mardi 11 septembre 2012

18. Soirée élections (avec retard !!!)



La soirée élections bat son plein à notre arrivée. Ça gueule dans tous les coins mais Cracoss reste le plus présent avec ses « Ménenchon , Ménenchon » qui vous vrillent les nerfs et finiraient par vous convaincre à voter Sarkozy. Justine m'avait rassuré : « Il n'y aura que des gens de gauche » pourtant je reste un peu fébrile. Nous même, étant tous de gauche, nous ne manquons jamais une bonne occasion de nous empailler régulièrement. En tout cas, j'aime de plus en plus cette belle femme : En quelques heures, elle a effacé de son bar toutes traces de la baston de cette après midi, même si le New York, ressemble de plus en plus à un bar Lyonnais. Phyll et Dan en hôtes parfaits, dirigent les opérations et ils ont bien du mérite avec notre troupe de bras cassés. M'est avis que je ne suis pas prêt d'être réinvité dans la région. Dommage, d'autant que mes amis, passionnés par leur ville, nous font chaque jour découvrir de nouveaux trésors. Demain soir par exemple, ils nous ont promis de nous faire rentrer dans le moderne sémaphore qui trône à l'entrée du port. « Il n'y a pas meilleur endroit pour observer les mouvements des navires. » Christelle en est déjà toute émoustillée. Et il n'y a pas que le sémaphore qui l'émoustille la petite coquine. Depuis qu'elle nous a avoué être amoureuse, je la surveille discrètement et cela ne fait maintenant plus de doute : Elle est toujours collée à Phyll. Heureusement que Guitou est aveugle ! Faudrait pas que des considérations sentimentales ne viennent troubler une enquête qui l'est déjà bien assez.(trouble) Avant de venir, j'ai passé un coup de bigot aux Lyonnais et Arobase toujours sur le web m'a expliqué que les médias étrangers annonçaient Le Pen à 20% et Ménenchon à 10. Ça craint et je n'ai osé rien dire aux autres. Vingt heures approche et la tension (et les tournées) grimpent dangereusement. Je me désintéresse royalement de la politique pour me coller effrontément à la jolie Justine. Piotr est au travail ce soir alors je pousse mes feux au maximum en espérant secrètement qu'il se noie. La belle ne semble pas indifférente à mes avances, mais elle me refuse toujours ses lèvres. Elle rit et je finis par me poser quelques questions. Je vais en avoir le cœur net quand un local particulièrement éméché me dérange en me demandant, les yeux rivés à l'écran géant : « C'est quel match ce soir ? » Je vais claquer le beignet de l'importun, mais le temps de me tourner, Justine a disparu, laissant sa place à un Cracoss un peu tendu : « Putain, c'est loin les résultats ? » Je lui souris en remplissant son verre. Le bar est plein. Plein de jolies femmes aussi. C'est dingue le nombre de beautés que recèle cette ville. Quand tombe les premiers résultats le bar est partagé entre soulagement de voir le candidat socialiste en finale et déception pour les scores trop élevés de Le Pen et trop bas pour Ménenchon. Pendant quelques minutes, d'ailleurs les « Ménenchon président » se calment et Julot, Guitou et Cracoss se consacrent exclusivement à leurs verres. Pourvu qu'ils ne nous fassent pas une vieille dépression. A chaque apparition des politiques la salle réagit selon sa sensibilité et je remarque qu'un petit groupe planqué au fond du bar, ne vibre pas au même rythme que nous. Pas du tout d'ailleurs et je le signale à Michel qui me répond qu'il a remarqué ces zèbres depuis un petit moment. « Des Lepenistes, j'en ai bien peur » Nous battons discrètement le rappel des fidèles et tandis que les écarts se resserrent sur l'écran, nous nous rapprochons du groupe. Le plus chiant c'est Guitou qui bien qu'aveugle, n'est pas sourd et a bien capté notre conversation. Il tient à tout prix à participer au combat qui se profile. « Merde, Guitou, tu n'y vois rien, tu vas nous gêner, ça sent la bavure. La dernière fois tu as assommé Arobase. » Le monstre ricane : «  Si tu appelles cela une bavure !  Je resterai près de toi et tu guideras mes coups. » Avec Guitou, y'a pas moyen de discuter et nous nous organisons rapidement : Michel, fin négociateur à l'avant, Cracoss, et Julot en protection rapprochée. Dan, Phyll l'aveugle et moi en arrière garde. Christelle s'insurge de ces dispositions machistes et pour ne pas trop retarder l'opération nous lui laissons le rôle de « négociateur ». « J'ai plus de tact et de délicatesse que vous, bande de lourds » J'aimerais la croire mais la voilà qui nous échappe pour foncer au fond du bar : « Alors, les fachos, on se tripote la nouille en regardant la fille d'Hitler à la télé ? » Nous admirons tous son sens de la diplomatie quand un grand balèze sort du groupe pour gifler notre amie. Nous, vous nous connaissez, la bagarre ce n'est pas notre tasse de thé, mais là, nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur et nous engageons dans un combat tout en finesse et délicatesse. Pour ma part, j'essaye surtout d'éviter prudemment les coups de ce grand con de Guitou. Dan, lui, moins prudent, s'est retiré d'entrée du combat après s'être pris une bonne série de ses coups. Les petits fafs se barrent sous les injures et quolibets, alors je regagne le comptoir où Justine est en train de soigner ce pauvre Dan qui pisse le sang. Je joue les innocents : « Ils étaient vicieux ces types » mais le regard mauvais que me jette Dan confirme ce que je craignais : Il a bien vu d'où venait les coups, alors quand Guitou revient très content de lui « Qu'est-ce que je leur ai mis à ces tocards » je l'écarte prudemment. On a assez mit le bordel pour aujourd'hui. D’ailleurs Justine nous fait comprendre qu’il est temps pour nous de rentrer à la maison. Elle sourit toujours, mais je vois bien qu 'elle se force, surtout en regardant le fond de son bar dévasté une nouvelle fois. Avant de franchir la porte, elle me demande de venir la rejoindre demain matin à la plage. Je vais rentrer me coucher la tête pleine de rêves inavouables quand elle me glisse à l'oreille : «  Je dois te parler » Et comme je la regarde interrogatif elle ajoute : «  C'est au sujet de l'Estonie»
Bof, elle peut bien me parler de ce qu'elle voudra, moi je compte profiter au maximum de ce rendez-vous. Les plages, moi ça me porte à la peau. Ouais, même sur la Manche

2 commentaires:

DAN a dit…

Alors là c'est la dernière fois que j'invite du Lyonnais au Havre, ils ne savent que foutre le bordel et en plus on en prend plein la g....., non j'te jure par moment y'a des claques qui se perdent...

phyll a dit…

mince !!... mon pôv DAN !...pour te venger je ne mangerai plus de Rosette !!!.....
quant à Christelle, j'ai encore rêvé d'elle et mes draps... etc...etc...