samedi 3 décembre 2016

47. Un « twist » d'enfer.

C'est bien Michel qui avait raison comme Mounier me l'expliquera plus tard :

  • Garde a été défiguré pour laisser au tueur le temps de commettre son deuxième forfait.
Nous sommes tout les deux dans son petit bureau de la gendarmerie de Nyons où il m'a convoqué
  • Guérin n'a pas fait trop de difficulté pour parler, finalement.
  • Il a avoué les meurtres de son père ou les siens ?
Mounier farfouille dans les papiers qui trône sur son bureau.
  • Les siens seulement. Pour son père, Idriss a été très coopératif. Il sourit :
    • Vous êtes gonflé de lui avoir promis l'impunité contre ses révélations.
J'ai un mouvement d'épaules pour lui signifier que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins.
  • Garnier était au courant.
Là, je m'avance un peu, comptant sur le crédit dont je bénéficie auprès du vieux flic. Jusqu'où pourrais-je aller ?
  • Mais celle qui nous a le plus aidé, c'est Alice, la fille Guerin.
Je manque tomber de ma chaise et Mounier semble plutôt content de son effet.
  • Mais, mais...Elle est morte.
  • C'est ce que l'on raconte. Mais dés le début j'avais lancé une recherche sur toute la tribu Guérin et il y a quelques jours, j'ai reçu un rapport de la région Lyonnaise m'informant de l'existence d'une Alice Guérin qui correspondait en tous points à notre Alice.
En prononçant ce nom, il a le même air énamouré que tous les protagonistes de cette histoire à l'évocation de cette femme.
  • Vous êtes certain de vous ?
  • Sans hésitation.
  • Vous l’avez rencontrée ?
  • Non. Mon collègue qui l'a interrogée m'a transmis le procès verbal de l'entretien. Il n'y a pas d’ambiguïté. Il s'agit bien d'elle.
Je suis incrédule et cela doit se voir :
  • Ne soyez pas surpris, c'est très simple : Alice qui était amoureuse ne voulait pas épouser un homme imposé par son père. La mort de Chapet l'a anéanti. C'était une jeune fille romantique et fragile. Elle a préféré fuir.
  • Mais comment est-ce possible ?
Il rit franchement :
  • Vous devriez voir votre tête. On dirait que vous venez de croisez un fantôme.
Je le fixe stupéfait :
  • Mais, c'est ça. Tout à fait ça. Je vis avec l'idée de cette jeune femme depuis si longtemps qu'il me semble impossible qu'elle soit vivante. Et je répète ma question « Mais comment est-ce possible »
  • Oh, rien de bien sorcier : 1962 a été une année très mouvementée. Surtout entre les deux rives de la Méditerranée. Elle a renié le clan qui le lui a bien rendu. Ils ont raconté à tout le monde qu'elle s'était suicidée.
  • Et personne n'a tiqué ?
  • Pourquoi voulez-vous que l'on s'inquiète ? De plus, tout le monde avait d'autres soucis à l'époque.
Je suis songeur :
  • Mais, pourquoi parler de suicide ? Cela ne devait pas passer facilement dans ce milieu.
  • Elle a rit quand je lui ai posé la question : « Ils ont préféré cette version, honteuse pour eux, parce qu’elle les mettait à l'abri de la curiosité de leurs amis. »
Je regarde Le gendarme :
  • Ils étaient drôlement tordus.
Mounier hausse les épaules sans répondre.
  • Pourrons-nous la rencontrer ?
Mounier me fixe goguenard :
  • Elle vous attend. Et devant ma surprise, il ajoute : « Vous le méritez bien »
Étrangement, je me sens tout bouleversé : Rencontrer Alice ! Quelle histoire !
Michel, lui me paraît beaucoup plus stoïque :
  • Elle vous a déjà tout dit.
Le gendarme consulte ses notes :
  • C'est évident, mais humainement il y a quelque chose à fouiller.
  • Mais bien sur, que t'es con mon pauvre vieux.

2 commentaires:

phyll a dit…

ho ben dai !!!, si maintenant tu réveilles les morts, j'vais pas m'en sortir !!!...
à quand le colonel Moutarde et son chandelier dans la bibliothèque ??......
bon, pour me remettre, m'en vais prendre un p'tit apéro !!...tchin tchin !! ;o)

DAN a dit…

J’suis comme mon pote, ma parole tu ressuscites les morts toi, fait gaffe qu’on ne t’appelle jésus dès fois, ce serait ballot quand même. Bon je sens qu’on s’approche de la fin, bien qu’avec toi je me méfie, alors suite au prochain numéro !