dimanche 1 juillet 2012

14. Alors Dan, on mange ?


Christelle a l'air heureuse de nous revoir. Heureuse et soulagée. Dan, lui, par contre, fait une drôle de tête, mais comme il est sympa, il sourit en disant que « plus on est de fous... »
  • Pas tant de parlottes proteste Guytou, sort tes cubis, Julot.
A ces mots je vois pâlir notre hôte. Notre nombre était déjà un sacré choc, mais là, cette histoire de pinard, c'en est trop :
  • Non, mais, vous vous croyez où ? Qu'est-ce que c'est cette histoire de cubis ?
Julot qui ploie sous les tonneaux, se fait tout petit et c'est Michel qui nous sort de ce mauvais pas :
  • Dit donc Christelle, ça te va drôlement bien ces cheveux courts.
Notre amie rougit et Guitou enchaine :
  • Tu as les cheveux courts, chérie ?
Il aime vivre dangereusement notre pote, d'ailleurs Christelle riposte violemment :
  • Non, mais il ne va pas bien l'autre mongolien. Appelle moi encore une fois chérie et je te passe par la fenêtre.
Ambiance !
Phyll et Dan nous regardent consternés. Notre séjour au Havre ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Cracoss veut apaiser les esprits en faisant mine de s'intéresser à la région :
  • Elle est drôlement foutue votre ville, toute en lignes droites, attend que Ménanchon passe, on va vous démolir tout ça !
Là, c'est certain on va au clash. Le Havre à été rasée pendant la guerre et le sujet ne fait pas particulièrement rire nos hôtes. Pour faire diversion, Michel demande à Phyll si on va attendre encore longtemps avant de goûter les vins de son ami Dan. Il ajoute en riant
  • N'écoutez pas les autres zèbres, ils sont de gauche.
L'ambiance se détend d'un coup, et Dan sort ses bouteilles de nectar : Quelques Chablis, Meursault et autres Pouilly plus loin, le sourire est revenu sur tous les visages. Nous trinquons avec émotions et chacun y va de son commentaire élogieux pendant que Daniel veille à remplir les verres qui se vident avec régularité. Profitant d'un moment de grâce, Michel nous entraîne Christelle et moi à l'écart du groupe pour une bonne vieille réunion de travail. Je ne rêve pour ma part que d'un retour au « New York » revoir la jolie Justine. Mais pour l'instant c'est Christelle qui explique :
  • Il y a quelques années, j'étais amoureuse d'un étudiant étranger...
  • Un Estonien !
Elle me sourit :
  • Dit donc Martin, tu suis bien. Ils ont raison les médias, t'es une pointure dans le métier.
Je hausse les épaules face à leurs regards moqueurs :
  • Dans cette histoire, il n'est question que de pays Baltes, pas difficile à deviner ton histoire.
  • Attend la suite. Bon, je suis amoureuse et mon ami me raconte leur lutte de libération. Moi, vous me connaissez, hein ! Ni une ni deux, je m'embarque pour l'Estonie. Comme je connaissais bien le maniement des armes...
Nous sursautons de concert
  • Comment ça, tu connaissais bien le maniement des armes ?
  • Vous n'allez pas me faire chier à m'interrompre toutes les cinq minutes, je connaissais les armes, c'est tout et j'ai immédiatement été intégrée à un groupe d'opérations spéciales. Et là, croyez-moi, les Russes ont dérouillé.
Elle a un sourire rêveur sur les lèvres en disant ces mots et je contemple ce petit bout de femme tout en détermination et énergie et imagine aisément le calvaire des Russes.
  • C'est dans ces combats que tu as connu la mère d'Aliide ?
  • C'est exact, Maria, un sacré bonne femme, avec qui je suis resté en relation et qui m'a confié sa fille pendant ses études Lyonnaises. Malheureusement, la gamine est tombée amoureuse de l'autre niais, là.
Elle pointe son doigt sur moi et j'en suis tout remué. C'est quoi cette histoire d'amour ? Michel se moque de mes états d'âme en les balayant d'un revers de main :
  • Tout cela ne nous dit pas ce que tu fous au Havre.
Elle va répondre, mais Dan nous implore de passer à table. Son stock de bonnes bouteilles est mort depuis longtemps et Julot a ressortit ses cubis avec un air de revanche. Tout le monde braille et Phyll doit crier pour nous faire passer à table. Cracoss essaye bien un «  On boit pas l'apéro » qui ne fait rire que nous. M'est avis que notre séjour ici risque d'être difficile.

6 commentaires:

DAN a dit…

Oh la vache ! Ils m'ont tout pomper les Lyonnais, fais gaffe phyll s'ils viennent chez toi garde quelques bouteilles à part qu'ils ne les voit pas sinon pffffouit plus rien, ça disparait plus vite qu'un billet de 20 €uros dans les mains d'un mendiant c'est dire !
Aller ti Louis un p'tit coup ?

Louis a dit…

Tu ne vas plus oser partir en vacances maintenant que l'on sait où tu planques les bouteilles. Sans compter Christelle...

DAN a dit…

Ben avec les morfales que t'as ramené y'a plus de bouteilles alors je ne risque plus grand chose, pour Christelle c'est plus délicat, va falloir négocier ça...

Louis a dit…

Ne vous battez pas, surtout. Vous allez avoir à faire dans les prochains épisodes.
Pensez à vous reposer !!!

phyll a dit…

merde DAN !!.... plus de stock !?!... on va quand même pas se mettre au cubi !!?!!... et pi c'est vrai que du coup on a pas eut l'apéro !!! :o)
pour la suite, quand je vois ces loustics en chair et en vin... heu... en os, je ne suis pas vraiment rassuré !!!!!

DAN a dit…

Oh ça va plus là ! ! si on n'a plus de stock où on va ? ?
Mais si on le refait faudra rien leur dire car avec ces "trousec" on risque de ne pas le garder longtemps...