquiétude nous étreint, nous les pochetrons de la Croix Rousse. Roger est con et nous n’aimons pas son nouveau bar c’est un fait, mais comme le dit si bien Michel, « On va bien finir par rentrer chez nous, non ? Parce que depuis le temps, chez Roger, c’est chez nous. Mieux que chez nous même. Y’a une pompe à bière chez vous ? Vous pouvez traiter tout le monde de connards en distribuant des coups de boules chez vous ? Non, un chez vous comme chez Roger, y’a pas. Et même si son rade ressemble à un hôpital, on y refera notre trou, on se recalera à l’espèce de comptoir moderne et tout redeviendra comme avant. » Quand Michel nous parle comme cela, nos yeux s’embuent et nous nous mouchons bruyamment. C’est Moïse guidant le peuple Juif vers sa terre promise. Même Paulo qui est sourd, hoche la tête un sourire béat aux lèvres. Même Lucien qui pourtant n’a pas inventer la bière tiède, reçoit le message cinq sur cinq. Seul Arobase reste un peu à l’écart. Lui, depuis qu’il a créé le site Internet « officiel » du « New Roger’s » il est imbuvable. Il fait le beau avec les gonzesses, prenant des poses et parlant fort. Il nous avait déjà bien chauffé les manettes avec les diaporamas interminables sur son petit fils, mais là, il est en train de franchir un cap. Il va bientôt remplacer Lucien, pour ce qui est de la distribution des baffes. C’est vous dire ! Justement, ce soir, nous discutons tranquillement avec Michel des sanctions que mérite ce cuistre, quand il fait une entrée remarqué avec Roger. Roger, oui Roger. Notre Roger. Putain, ça fait une paye que ce vieux grigou n’avait pas foutu les pieds en ville. Rapport à sa nouvelle poulette, aux dires de certaines catolles* Croix Roussiènes. Notez bien que sa dernière conquête n’a pas encore passé le bac et qu’il leur est difficile de s’afficher en public en amoureux lorsque l’on sait que le père de la gamine est un forain champion de lutte Gréco-Romaine. En tout cas on est drôlement joice de revoir le gros, et lui aussi apparemment puisqu’il se précipite sur nous un large sourire aux lèvres. Il fait tourner son index en direction du patron. C’est d’entrée le geste qui tue : « Remet la tournée »Ah, ce Roger, sa connerie n’est rien à coté de sa générosité, quelle joie de le revoir. Même s’il traîne l’autre boulet avec lui. « Alors mes lascars, Arobase m’avait bien dit que je vous trouverais là. Un bon mec ce cher Hervé. Nous nous crispons, mais discrètement, manière à ne pas gâcher nos retrouvailles, pourtant Michel parvient à me chuchoter à l’oreille qu’il projette d’emplâtrer prochainement ce « cher Hervé » Une fois les verres remplis et les multiples toasts portés, Roger en vient au but de sa visite. « Les gars, j’ouvre la semaine prochaine. » A ces mots, j’en vois des qui pleure et je suis moi même tout ému. « J’aurai besoin de vous pour filtrer les entrées et assurer la sécurité » Là c’est l’incompréhension totale et nous regardons Roger comme s’il nous demandait d’attaquer une petite vieille. (Bien qu’attaquer une vieille soit un de nos projet les plus sérieux en ce moment !) Après quelques minutes de flottement, c’est Michel comme dab qui répond : « T’es pas bien le gros ? Tu nous vois dire à des mecs de ne pas foutre le bordel, nous dont c’est la marque de fabrique ? C’est Arobase qui a eut cette idée à la con ? » Hervé qui connaît bien son Michel et ses SCUDS meurtriers, se recule prudemment. Comme il entre dans mon champ d’intervention, je lui en colle une bien sévère derrière la nuque. Cette grosse douillette s’effondre immédiatement en geignant comme un porc à l’abattoir. Désolant. Paulo, un sportif, qui ne supporte pas ces simagrées lui met toute une jolie série de coups de pied « A la Brésilienne, non ? » précise t’il, ce qui nous oblige à l’applaudir chaleureusement. Roger relève la victime. Il s’en vont en oubliant de payer la tournée, mais sans oublier de nous agonir d’insultes allant de minables à tocards et autres « vous serez toujours les mêmes ». Un bien beau moment. Nous nous replongeons dans nos bières, quand Paulo déclare avec gravité : « Ben, ça va être quelque chose, nos soirées chez Roger. Je vais résilier mon abonnement Canal Sat ! »

*Pipelettes

8 commentaires:

BBK.mel a dit…

Pourtant, je verrai bien la fine équipe en gros bras du New Roger's. C'est un peu comme comme mettre les grands frères des cités marseillaises vigiles au Carrefour du Merlan : ça responsabilise !

Arobase a dit…

Putain, la vie est dure !

Profette a dit…

Du très bon louis, tout ça. Mon passage pref : "Mieux que chez nous même. Y’a une pompe à bière chez vous ? Vous pouvez traiter tout le monde de connards en distribuant des coups de boules chez vous ?"
Ahhhh, vivement que Roger ouvre ! (je sens la baston générale suivie de fermeture pour travaux, non ? :-p )
Bisous !!

Profette a dit…

J'oubliais...
Phénoménaux, les progrès en anglais, ça a payé, les cours particuliers, on dirait. ;-)))

Anonyme a dit…

Aaaaah, je vois que le vieux Loulou est en manque de photos du ptit Louis :)

On va rattraper ça va ;-)

Bises à vous de nous.

Elo.

Louis a dit…

Ahhhhhhhhhhhhhhhhh Des photos du petit monstre, au secours !!!

Papa de Lili a dit…

En somme, en apportant les matériaux de construction, je n'ai pas fait le voyage pour rien!...
Amitiés.

peluche tigre a dit…

J'adore votre façon d'écrire, pétillant, tendre et cynique, bravo!