En général, le Dimanche c'est calme
dans le coin. Mais ce Dimanche c'est pas calme, c'est mort. Hier
soir, l'Olympique Lyonnais a tapé Saint Etienne et Cracoss a emmené
Guytout et Lucien à la grande manif pour Ménenchon à Paris. Alors,
on peut soigner notre migraine peinard.
- Ah, il est bien monté le Ménenchon, avec des soutiens pareils.
Avec Michel, nous traînons au bureau
en attendant Chrystelle qui doit nous faire des révélations. Nous
sommes plus que septiques au sujet de ces fameuses révélations,
connaissant nos lascars. D'ailleurs Guitout a fait des pieds et des
mains pour emmener Chrystelle avec eux à Paris mais la petite avait
son stand bio a tenir au marché et elle a beaucoup déçu notre
aveugle en expliquant que tous ces politiques la faisait gerber et
qu'elle irait à la pêche le jour de l’élection. Ça sent le
grand amour qui en a prit un coup dans l'aile.
- Laisse tomber l'a consolé Cracoss, elle boit trop cette fille, comment veux-tu qu'elle soit clair politiquement ?
En attendant, elle se fait désirer la
donzelle et nous plaçons sur la porte, l'écriteau « Les
détectives sont au boulot » avant de rejoindre Paulo et Jules
au bistrot.
- Elle viendra pas, Chrystelle affirme péremptoire Julot.
- T'es pas à Paris, toi le Ménenchiste de la première heure s'étonne Michel.
- J'ai mon genou qui déconne.
Nous rions car nous connaissons
l'oiseau et ses douleurs. Un vrai catalogue.
- Et pour venir au bar, il ne déconne pas trop ton genou ?
- Connard !
J'interviens avant que tout cela ne
dégénère :
- On ne voit plus Arobase depuis quelques jours, il n'est pas malade ?
- Tu n'es pas au courant ?
Et là, toutes les oreilles se
dressent, toutes les têtes se rapprochent et les conversations
s’arrêtent. Parce que dans un bar, quand un pilier de bar dit
« t'es pas au courant », on peut s'attendre à du
croustillant, de l'inédit, voire du scabreux. Et je l'ai déjà
expliqué ici, mais quand on reste des heures vissés au comptoir,
faut trouver des sujets de conversations, alors chacun est à l’affût
et c'est ce qui ce passe en ce moment chez Roger.
- Non, vas-y, raconte.
- Vous connaissez Patrick ?
- Celui qui vient moins depuis que son connard de toubib lui a trouvé du cholestérol ?
- Celui-là même.
- Ils commencent à bien nous courir ces médecins lance Paulo que je croyais endormi.
Il faut vous dire que chez Roger, les
médecins, avec leurs recommandations anti-tabac, anti-alcool ou
anti-graisse n'ont pas trop la côte. Mais Michel excédé demande à
Jules de poursuivre :
- Que vient faire Patrick et son cholestérol dans les affaires de ce pauvre Arobase ?
- J'y viens, j'y viens. En parlant, ce fourbe louche désespérément sur son verre vide. Michel d'un geste fait remettre sa tournée. Mais son geste ressemble tellement à une gifle que Julot se recule prudemment pour poursuivre rapidement :
- La femme de Patrick est partie quelques jours dans sa famille. Or, il se trouve qu'aujourd'hui, comme par hasard, le pc de Patrick est truffé de publicité de sites pornos.
Tout le bar rigole, devinant la suite :
- Affolé, Patrick a demandé à Arobase, « Le prince de l'informatique » comme il se présente lui même de vite nettoyer son appareil. Et comme vous l'imaginez, ce gros nase n'a pas réussi et Christine, la femme de Patrick est rentrée. Je ne vous fait pas un dessin, mais laissez moi vous dire que depuis, Arobase se planque mort de honte. Et Patrick est enfermé chez lui à faire le ménage.
Roger dit que c'est la crise, car il
perd tous ses meilleurs clients en ce moment. Michel lui rappelle
qu'il a récupéré de nouveaux soiffards avec l'arrivée des
« néoruraux ».
- Ah, ne me parlez pas de ces trois zèbres. Guitout frappe tous mes clients avec sa canne blanche. Cracoss les emmerde avec son Ménenchon, et l'autre là, dit-il en désignant Julot, critique tous mes pinards.
- Arrête de dire du mal de nos enquêteurs.
Grosse poilade dans le bar à cette
évocation des « enquêteurs »
- Elle viendra plus, il est trop tard.
Roger commence déjà à réduire
l'éclairage mais Michel lui intime l'ordre de renouveler les
boissons. « C'est quand même bizarre, dit-il songeur, c'est
pas le genre de Chrystelle, il a dû lui arriver quelque chose. »
- Tuée dans ses navets bios à coup de poireaux sans OGM. C'est un coup des laboratoires.
Michel me jette un regard attristé :
- Que t'es con mon pauvre Martin.
On va en rester là pour ce soir. Nous
éclaircirons cette histoire demain. Avec tous nos collaborateurs en
pleine forme, cela ne devrait pas poser de gros problèmes.
5 commentaires:
Pas sûr que les "collaborateurs" soient en forme pour le lendemain ? Mais bon, on fera avec, parce que la Christelle ça n'a pas l'air du genre à se laisser marcher sur les arpions par les fêlés de la barquette, mais notre bon Martin va savoir le fin mot de l'histoire avec son flair alors laissons le faire et rendrez-vous au prochain épisode !
ah..... je sens la nouvelle intrigue se mettre en place.... encore une gonzesse qui va foutre la merde chez nos enquêteurs sous... pression(s) !!!
Salut les "gones"
Cette année grande innovation, j'écris l'histoire à mesure. (moins de chapitres d'avance que l'an dernier)Avec les élections je voudrais plus coller aux évènements.
Prochainement quelques spécimens vont aller au Havre. Pas la peine de faire des travaux au "New York" !!!
Il a été refait à neuf le New-York, tu ne prend pas de risque là !
y vont pas tout casser quand même !?!?!!..... j'm'attend au pire !! :o)
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