mercredi 11 mars 2009

Sangre & Sangria épisode 3

III. Mardi. Ce cher mois d’Août. (Portugal)

La ville, que dis-je la ville, le pays, le monde même, ont les yeux braqués sur le festival. C’est Cannes teinté de Cognac, mâtiné de Gérardmer. La grande classe, quoi. Sandrine, la directrice, telle la star qu’elle est, en somptueuse robe de soirée, enchaîne les interviews avec les médias du monde entier. Idem pour Laurent et Michel. Ils vont finir par prendre la grosse tête, et j’ai peur qu’il me soit difficile à l’avenir de pouvoir leur parler (Déjà que je les trouve un peu fiers ! ! !). Le cinéma « Le Comédia » a interrompu définitivement sa participation. Pour une première c’est une réussite. Ce soir, à Villeurbanne, pas de projection, (M’en fout, j’ai déjà vu ce film portugais !) les flics ont réuni tous les bénévoles dans la salle pour les interroger. L’ambiance est tendu, et tout le monde se regarde en coin. Quelqu’un a dit aux flics qu’il y avait des tensions dans l’équipe, alors ces fins limiers, essayent de nous pousser dans nos derniers retranchements. Michel fait la gueule depuis qu’il a appris que certains bénévoles avaient dit qu’il « buvait trop ». Lui qui depuis le début, répète à qui veut l’entendre, qu’il s’agit d’un coup de ces « putains de muliplexs » voit maintenant des ennemis partout. Même de moi, son ami, il se méfie. Le flic qui m’interroge n’a pas l’air trop concerné. Il note à peine mes alibis, pour m’avouer enfin dans un souffle : « Deux vieux Sud Américains assassinés, faut pas avoir fait Science-Po pour comprendre qu’il faut chercher dans la diaspora Latino de Lyon. On perd notre temps ici » Je suis bien d’accord avec lui, mais je ferme ma gueule prudemment. Je ne parle même pas de ma jolie brune, allez savoir pourquoi ? Un pressentiment. Pendant les pauses on nous sert des boissons chaudes et chacun commente la situation avec plus ou moins de philosophie. Je repère trois femmes de l’Association des amis du Zola, Margarita, Nuria et Clara, L’Argentine, l’Espagnole et la Chilienne en pleine discussion, et je vais les aborder finement : « Alors, les filles, encore en train de dire du mal ? » Succès garanti, je lis dans leurs yeux tous le bien qu’elles pensent de moi. Mais je n’en ai cure. Ce soir j’aimerais leurs lumières au sujet de ma brune. « Maria ? Oui, elle vient de temps en temps » et Nuria ajoute : « Toujours accompagné d’un bel homme. ». « Sauf l’autre soir puisqu’elle était avec toi » précise Margarita rieuse. Je pense que leur vengeance est consommée quand Clara m’achève d’un fielleux : « Il paraît qu’elle était samedi soir au Comédia »
Après cette journée éprouvante, toute la fine équipe se retrouve au bar, pour laver tout cela dans l’alcool, et c’est Michel qui nous envoie au lit en nous regardant d’un drôle d’air : « Pas de cadavre aujourd’hui, ça fait triste, non ? j’ai bien envie de mettre la main à la pâte ! » Pour certains bénévoles ces mots résonnent douloureusement. L’humour du président a toujours été un grand mystère pour nous.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Obrigado.



Bah quoi, j'étend ma culture portugaise !

Anonyme a dit…

Donc la belle brune s'appelle Maria...


PS : tu étales ta culture, Adèle, il faudrait penser à traduire pour les vieilles peaux comme moi qui maitrisent mal le portugais.

Anonyme a dit…

Pour aider Adéle!
Obrigado = Merci
Amitiés BBK!