mardi 29 décembre 2015

4. Un deuxième mort.


Je déjeune avec un grand bol d'aspirine et deux tartines avant de rejoindre Michel pour rallier la banlieue Lyonnaise où Montreuil, le flic retraité, nous attend. Un jeune retraité vu son allure svelte et sportive. Il ne tourne pas autour du pot, et une fois les cafés servis, il attaque : « Cette affaire était une affaire pourrie dés le départ. Ces cons de gendarmes ont bien salopé le dossier et nous, on a récupère un cadavre mutilé sans aucuns indices significatifs. Tout cela sans oublier un détail primordial... »
Il s’interrompt, ravi de nous voir suspendu à ces lèvres. « Suivez-moi » et il nous entraîne vers une cabane de bois qui défigure son petit jardin bien propret :
  • J'ai été obligé de construire cette pièce, ma femme ne voulait plus voir tout cela à la maison.
Il a ouvert la porte pour nous permettre de découvrir tous ses dossiers s'empilant sur des étagères au bord de la rupture.
  • Ma collection, ma vie, tout est là.
M'est avis, qu'il doit bien se faire chier le flic dans sa retraite. En attendant il plonge dans l'amas de dossiers pour se retourner vers nous triomphant :
  • L'affaire Garde. L’intégrale.
On fait la gueule avec Michel, car le dossier ne semble pas très épais. Montreuil devant nos mines confirme :
  • Il n'y a que cela.
  • C'est quoi exactement ce « détail primordial » dont vous vouliez nous parler tout à l'heure ?
Le vieux flic a un sourire rusé :
  • Le crime a eut lieux en 1981.
Comme il se tait, nous demandons :
  • Vous voulez dire que cela fait trop longtemps ?
Il rit : « Un peu, oui, mais surtout, en 81 la gauche est arrivée au pouvoir, et croyez moi, cela a méchamment brassé dans les rangs de la police. De la gendarmerie aussi. Alors, l'affaire Garde, un vieux détesté par tout le monde que l'on retrouve défiguré dans un champ de lavande, vous pouvez bien vous imaginer à quel point cela nous indifférait. Il y a eut des mutations, des restructurations, des limogeages et tout le bordel. L'année a été chaude et votre mort est passé à l'as si j'ose dire. Ce n'est qu'une fois à la retraite, lorsque je me suis intéressé aux affaires non élucidées, que je me suis souvenu de ce crime. » Il a un petit rire gêné :
  • Tout de même, j'ai un peu honte. On a pas trop bien bossé sur ce coup là. Mais vous, pourquoi vous intéressez-vous à ce meurtre ?
  • Son fils a disparu. Cela n'a certainement rien à voir, mais cette histoire nous a intrigué. Vous aviez des suspects ?
  • Oh, il n'en manquait pas. Tout Lyon le détestait, comme je vous l'ai déjà dit. Tout est dans le dossier.
  • Merci pour tous ces tuyaux.
Nous allons partir et le type nous retient :
  • N’hésitez surtout pas à revenir si vous voulez d'autres informations.

Roger nous accueille avec chaleur :
  • Alors les Dupont et Dupond, ça avance ? En tout cas Joël appelle toutes les cinq minutes, cela doit-être important.
Michel hausse les épaules : « A part Julot tombé dans un de ses tonneaux, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir d'important du coté de Nyons. Pourquoi il n’appelle pas sur ton portable ce zouave ? »
  • Je ne lui ai pas donné mon numéro. Réponds-je penaud.
Michel jette un long regard vers Roger et me désignant du doigt :
  • Un vrai pro, non ?
Tout le bar rigole et je vais brillamment répliquer quand Roger me désigne le téléphone qui sonne :
  • Et pourquoi il ne vient pas directement ici ?
  • Il a un rencard important
  • Un rencard ? Joël ?
  • Vas-y, cela doit-être lui.
Et effectivement c'est Joël qui hurle dans le combiné :
  • Mais bordel vous étiez où ?
  • Calme toi vieux, raconte.
Il baisse d'un ton :
  • Julot a vu le commandant de la gendarmerie de Nyons et a eu accès aux archives de 81.
  • Et alors ?
  • Alors ? Mais ils ont bien un crime : Un vieux qui gisait dans un champ de lavande, mais pas le bon.
  • Pas le bon ? Que veux-tu dire ? Si ce n'est pas le même champ, je ne vois pas le problème.
Il hurle de plus belle :
  • Tu as mal compris, ils n'ont que celui-là, ils ont un autre cadavre. Un vieux comme Garde, mais pas défiguré. Je t'envoie les infos. Chez Roger ?
En attendant j'explique à Michel (et à tout le bar attentif) la situation tandis qu'Arobase, Paulo et ce con de Lucien nous rejoignent.
  • Joel arrive, il gare la bagnole.
Je fixe bêtement le pc de Roger :
  • Il ne devait pas nous envoyer les documents par mail ?
  • On les amène, cela va plus vite.
  • On est pas arrivé à faire la manip, avoue Arobase penaud.
Je vais leur dire ce que je pense effectivement d'eux quand Joël entre triomphalement, un feuillet à la main. Pendant que tout le monde s'abreuve au comptoir je consulte la note. Michel m'arrache la feuille pour lire à haute voix :
  • Maboso Dominique, né en 1942, médecin à la retraite à Marseille, marié père d'un enfant. Deux balles dans le crane. Meurtre non élucidé à ce jour.
  • Ben dit-donc, ils sont pas trop performants du coté de Nyons. Ils ont déjà arrêté un criminel depuis que la gendarmerie existe ?
  • Toujours pas puisque Julot écoule encore sa vinasse sans être inquiété.
Nous rions mais il faut bien admettre que 81 n'a pas été un grand cru, question enquête. La gauche, ah la gauche !!!
Avant toute chose, nous contactons les amis de Nyons afin qu'ils s'occupent de ce Maboso. Cracoss ira à Marseille. Lui l'ancien maître nageur devrait pouvoir s'en sortir.
Les rapports d'expertise indiquent deux balles de neuf millimètres et je réalise que nous ne nous sommes pas trop occupés jusqu'à maintenant des cotés techniques. Alors je demande à Roger de remplir les verres avant de m'inquiéter du sujet auprès de Michel :
  • Il est mort comment, Garde ?
  • Deux balles, il me semble.
  • On a le rapport d'expertise ?
Michel regarde Joël, notre « cerveau » :
  • Dans le dossier que vous a remit le vieux flic.
  • Tu te souviens de la nature des projectiles ?
Joel me jette un regard noir :
  • Et toi, tu t'en souviens ?
Hou là, l'alcool commence à faire son effet. Je ne voudrais vexer personne, mais tout de même, les gars déconnent. Dés demain il faut élucider ce mystère des deux morts. Comme il n'est pas encore trop tard, je laisse un message à Garnier en ce sens, avant de plonger avec délice dans l'alcool.

6 commentaires:

DAN a dit…

Deux cadavres pour le prix d’un seul, je pense que Roger n’aura pas trop de ses acolytes pour débrouiller l’affaire. @robase ma plait bien parfois, je me sens de accointances avec lui s’agissant des « manip » sur internet, mais le rapprochement s’arrête là quand même !

Louis a dit…

Salut Dan. voilà j'ai mon nouveau Pc. Je ne sais pas si c'est l'age, mais c'est de plus en plus difficile de "migrer" J'ai perdu plein de sites, adresses et autres habitudes.
Merci de me lire, c'est pas trop compliqué ? La photo est floue, non ? E t trop grande.
Allez passe de bonnes fêtes avec ta famille et tes amis (ne bois pas trop !!!)

DAN a dit…

Salut Louis,
Alors la photo n'est pas floue mais trop grande oui, pour lire aisément ton admirable texte (si si) j suis obligé d'agrandir l'écran de lecture au mépris de cette photo qui ce de fait déborde quelque peu et donc n'est pas s=visible entièrement. Mais comme c'est le texte qui m'importe ma foi c'est bien comme ça. Par contre entre le troisième et le quatrième épisode (eh oui je cause encore le vieux française, tu as dû diminuer la taille de ta police de caractère (ça ne te vas pas de diminuer la police (rire) .
Mais tu as raison c'est peut-être un peu l'âge qui fait qu'on à du mal à s'habituer à un nouvel environnement (j'ai connu ça il y a put de temps) mais plus ça va plus ils compliquent les choses quand même surtout quand tout marche bien, et bien ça ne leur suffi pas ils foutent tout en l'air pour "donner un coup de jeune" mais il ne font que compliquer les choses grrr
Bonne fête et si si je vais boire nanméo, comme dit Phyll j'fais ce'que j'veux !

Louis a dit…

J'avais oublié d'agrandir. Un truc à rater le Nobel !

phyll a dit…

tu as rectifié le tir et c'est agréable à lire de même que cette histoire qui nous promet, j'en suis sûr, de belles surprises.... en tous cas ça me semble bien parti !!!
sinon, comme le dit mon pote, j'fais c'que j'veux et j'm'en vas boire un bon coup d'whisky à la santé de mes amis pour la nouvelle année que je te souhaite pleine de bonheurs (le pluriel est important !)

Louis a dit…

Bon, les Havrais, faut se calmer. J'en suis encore à tenter de régler l'image, les textes et les couleurs de mon nouveau PC. Alors oui, moi aussi je vais boire avec des potes et je penserai à vous. bises