Finalement,
Julot a bien roulé et quand j'ouvre les yeux la voiture est arrêtée
sur la place d'un village.
- On est où ?
- Bof, un bled dans la France profonde. Y'a même pas de bistrot !
Michel
qui se réveille, grogne en s'ébrouant :
- Pourquoi tu es sorti de l'autoroute ?
Jules
hausse les épaules :
- C'est les autres... Dit-il avec un geste vague en direction du village.
Je
vais justement demander où sont les autres quand je vois revenir nos
deux zèbres. Cracoss tiens fermement l'aveugle par le bras, aveugle
qui lui, porte le matos électoral.
- Ne me dis pas que nous nous sommes arrêtés pour que ces deux connards puissent coller des affiches.
Julot
se recroqueville sur son siège, sans répondre. Nos compères
chargent le coffre et quand Michel va pousser sa gueulante trop
prévisible, Cracoss l’arrête d'un geste :
- Chut, ne nous retarde pas, il nous reste encore pas mal de route.
Michel
interloqué, reprend sa place dans la voiture et nous repartons en
silence. En passant près de Paris, Michel et moi avons un petit
pincement au cœur. Nous aurions préféré suivre Christelle dans la
capitale, mais ne connaissant pas Le Havre, pourquoi pas ? D'autant
qu'il pleut sur l'Ile de France et que nous ne retrouvons le soleil
qu'en approchant du Havre. De toute façon la nuit est en train de
tomber et j’appelle les potes. C'est Phill qui me guide en
m'expliquant que Dan garde Christelle pendant qu'il nous attend au
« New York », son fief dans la ville. Quand j'explique la
situation à mes acolytes, Julot fait remarquer que cela ne doit pas
aller très fort pour Christelle. « Je ne l'ai jamais vu
refuser d'aller au bistrot » et il ajoute fielleusement en se
tournant vers Guitout: « A moins qu'elle ne soit tomber raide
dingue amoureuse de Dan, je ne vois pas d'autres explications. »
L'aveugle amoureux, comme de juste essaye de lui coller le parpaing
qu'il mérite, mais comme de juste encore, à cause de l'exiguïté
de l'habitacle, de son handicap et de sa maladresse, c'est Cracoss
qui triait des tracts de campagne qui se mange le coup. Cris,
hurlements et gros bordel poussent Michel qui conduisait à un arrêt
express. « Bon, les gones, on va arriver, faut vous reprendre.
Nous devons faire bonne impression. Sans compter un possible
danger. »
Sans
compter, aussi, que je n'ai pas prévenu nos hôtes du nombre
d'arrivants. Je n'ai rien dit en fait, et je suis persuadé qu'ils
n'attendent que Michel et moi. Chouette surprise, non ?
Arriver
dans une ville inconnue est toujours une drôle d’aventure, alors
là, avec notre équipe de bras cassés, c'est tout bonnement
Christophe Colomb découvrant l'Amérique. Les avis divers fusent :
- Putain, c'est moche.
- Y'a pas beaucoup de bistrots.
- Et des femmes, y'a des femmes ?
Là,
c'est Guitout qui montre des signes de fébrilités plutôt déplacés
eut égard de son récent « grand amour » pour Christelle
dont il nous rabat les oreilles depuis des jours. A la judicieuse
remarque de Cracoss à ce sujet, l'aveugle est très clair :
- Ta gueule, on est un couple très libre.
Grosse
poilade, l’atmosphère est à la bonne humeur, d'autant que l'heure
de l'apéro approche et que Julot caresse amoureusement ses cubis.
- Il est où ce bar ?
Je
relis mes notes et après quelques égarements dus à la fatigue nous
arrivons sur les lieux. Nous abordons le bar par la rue du Général
Sarrail et il nous fait plutôt bonne impression avec ses deux
grandes vitrines. Une autre se trouve sur l'Avenue René Coty et des
sifflements admiratifs viennent saluer le beau look externe de ce
lieu. Michel tire le nez en lisant ce qu'il y a d'écrit sur les
vitres : « Café-Bar-Coktails-Snacking »
- Snacking ! Merde, on dirait que Roger à l'époque de sa folie est passé par là. On va leur en foutre du « Snacking »
Cracoss
et Julot, eux font la gueule en découvrant que tous les murs
alentours sont déjà recouverts d'affiches de Ménenchon. Michel dit
qu'il y a de la baffe dans l'air, mais chacun se ressaisit et nous
entrons au New York.
A
nous le Havre, ses habitants, ses quartiers interlopes, son port et
ses mystères.
13 commentaires:
bienvenue !!! et les bistrots, ici, ça ne manque pas !!!
sinon, pour l'hébergement, je peux mettre à disposition ma cabane de plage !!.... située à moins de 10 mètres d'un bar !!! :o)
Elle est loin du port ta cabane ?
On pourra s'y planquer ou plus si affinités selon la tournure des événements.
ben... la plage est juste à coté des digues...
sinon, en vrai, je n'ai pas de cabane..... c'est juste pour l'histoire ! ;o)
Y'a Cécile qui m'a prévenu que vous étiez arrivés, et elle a ajouté c'est quoi tes potes ?
- Je lui ai répondu de fins limiers
- ah bon ?
- ben ouais ça n'a pas l'air comme ça mais ils ont résolu pas mal d'énigmes !
- eh ben on dirait pas !
- oui alors soit gentil avec eux...enfin pas trop quand même hein, tu vois ce que je veux dire !
-ouais t'inquiètes je sais recevoir !
Bon alors Martin tu sais où tu met les pieds maintenant !
D'abord Justine (ben oui, les épisodes étaient déjà écris !) et après sa mort brutale (oui, c'est dur, je sais,) Cécile entre en scène.
Est-ce que Phill peut me passer son poster de Cécile en petite tenue qui a remplacé dans sa chambre celui de cette pauvre Justine ?
... je n'ai pas encore épinglé le poster au mur... pour l'instant il est encore sur l'oreiller de droite !!!.......
Tu vas l'envoyer fissa ce poster ? Parce que sinon, ton personnage va virer rapido malsain. Non, mais !!!
Eh oh, touche pas à mon pote toi là hein, sinon il va t'en coûter, non mais...
Dan et Phill, c'est malheureux, je n'ai que vous, pourtant à partir de l'épisode 21 vous allez basculer dans la délinquance la plus vile. Oui, je sais, j'ai un mauvais fond !!! (Mais, garder pour vous seuls les photos coquines...c'est pas chouette, convenez-en)
deux pères tranquilles comme nous plonger dans la délinquance !?!.... vin diou !, 100% de tes lecteurs dans l'aventure, j'ai hâte de voir ça !!!
quant aux photos coquines, j'en ai une d'Alice Sapritch... je peux te l'envoyer !.........
Moi j'ai Jeanne Calment si tu veux...
Bon Phyll il va falloir nous constituer des alibis, tu vois pas qu'il nous compromette ce foutu Lyonnais on aurait l'air malin tiens...
Quand même, tuer cette pauvre Justine (que j'aimais déjà) !!!
Elle a de l'humour j’espère.
... j'espère aussi...
Enregistrer un commentaire