Christelle
nous avait promis des explications dès le matin, mais, pour ce qui
est du matin, c'est râpé vu que l'on se lève vers midi, la tête
bien lourde et la bouche bien plus pâteuse encore. Et je ne dirai
rien du jeune couple dont la porte de la chambre reste obstinément
close.
- On va au New York ? Je crève de faim.
Voilà,
c'est tout Michel ! Un ventre. Malgré tout, on fait comme il dit et
Cécile nous accueille goguenarde. Cinq minutes plus tard, nous
sommes assis contre un grand poster au fond du bar devant un café
bien corsé. Des croissants, des œufs, des toasts et plein de bonnes
choses plus tard nous pouvons enfin relever la tête et tenter une
légère synthèse.
- T'en as mangé beaucoup de ses produits à Christelle ?
Michel
rigole moqueur :
- Te voilà bien inquiet, mais c'est vrai que tu n'as pas bonne mine : T'es fluo.
Quel
con ce type. Mais il est certain que je ne suis pas trop rassuré.
- Je lui en veux à cette garce. Elle nous a empoisonnés.
- N'exagère pas, ils sont bon ses légumes. La preuve, Cracoss les adore.
- Ah, je t'en prie, ne me parle pas de cet animal, mi écolo mi alcoolo, il a autant de goût que toi.
Pas
la peine de continuer cette discussion stérile, alors je demande à
Michel ce qu'il pense de la situation.
- On a fait un chouette voyage, non ? Tu connaissais le Havre ?
Je
hausse les épaules énervé par sa désinvolture.
- Tu oublies qu'avec Maria et Boris nous sommes face à de dangereux malfaiteurs.
- Mais mon pauvre Martin, il faut bien qu'ils vivent ces braves gens.
J'explose :
- Des braves gens, ah, tu n'es pas trop regardant, toi. Et Justine ? Tu y penses à Justine ?
- Ne nous mettez pas tout sur le dos quand même.
Ah,
voilà Christelle et Dan qui font leur réapparition pile poil pour
nous expliquer la suite. Enfin, surtout Christelle, parce que pour le
moment, l'ami Dan ne semble pas en état de fonctionner. D'ailleurs
Michel ne manque pas de le faire remarquer avec sa finesse
légendaire :
- Putain, Christelle, qu'est-ce que tu lui as fait à notre pote ? On dirait un mort vivant dans « Thriller » de Mikaël Jackson.
- En parlant de mort, rétorque t-elle, Justine, c'est un mystère pour moi. Cela n'a rien à voir avec nos petits trafics.
- Bon, d'accord. Si tu veux. Mais qu'est-ce qui a foiré, justement, avec tes trafics ?
Christelle
bouffe tous nos croissants avant de répondre alors que Dan s'est
rendormi.
- Notre petit commerce tournait du feu de Dieu et les diamants Rhodésiens mettaient du beurre dans les épinards. Maria s'occupait de la logistique Estonienne tandis que je réceptionnais les produits à la fausse ferme. Boris était plutôt dans les « paperasses ».
- Et ?
La
musaraigne a une petite moue :
- Et, en vérifiant, un jour par hasard, les comptes de livraisons j'ai découvert quelques « malfaçons ».
- Des « malfaçons » ?
- Ouais, cet empaffé de Boris nous escroquait depuis des mois.
Je
ricane :
- Bien mal acquit ne profite jamais.
- Pas de morale, hein, surtout pas vous. Toujours est-il que Maria et moi avons immédiatement soupçonné Sergueï le père de Boris.
- Le tortionnaire ? Il n'est pas en prison ?
- Vous plaisantez ? Il est en fuite depuis la défaite de la Russie. Il se cache quelque part en Europe. Peut-être en France.
- Mais pourquoi nous avoir alerté ?
Elle
me regarde comme si j'étais un primate :
- Tu voulais que j’aille à la police ?
- Et pourquoi non ? En tout cas, elle est au courant la police à c't'heure.
- A cause de vous. Quelle équipe de branques, quand on y pense.
Michel
ne réagit pas à l'insulte, tout occupé qu'il est à courtiser
Cécile. Quand à moi, j'essaye de visualiser ce trafic et toutes ses
ramifications. Sans oublier le meurtre de Justine. Quand j'évoque ce
crime, Christelle me parle de crime passionnel.
- Elle avait quand même une vie amoureuse plutôt compliquée, non ?
Dan
à qui cette question s'adresse lève les mains en signe de
dénégations :
- Holà ! J'ai rien dit moi.
- Quelqu'un a revu Piotr ?
Comme
la réponse est non, tous nos soupçons se précisent d'autant plus,
que, comme le dit si bien Michel, « les flics l'ont innocenté »
- En v'là une preuve !
Je
vais laisser exploser ma colère devant tant d'inconséquence quand
Cécile me dit que Macha, la jolie libraire a laissé un message pour
moi.
Les
affaires repartent !
8 commentaires:
Bon, je demanderai à mon pote de me raconter le résumé de l'histoire, vu que je roupillais pendant que tu racontais, mais c'est vrai que j'ai l'air chafouin ce soir, ah les lyonnais je m'en souviendrais !
il est vrai que cette histoire s'embrouille encore un peu plus !!!..... quant à mon pote qui s'endort au New York... c'est un scoop pour moi !! j'aurais aimé voir ça !!!... :o)
@ Phyll
Moi aussi (rire)
Tout est vrai dans cette histoire. J'ai les photos !!!
...des photos de polar...oïde évidement...
On dirait un mort vivant dans « Thriller » de Mikaël Jackson?
Dan, à l'occasion tu me feras Mikaël jACKSON ?
@ Gérard
Mais c'est que je ne le connais pas c'homme là ...
Enregistrer un commentaire