dimanche 23 décembre 2007

26. Un sacré réveillon (avant).

Avant de rejoindre mon bar fétiche, j’ai un petit truc à faire et j’ai besoin de l’aide de Michel pour cela. Mais pour trouver l’animal, il faut de la constance, je suis battu au niveau boisson ! Je me tape tous les rades de la Croix Rousse avant de tomber sur un Michel particulièrement sombre, il a les larmes au bord des yeux, et j’ai déjà dû vous le dire, mais quand il pleure, c’est qu’il a sa dose aussi je l’entraîne sans barguigner dans le kebab voisin. Faut qu’il mange le bougre. Il engloutit deux sandwichs et 3 litres de thé avant que je ne puisse lui exposer mon problème. Ah les copains, je vous jure !
- Figure-toi que Marie a invité des amis, des Lillois, a venir passer le jour de l’an chez nous.
Pour le coup, il dessoûle immédiatement :
- Non, tu déconnes, pas cette année ?
C’est vrai que cette année on a prévu la grosse bamboula des familles et que cette histoire me contrarie un max. J’aime beaucoup Marie, ma chérie actuellement, c’est pas le problème, mais là elle exagère. Des mois qu’avec Michel et Lucien on prépare un truc géant chez Roger. Ouais, on change pas tellement de coin finalement. Nous sommes des casaniers de la bringue.
- Elle l’a fait exprès.
Michel est tout à fait clair maintenant, et je partage son opinion. J’ai bien vu que ma petite Marie tordait drôlement le nez lorsque nous parlions de ce réveillon chez Roger. D’ailleurs, chaque fois que je parle de Roger, elle fait la tête. Les femmes ne sont pas comme nous, faut bien l’admettre. Elle s’ennuie qu’elle dit. Est-ce ma faute si elle n’aime pas le football ? Je regarde mon pote avec espoir, lui seul peut faire surgir de son cerveau gorgé d’eau de vie une idée lumineuse, aussi je me fais un devoir d’alimenter sa chaudière. Nous retournons chez Roger ou nous retrouvons Lucien lui aussi déjà bien entamé. C’est la consternation dans la troupe et je n’arrange pas les choses en donnant quelques précisions :
- Marie tient à ce que nous fassions un repas à la maison avec les Lillois, des étrangers pour ainsi dire.
Mes amis me regardent effondrés, bien conscients du grand malheur qui se profile à l’horizon. Lucien y va de sa connerie :
- Lille, ils nous ont pas battu en championnat ?
Nous sommes trop concentrés sur notre problème pour réagir. Même Michel n’a pas le goût de gifler l’imbécile. c’est vous dire la gravité de l’instant.
- J’ai trouvé. Michel sourit soulagé. Et devant nos mines perplexes il enchaîne sûr de lui :
- A quoi Marie tient-elle le plus au monde d’après toi ?
- Ben à moi, justement, banane.
Michel me jette un regard de mépris :
- A toi, pauvre cloche. Non, sérieusement, quelle est la personne qui …
- Sa mère ! J’ai gueulé à travers le bar et tout le monde nous regarde.
- Exactement, sa mère, la solution c’est sa mère.
- Mais…
- Ne t’occupe plus de rien et prépare le réveillon avec Roger et les autres pommes, je vais arranger le coup.
J’aimerais lui redire les amis, les Lillois, le repas, mais Michel a prit son air mystérieux et quand il est comme cela, il est inaccessible.
Et puis j’ai tout oublié pour passer mes journées à m’engueuler avec Marie au sujet de ce réveillon maudit jusqu’à son coup de fil au boulot, lundi dernier. Elle est en larmes :
- C’est Maman !
La vioque a été trouvé morte, au pied de son escalier, froide comme un surgelé Picard. Un accident qu’ils on dit. J’ai été très prévenant, c’est moi qui ai téléphoné à ses amis Lillois pour annuler le week-end du 31 décembre.
Nous n’avons plus parlé de tout cela avec les amis mais on va s’en prendre une bien bonne le soir du réveillon. Marie elle, préfère rester à la maison et je respecte sa douleur.
Sacré Michel, quel débrouillard tout de même.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Voilà un problème réglé avec efficacité ! J'aurais peut être quelques petits problèmes à exposer à Michel, s'il est dispo !
Allez, joyeux noêl...et bon réveillon !