lundi 1 octobre 2012

20. On the beach...

Grâce aux indications de Dan, je trouve facilement la plage. « Je peux t'accompagner, si tu veux. » M'a-t-il proposé. Non merci, vieux. Il ne va pas bien mon pote ? M'accompagner jusqu'à l'Hôtel où je compte bien finir la journée avec ma conquête ? Je les trouve bizarre ces Havrais. Une fois sur place, je n'ai aucun mal à repérer Justine, une telle beauté ne passe pas inaperçue. Et tous les dragueurs du coin sont là à chercher l'aventure (et la bagarre!) En la voyant marcher toute habillée le long de l'eau, je réalise que mon plan érotico-balnéaire a du plomb dans l'aile. Pourtant, son sourire d'accueil est tellement rayonnant que je remballe ma déception.
  • Merci d'être venu.
Je bombe le torse prétentieux :
  • Tu plaisantes, j'ai tout de suite compris que tu avais trouvé une excuse bidon pour être seule avec moi.
Elle pose sa main sur mon avant-bras et le choc est tel que je dois m’arrêter. Cette femme ne se rend pas compte de son pouvoir de séduction. Ne me touche plus, malheureuse ou je vais commettre l'irréparable, ici en plein jour devant tous ces gosses bleus. (C'est vrai qu'il ne fait pas très chaud, ce matin.)
  • Phyll m'a dit que votre amie, Christelle, est sur la piste de trafiquants Estoniens. Il s’imagine que Piotr à cause de ses origines fait partie de ces gens là.
En la regardant j'ai des envies de meurtres à l'égard de Phyll. Quel besoin avait-il de parler ainsi ? Justine, comme si elle lisait en moi, poursuit en souriant :
  • Je crois qu'il est amoureux de moi et un peu jaloux de Piotr, alors, chaque fois qu'il peut dire du mal de l'Estonie, il ne se gêne pas. Mais il se trompe pour ce qui est de mon compagnon : Piotr a un très bon métier et il ne se mouillerait jamais dans un quelconque trafic. Mais je connais bien le milieu Balte, et si je peux vous aider.
Le jugement d'une femme amoureuse étant tout sauf objectif, je ne tiens aucun compte de ces propos. J'ai rendez-vous cet après midi avec un commissaire de la brigade portuaire. Lui, m'en dira plus. En attendant j'essaye de prendre la taille de Justine qui immédiatement se dégage.
  • Mais, vous n'êtes pas bien ? Je viens de vous dire que j'aimais Piotr.
Je hausse les épaules :
  • Tu es bien bégueule. Moi aussi je suis amoureux. Et je compte sur mes doigts en énumérant : Ma blonde, Aliide, toi, une jolie Biélorusse...
Elle me regarde horrifié comme si j'étais un monstre et l'idée d'une chambre d’hôtel qui flottait toujours un peu diffuse au fond de mon cerveau, s'évapore définitivement. D'ailleurs Justine, elle aussi, s'évapore me laissant comme un con au milieu de tous les baigneurs . Alors je cours à sa poursuite, demandant à tous les commerçant s'ils n'auraient pas vu Justine. Le bar tabac qui fait l'angle de la rue de l'Alma avec la rue Bellanger, dans le quartier Saint Vincent, me dit qu'il voyait bien de qui je voulais parler et m'indique une direction que je m'empresse de suivre. Au bout de quelques minutes, essoufflé et le moral à zéro, je rejoins les potes pour subir leurs ricanements sans aucuns renseignements. Ah il est chouette le roi des enquêteurs.
J’explique à Michel mes aventures avec Justine et il est bien d'accord avec moi, malgré quelques réserves toutefois :
  • Tu aurais dû d'abord l'écouter au lieu de te jeter sur elle. Tu ne vas pas bien mon pauvre ami.
Me jeter sur elle ! Il a de ces mots.
Qu'est-ce qu'elle aurait pu me raconter, allons voir les flics, ils nous en diront plus. Septique, Michel distribue quelques claques à nos « collègues » avant de me suivre :
  • Si on ne se fait pas respecter, ils vont prendre notre place ces gauchistes.
Le commissaire Mercier nous accueille avec chaleur et ironie :
  • Mes collègues Lyonnais m'ont parlé de vous. Il sourit en disant ces mots et je sens Michel qui se sait visé au bord de l'explosion. Alors je pose ma main sur son bras et interroge le flic pour couper court :
  • Nous soupçonnons un trafic de denrées alimentaires contaminées avec les pays balte.
Le flic se frotte le menton en répétant mes mots de manière ironique.
  • Un trafic ? Alimentaire ? Avec les pays Baltes ?
Cette fois Michel se lève violemment :
  • Qu'est-ce que je t'avais dit ? Havrais ou Lyonnais, les flics c'est tous des connards.
Mercier se lève à son tour :
  • Calmez-vous, vos récents exploits ne vous autorisent pas à nous insulter. Et il se rassoit en riant franchement. Mes collègues ne m'avaient pas menti, vous êtes de drôle de numéros. Mais laissez moi vous prévenir, on n'est pas à Chicago ici. Je vous aiderai, mais vous devez rester dans les clous. Bon, parlons de ce que vous m'avez demandé.
Je pousse un soupir de soulagement intérieur. C'est moi qui ai contacté Mercier sur les conseils de Pierre, le vieux flic Lyonnais, et j'aimerais garder ce contact ici au Havre. D'autant que Mercier à l'ait plutôt ouvert et rigolard.

6 commentaires:

DAN a dit…

Si je t'avais accompagné à la plage j'aurai pu te mettre au "parfum" pour Justine, mais voila, môssieur n'en fait qu'à ça tête, et bien il est beau le résultat.
Bon ceci dit, si la bande de bras cassés et les flics Havrais s'y mettent ensemble, peut être l’enquête progressera rapidement, à moins d'un "débordement" de cette bande, car avec eux, il faut s'attendre à tous, enfin presque !
Aller, bon courage pour la suite !

phyll a dit…

ha ha ha !!!..... à la plage, comme un sot, sans pelle mais un super rateau !!!!!..... :o)

DAN a dit…

@ Phyll
T'as raison, il a failli les rouler ses pelles ...

Louis a dit…

Alors là ! Phyll ce superbe calembour, tu vas le regretter. J'hésitais encore sur le rôle à te faire endosser, mais je crois que je viens de trouver !!! Quand à Dan, qu'il fasse gaffe, lui aussi !
Bon, mais je vous aime (j'ai que vous, aussi)

DAN a dit…

Touche pas à mon pote sinon...
Meeuuuu nous aussi on t'aime gros bêta !

phyll a dit…

alors là..... si c'est une histoire d'amour entre nous, je vais rester sage....... mais je ne retire pas ma joie devant ton spectaculaire rateau !!!!....
ps: mais où sont passé tes autres lecteurs(trices) comme BBkamel etc... ????? c'est bien dommage que tu n'ais que deux lecteurs.... mais assidus !!! ;o)