vendredi 1 juin 2012

10. Alors, on y va... au Havre



Joël qui ne dormait pas me tend une feuille d'un air suffisant :
  • Ce que tu voulais savoir sur la révolution Estonienne.
Je jette un œil vague au papier avant le le jeter dans la corbeille.
  • Quand tu fais un copier-coller sur Wikipédia, veille à enlever les mots soulignés. C'est trop voyant.
Nous renvoyons les artistes au bar, et j'explique rapidement la situation. Michel semble songeur
  • Pas de nouvelles d'Aliide en plus ?
  • Non, et c'est inquiétant, tu ne trouves pas ?
Il fait tourner son verre pour jouer avec la lumière...Et mes nerfs. On dirait Julot :
  • Tu ne bois pas ?
  • Un nectar tel que celui là, il faut le mériter, l'aimer et savoir le faire attendre.
Qu'est-ce que je disais ! Ils se prennent tous pour des œnologues. Je vais lui foutre son verre dans la gueule quand il poursuit :
  • Pour ta petite infirmière, il faut voir. Elle est bizarre cette école. Olga vient de rentrer au pays pour des vacances. Espérons qu'il en est de même pour ta petite Estonienne. En attendant appelons Christelle.
Je m'abstiens de répéter que jamais Aliide ne serait parti sans m'en informer et compose le numéro laissé par Christelle. Dès la première sonnerie, elle décroche, à croire qu'elle guettait notre appel. Elle confirme à sa manière :
  • Putain merde, bande de glandeurs, qu'est-ce que vous branlez ? Je peux crever, c'est ça ?
Comme j'ai mis le haut parleur, Michel sourit à ce déferlement.
  • En forme la gamine.
Mais Christelle n'a pas entendu, tout à l'énumération de son chapelet d'injures. Je l’arrête sèchement :
  • Qu'est-ce qui t'arrive ?
  • J'ai besoin de vous, faut venir dare-dare au Havre.
  • Au Havre ! Nous avons hurlé de concert, Michel et moi. Qu'est-ce que tu veux qu'on aille foutre au Havre ?
Alors, la voilà qui nous raconte une sombre histoire de trafic avec la filière bio et l'Estonie en toile de fond. Histoire à laquelle nous n'entravons que dalle.
  • Ne panique pas, on va t'envoyer Arobase et Lucien.
  • Nonnnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Après bien des explications d'où il ressort que Christelle va finir par se faire repérer à surveiller les bateaux tous les soirs sur le port : «  Je change d’hôtel chaque jour mais faut venir me relayer, sinon cela va mal finir »nous convenons de la justesse de son propos et je me rappelle à bon escient que j'ai quelques amis dans le coin. Après quelques coups de fils, je donne les coordonnées de Dan et Phyll à Christelle tout en lui jurant « croix de bois, croix de fer » que nous sommes déjà quasiment en route.
Michel me fixe gravement : « On y va avec qui ? »
A mon humble avis avec Joël cela devrait suffire. « Pas besoin d'être une tripotée pour une histoire de légumes. » Michel m'approuve, mais c'est une toute autre limonade lorsque nous évoquons l'affaire au bar. Tout d'abord, Joël n'est pas libre pour l'instant. Ensuite c'est la foire d'empoigne pour faire partie de l'expédition, jusqu'au moment où Cracoss, et Julot bien aidé par un Guitout sur-motivé, repousse tout ce petit monde avant de nous entraîner à part :
  • Ma bagnole est prête devant le rade. Dans un quart d'heure on peut partir.
Le temps de fourrer quelques sous vêtement, une trousse de toilette et un duvet dans nos sacs de voyage et nous voilà sur le départ.
Arobase, Lucien et Paulo font la gueule mais nous promettent malgré leur déception d'assurer la logistique arrière.
  • On est des pros, tout de même.
Roger très ému offre un verre à chacun, « Sauf toi, Cracoss parce que tu conduits » La situation manque à dégénérer, Cracoss n'étant pas homme à rater un verre gratuit :
  • Toute ma vie j'ai bouffé du chlore à la piscine, tu ne penses tout de même pas que je vais boire de ton eau, ce soir.
Michel fait rire tout le monde en disant qu'on va avoir besoin d'un maître nageur, puisqu'on va au bord de la mer.
Allez, cessons toutes ces embrassades et ces yeux mouillés, une longue route nous attends.

5 commentaires:

DAN a dit…

Mince, ça se corse là, en tous cas si Martin a besoin de se garer près de l'entrée du port, il y a un grand parking, ou mieux, une aire de camping-car, ça faciliterait sa surveillance, car il n'y a plus d'hôtel sur les bords de mer, en tous cas si t'as besoin d'un renseignement...

Louis a dit…

Non, mais je rêve ! Coucher sur un parking ? Mais elle est où la fameuse hospitalité Havraise ?
Faut pas douter, on couche chez vous Phill et toi, vous allez rentrer dans l'histoire (oui la petite histoire, hein, commencez pas à prendre la grosse tête !)

phyll a dit…

cà y est..... nous v'là impliqués !!!...
pour coucher, j'aurai bien une place... pour Christelle !!!!....

Louis a dit…

Ha, ha, ha, mais c'est prévu (épisode 18) qu'est ce que vous croyez ?

DAN a dit…

C'est vrai que nous vl'a impliqué, quant à la grosse tête je ne sais pas si tu as remarqué mais on a tous les deux un chapeau d'après toi à quoi peut-il servir ?