vendredi 27 juillet 2012

15. Un p'tit der au port ?





Quand j'ai voulu retourner au New York, Dan et Phyll ont paru vieillir d'un coup et dans la voiture, Phyll n'a pas cessé de multiplier les recommandations. Recommandations inutiles au demeurant puisque tout s'est très bien passé. D'entrée, Michel a collé une mandale, sa « spéciale », dans la gueule d'un quidam qui regimbait parce que Guitou lui avait marché sur le pied. Ce type avait des potes et nous allions attaquer quelques échanges culturels,- « Je sors mon arme ? » demandait fiévreusement Christelle- quand Phyll qui venait de garer la voiture, à fait cesser le combat en nous présentant les uns aux autres. Drôlement sympa les types, des amis à lui, en fait ! Mais moi je n'avais d'yeux que pour la patronne que je collais effrontément. Elle se montrait assez généreuse pour sourire à toutes mes vannes les plus éculées. Piotr, son ami, n'avait pas de telles bontés et il ne me quittait pas d'un centimètre. Aimable, mais vigilant. L'ambiance maintenant était torride. Le « New York » ressemblait furieusement à « Chez Roger » les soirs de crises. Christelle dansait avec deux vieux marins ivres morts et je n'étais pas loin d'embrasser (voire d'épouser) Justine. Cracoss expliquait aux gars du coin tous les avantages qu'ils tireraient à voter Ménenchon, pendant que Julot et Guytou entreprenaient de bien trop jolies jeunes filles. D'où pouvait bien sortir de telles beautés d'ailleurs ? Phyll rivé au coin du comptoir, contemplait la scène en se demandant quelle faute il pouvait bien avoir commise dans une vie antérieure pour mériter tout cela. Pourtant il fallait bien fermer, et la patronne nous a gentiment foutus dehors. J'en ai profité pour réitérer ma demande en mariage, demande qu'elle a poliment déclinée. Certainement à cause de mon élocution pâteuse. Phyll a eut toutes les peines du monde à convaincre Julot, Guitout et Cracoss à venir dormir chez lui pendant que Michel et moi rentrions chez Dan, guidés par Christelle. Sur le chemin du retour nous avons voulu aller voir le port.
  • Pas la peine a balbutié Christelle, d'une voix encore plus pâteuse que la mienne, il n'y a pas de bateaux en provenance de l'Est, ce soir. Je le sais, je les surveille depuis plus de quinze jours.
  • Il y aura bien une guinguette encore ouverte, non ?
  • On a pas déjà trop bu ?
Nous avons ri sans répondre en nous dirigeant vers le port.
Étrangement, devant un nouveau verre, Christelle à retrouvé tous ces moyens. Oh, bien sur ses yeux sont curieusement étrécis, et pour l'heure, elle ressemble plus à une chinoise qu'à une Lyonnaise, mais son élocution et ses idées sont claires, et elle peut nous raconter la suite de son histoire. Encore une histoire d'alcool et d'excès, j'en ai bien peur. Pour achalander ses étals, la petite fait du maraîchage dans une ferme de l'Ain. C'est une bosseuse, faut pas croire. Or, il se trouve qu'un soir de gros labeur et de petite bringue, Christelle n'a pas jugé raisonnable de faire la route sur Lyon. « D'autant qu'il me restait du jardinage à attaquer très tôt le lendemain », précise-t-elle. Bref, voilà notre héroïne qui se cherche un coin de grange pour dormir sur place. «  C'est le bruit d'un moteur, qui m'a réveillé. J'ai d'abord cru à un rêve, parce qu'une voiture dans la nuit, dans un bled paumé pareil, cela tient du miracle. Alors, par curiosité, j'ai jeté un œil. » Avec Michel nous nous moquons gentiment d'elle en la traitant de fouine, mais elle poursuit sans broncher : « De la voiture, sont sortis, outre le chauffeur, deux malabars encadrant une jeune femme. De ma cachette, je ne voyais pas avec précision si ils la menaçaient, mais je l'aurais juré. Boris était là pour l'accueillir. »
A ce nom nous hurlons :
  • Boris, le mec du bar ?
  • Ben oui, la ferme est à lui et il alimente comme cela son restaurant bio et moi mon épicerie par la même occasion.
  • Boris est passé demander de tes nouvelles « Chez Roger » l'autre soir. Il s'inquiétait de ta disparition.
  • Rien de plus normal, je bosse pour lui.
Je ne partage pas son optimisme, je ne vois pas pourquoi ce type qui ne passe jamais à la Croix-Rousse en temps normal, rode maintenant dans le quartier. D'autant que j'ai téléphoné à la base, hier, et que Joël m'a dit qu'ils le voyaient maintenant tous les jours. Michel, qui est jaloux de ce Boris que toutes les amies adorent, doit penser comme moi. Il interromps Christelle :
  • Tout cela ne nous dit pas pourquoi ta fuite, pourquoi le Havre.
Christelle sourit :
  • J'ai reconnu la langue qu'ils employaient entre eux et cela m'a intrigué alors comme je voulais que vous m'embauchiez dans votre agence, j'ai décidé de suivre ces trois types. Des mafieux Balte dans leur genre, croyez-moi j'ai ai vu des tas pendant ma période révolutionnaire Estonienne.
  • Et la fille, tu penses à la traite des blanches ?
  • Cela a été ma première idée, bien qu'à la réflexion, je ne vois pas trop pourquoi des types comme cela s'encombreraient à livrer des filles une par une dans des fermes paumées.
  • Du dressage ?
  • Possible, mais au petit matin, profitant du petit déjeuner des truands, j'ai appelé Maria mon amie à Riga. Elle a sondé ses relations, mais il n'y avait pas apparemment ce genre de trafic avec la France actuellement. Elle travaille au renseignement aujourd'hui. Par contre quand elle a ajouté qu'ils soupçonnaient qu'une filière Ukrainiennes de produits venant de la région de Tchernobyl transitaient par la Baltique pour inonder illégalement l'Europe, j'ai faillit me foutre dans le fossé.
  • T'es embauché et tu payes ta tournées.
Nous riions comme des niais en allant nous coucher.

10 commentaires:

phyll a dit…

ben voilà...... je sais pourquoi j'avais la gueule de bois ce matin !!!... c'est malin !!!

Louis a dit…

Ouais, je voulais t'en parler, tu bois trop... Ça choque un peu mes potes !!!

hatedaniel1946@yahoo.fr a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
DAN a dit…

Je ne vais plus oser aller au New-York, avec la réputation que tu m'as faite, je ne suis pas près de ramener des "étrangers" dans mon rade préféré maintenant, et t'accuses Phyll(avec un "Y" s'te plait)de boire trop, ben mince alors c'est l'hôpital qui se fout de la charité, bon, on mettra ça sur le compte de la boisson...

Louis a dit…

Phyll, il prend un Y au quinzième épisode ? vous abusez les mecs. Parmi mes milliers de lecteurs, certains ne vont plus comprendre de qui je parle !!!
D'autant qu'avec les "Aliide, Piotr et autres prénoms exotiques je me fais bien chier. Ah ! c'est un sacerdoce !!!

DAN a dit…

T'as signé pour en chier non, alors de quoi te plains-tu hein ?
Bon va pour Phill pour l'instant, mais que je ne t'y reprenne plus non mais !

Louis a dit…

Non Dan je suis à votre écoute et Phill est devenu Phyll !!! Tu peux vérifier
Il ne faut pas hésiter à me signaler mes (grosses) fautes

phyll a dit…

haaa...... j'me sens mieux !!! :o)

DAN a dit…

Eeeeh ben voila, c'est pas plus compliqué que ça...

Louis a dit…

Je suis trop faible...Je l'aurai, je l'aurai !!!