jeudi 8 novembre 2012

23. Chez les flics.

Finalement, les flics m'ont gardé toute la nuit et j'ai dû faire appel à un avocat. C'est Dan qui me l'a trouvé. Grâce à lui j'aurai accès au dossier. Mercier, le commissaire est passé me voir pour s'excuser et me jurer qu'il n'était pas au courant. Quelle classe ce mec. En sortant il a croisé Dan et Phyll qui accompagnaient l'avocat et les a salués chaleureusement (Souvenirs de garde à vue, sans doutes !). Drôle de ville, tout de même. Quand à moi, j'ai dû raconter mille fois au minimum mon rendez-vous que j'ai défini comme un simple rendez-vous d'amoureux, ce qui n'est qu'un demi mensonge. Cette version avait le double avantage d'éviter de trop m'approfondir sur les raisons de notre présence ici: « Des vacances entre potes, monsieur le commissaire » et de charger un max ce pauvre Piotr.
  • Vous saviez que madame Justine Blondel avait un amoureux ?
  • Je ne la connaissais pour ainsi dire pas.
Le flic m'observait avec attention avant d'esquisser un léger rictus qui pouvait faire figure de sourire :
  • On me dit que vous faites parti du métier ?
Je me récrie, jouant la modestie :
  • Après la fermeture de l'usine, nous avons monté une agence de détectives privés, mais rien de très sérieux.
  • Avec succès d'après mes collègues Lyonnais.
  • Oh, un coup de chance.
  • Ouais, mais n'espérez pas venir faire les malins ici. Le Havre est un port, une ville dangereuse. Beaucoup de trafics et de magouilles. Transitent par chez nous tous ce qui peux attirer les mafieux du monde entier. Un bon conseil, monsieur Roussillon : Ne traînez pas trop ici. Déjà un mort, soyez prudent.
  • C'est un hasard.
  • Un hasard ? Et votre passion pour les pays Baltes, c'est un hasard ?
Il me regarde narquois, content de son petit effet. Mais je suis naïf, comment ne pas s'imaginer qu'avec deux trois coups de fil les flics Havrais allaient rapidement nous cerner ?
  • J'ai une amie Lyonnaise qui est Estonienne, mais j'ignorais, tout de l'importance d'une délinquance Balte, en venant rendre visite à mes amis Havrais.
  • Vous vous déplacez toujours avec tous vos enquêteurs quand vous rendez visite à des amis ?
  • Mais ce sont d'abord des amis. Des années d'usine, de grève, de lutte, cela vous forgent de solides amitiés, mais vous ne pouvez pas comprendre, vous les grèves et les manifs vous les dispersez à coup de matraques et de lacrymos.
Sur ces fortes paroles je me plonge dans un mutisme triomphant. Le flic ne semble pas trop traumatisé par mes paroles puisque avant de quitter la pièce il me renouvelle ses conseils de prudence.
En fait, des témoins sur la plage ont déclaré avoir vu Justine vers midi sur la plage ce qui m'innocentait totalement. En sortant de l’hôtel de police j'eus la désagréable surprise de tomber sur Piotr, innocenté lui aussi par ces témoignages. Il a les yeux rougis et m'explique à quel point il aimait Justine. Il n’espère quand même pas m'attendrir le bougre, il me prend pour qui.
  • Pourquoi l'avoir tuée ?
Il se jette sur moi sans prévenir et j'ai la trouille soudain. C'est qu'il est costaud le monstre, alors avant qu'il ne me frappe, je lui échappe pour foncer vers le New York qui, heureusement, n'est pas trop loin. Je respire en voyant les potes au bar et, rapidement encerclé, je me sens protégé, même si Piotr essaye toujours de m’étrangler.
  • Tu as le chic de te faire facilement des amis me souffle un Michel rieur.
  • J'aime l'humour Balte, ce n'est pas banal.
Mais, foin de toutes ces gracieusetés, Piotr est rapidement maîtrisé et collé au comptoir. Après quelques minutes et quelques verres il se calme et je dois lui présenter mes excuses. C'est Julot qui a négocié cette trêve alors que Guitou me dit discrètement qu'il est sûr de la culpabilité de Piotr :
  • Il a vraiment une gueule de tueur.
  • Les flics l'ont innocenté.
  • Pfft ! Les flics !
Guitou aimerait bien en découdre, il n'y a pas eut de baston depuis un moment. « C'est calme, ce bled » L'aveugle s’ennuie et j'ai dans l'idée qu'il faudrait qu'il rentre à Lyon rapido.

6 commentaires:

DAN a dit…

Bon et si ont te prenaient au mot quand tu dis "vacances entre potes ?
Parce qu'à tout prendre, vu comment se déroule l'enquête, tu ferais aussi bien d'en profiter, et Cécile est bien sympa tu verras...

phyll a dit…

quand tu parles de "souvenirs de garde à vue", c'est d'ailleurs pendant l'une d'elles que DAN et moi avons fait connaissance !!!

DAN a dit…

Oui c'est vrai car à la vue des gardes, sans y prendre garde nous avons vue ces gardes à la vue basse nous mettre en garde, mais je garde mon sang-froid et mon pote aussi.
Ça veut rien dire tout ça ben oui j'sais bien !

Louis a dit…

Faites pas trop les marioles , vous les deux repris de justice !
1 Ça va s'aggraver
2 Je peux venir au Havre un de ces jour !

DAN a dit…

Non mais c'est qu'il nous menace ce bouffeur de sauciflard, t'entends ça Phyll ?

phyll a dit…

bon...... j'vai prendre une assurance !!!