dimanche 20 novembre 2016

45. Tout s'explique ! (C'est de l'humour !)


-Tu étais où? Je n'ose pas croire ce que je viens d'entendre. Tu te fous de notre gueule.
  Nous sommes assis au soleil, en terrasse, à savourer un petit café et mon ami a du mal à encaisser ce que je viens de lui raconter. Je sens qu'il va me traiter de con et que tout cela va partir en sucette, mais je n'ai pas envie de cela, pas en ce moment, alors j'anticipe ses critiques et m'excuse sans attendre. Surpris, il hausse les épaules :
  • Après tout, c'est tes affaires, mais tu as raté une sacré soirée.
Et voilà, toujours la même histoire, l'histoire de ma vie : Ne jamais être là au bon endroit, au bon moment. Ou plutôt, « avoir l'impression de ne jamais être là au bon endroit au bon moment ». Alors, méchamment je demande :
  • Vas-y, raconte moi ce que j'ai manqué, Paulo est tombé du tabouret, Tu as giflé Lucien et Cracoss a chanté l'Internationale ?
Michel semble triste :
  • Cela te va bien de faire le malin en ce moment. Gianni est mort.
  • Je sais.
Il hausse un sourcil, et content de lui ajoute :
  • Assassiné, et Rigaux est en garde à vue.
Rigaux ? Je m'attentais à tout, sauf à cela. Michel continue :
  • D'après Mounier, Rigaux trafique depuis trop longtemps. Notre gendarme a étudié tout son parcours et c'est lui qui a immédiatement aiguillé ses collègues Lyonnais dans cette direction. Un sacré mec ce Mounier.
  • On devrait l'embaucher dans l'équipe.
Michel ne répond pas, tout occupé qu'il est à déshabiller du regard, une jeune touriste resplendissante qui vient d'entrer dans le bar en même temps que dans son champs de vision.
  • On aurait pas besoin d'une secrétaire ?
J'ai suivi son regard et sourit.
  • Pourquoi pas, après tout, cette affaire devrait nous rapporter pas mal de publicité.
  • Sauf si Rigaux explique aux médias notre rôle dans l'affaire des diamants.
Je ne crois pas une seule seconde à cette éventualité. Pourquoi Rigaux irait-il raconter cela ?
  • Parle moi plutôt de Gianni
Michel qui était resté songeur après le passage de la jeune beauté s'ébroue et commande une tournée de blanc :
  • Figure toi que ce grand benêt a été trouvé percé de 8 balles dans une rue mal famé de la Croix-Rousse.
  • Laisse moi deviner, devant chez Roger ?
Il rit :
  • Tout juste. Et c'est Joël qui bourré a faillit se casser la gueule sur le cadavre en essayant de retrouver sa route.
Je ris à mon tour en m'imaginant la scène. Mais il poursuit sérieux :
  • Tu as été le premier suspect.
Je sursaute :
  • Moi ?
  • Ben, oui, banane. Toute la Croix-Rousse connaît ta haine de se type. Tu nous as assez fais chier avec tes : « J'aime Emma ! » Et les premiers témoins n'ont pas eu à se forcer pour faire de toi le coupable idéal.
  • Les salauds, je n'y crois pas.
  • Tu n'es pas non plus le gendre idéal sur les pentes ajoute-t-il perfidement.
  • A ce point ?
Il me tapote affectueusement le dos :
  • Te bile pas, Mounier est intervenu et on a évité l'erreur judiciaire de peu. Ah, je comprends le succès de notre agence, les flics sont de vrais manches.
Je rumine de sombres pensées, car sans prétendre à un prix de vertu, je n'imaginais pas tant de haine à mon encontre. Bande de jaloux, va !
  • Bon, passons, alors Rigaux est derrière tout ça ?
  • Mollo. C'est Ogier qui a tué les deux militaires ne l'oublie pas. Et je sais pourquoi, seul le premier cadavre était défiguré .
Je dévisage mon ami et son sourire satisfait :
  • Christophe t'a expliqué ?
Il s'offusque :
  • Pourquoi Christophe ? Tu ne me crois pas capable de réflexion ?
Je lève les deux mains en signe d’apaisement :
  • Ça va, ça va, ne monte pas sur tes grands chevaux, explique :
  • Figure-toi, que ce truc me travaille depuis un moment. Pourquoi ne défigurer que Garde ?
Et il se tait, prenant un air suffisant :
  • Putain, vieux, tu vas accouché ? Tu sais que tu deviens pénible ?
Il rit franchement, trop content de lui :
  • Cela m'a réveillé cette nuit.
Je vais l'abattre quand il explique :
  • Ogier avait besoin de temps, et surtout il avait peur que Maboso, s'il apprenait la mort de Garde, se montre méfiant.
  • Tu veux dire qu'il voulait avoir le temps de faire venir Maboso à Nyons avant que les journaux ne parlent de Garde ?
  • Exactement !
Je siffle d'admiration :
  • Michel, je t'admire, on dirait Paulo !
  • Connard !
Je me moque mais suis plutôt épaté : Comment n’ai je pas pensé à cela ?
  • Mais Guerin, lui, a bien sentit le danger et a certainement tué Ogier, puis Pierre et Jonas. Mais Rigaux a provoqué ces derniers meurtres.
  • Comment cela ?
  • Bof, on va le savoir mais certainement en affolant Guerin et en le prévenant de la menace.
  • Bien réelle cette menace tout de même.
  • Bof, pas sur que Marchand et son pote aient voulu tuer Guérin. Ils auraient pu s'arranger avec du fric, mais Rigaux avait besoin de cet atout dans sa manche puisque Guerin le gênait dans ses affaires.
  • Tu veux dire par là qu'il s'est servit de nous ?
  • Depuis le début.
Comme je dois avoir l'air plus que dubitatif il poursuit :
  • Réfléchit un peu : Il était plus que proche de Claire, donc de l’enquête. Lorsqu'il nous a vu nous approcher trop près de Nyons et de ses affaires Il a dû se servir de Gianni et de ses louches connaissances pour nous tendre un piège.
  • Tu voudrais dire que le braquage de sa bijouterie était du flan ?
Michel hausse les épaules :
  • Il était à la baguette mais pas certain que Gianni s'en soit rendu compte.
  • Mais pourquoi s'affoler ainsi ? Nous n'étions pas prêt de découvrir son rôle dans l'affaire ?
  • Mystère. Il a du entendre parler de nos « exploits » antérieurs.
Je ricane :
  • Nos exploits !!!
  • Ne sous-estime pas l'équipe, on parle beaucoup de nous à la croix-Rousse.
  • Pour dire du mal.
  • Pas que. Et comme Rigaux possède de nombreux réseaux... Il a du se rendre compte que nous pourrions le gêner. Ce type s'est toujours servit des autres pour réussir. Il n'est pas arrivé là où il en est sans avoir écrasé du monde.
J'ai du mal à suivre mon pote.
  • Mais Gianni ?
Michel se lève d'un bond :
  • Assez discutaillé, allons rejoindre les autres, Mounier nous en dira plus.
  • Ah, ce Mounier est vraiment devenu ton idole.
Michel me bourre de coups tandis que nous rejoignons la petite troupe.

11 commentaires:

DAN a dit…

Ah ça fait mal de ne pas se sentir aimé, pauvre Martin. En tous cas tu as l’art du dialogue, et je vais finir par t’appeler le « Audiard » de Lyon, après tout comme dit l’oréal, tu le vaux bien, et gaffe pas le veau sous la mère, la mer elle est ici… Bon j’arrête sinon tu vas te fâcher !
@+ louis

phyll a dit…

ha !?... on va commencer à y voir plus clair(e)... à moins que tu ne nous ressortes un lapin de ton chapeau !?!...

Louis a dit…

Ah mes gueux, quel plaisir de vous lire caque semaine.
Je prolonge, je prolonge pour que cela ne s’arrête jamais.
bises.
je ne me fâche jamais !!!

Aline a dit…

Bon... côté Harlequin je suis de la revue. Loulou, n'oublie pas tes lectrices midinettes et coeur d'artichaut. Comme moi !
Côté intrigue j'ai pas tout bien suivi/bien compris... C'est grave docteur ?
Mais côté dialogues, j'aime ça comme les Havrais.
Je descends du côté de Lyon vendredi. L'auteur sera-t-il disponible pour prendre un verre ?
Du côté de Belleville si tu voyais ce que Les balcons sont devenus place Krasu ...Un vrai café bobo. Pas désagréable d'ailleurs, c'est ça le pire ! Ça s'appelle Les fauvettes maintenant. Toujours tenu par la filière kabyle des cafés de Paris à Belleville.

Louis a dit…

Arrête de me faire du mal. Aujourd'hui j'en suis à regretté ce bon Sarko,c est dire la déprime.
Vendredi, tu tombes bien : Grande première, Paulo (oui ton Paulo) vient au Zola puisque c'est le festival du court. après (vers 19h on mange la pizza voisine) on t'attend.

Aline a dit…

Loulou, tu as qquechose contre le transtatcher de la Sarthe ? Moi j'ai déjà acheté mon serre-tête. De l'important : RV à la pizzeria à 19h vendredi. Je devrais être aux deux séances de courts préalables, les autres j'peux point.

Louis a dit…

Ca marche. Les Havrais viendront-ils ?
Je me sert de ce blog pour filer mes rencarts !!!

Aline a dit…

Eh oui c'est le nouveau site de rencontres branché. Et du coup, j'ai oublié de te demander : quand je ne comprends pas tout dans ''Avoir 20 ans'' je regarde les images. Où donc plonge-elle ses pieds dans l'eau cette masure romantique en diable?

Louis a dit…

c'est l'ile Barbe sur la Saône. Sinon les photos n'ont aucun rapport avec l’histoire.

Aline a dit…

Une petite noyade bien mijotée dans la Saône c'est encore possible dans cette histoire...

DAN a dit…

Venir ? Eh oh on est en retraite nous nanméo !