dimanche 18 décembre 2011

Episose 48


48.



Ils sont tous là, évidemment, où voulez-vous qu'ils soient ? Même Pierre est resté au bar, et son moral a l'air bien meilleur. Quand ils nous voient, Camille et moi, ils y vont de leurs cris, sifflets et hurlements raffinés.
  • Cela se veux sympathique ? Camille pince le nez en posant cette question.
  • Ne joue pas ta bêcheuse, ils décompressent après une longue traque.
  • M'est avis qu'ils n'ont fait que cela : décompresser.
  • Méchante !
Mais les potes bien allumés, en se jetant dans nos bras interrompent ce gentil marivaudage. Je m'approche de Pierre : « Voilà ton témoin » Le géant rit :
  • Alors madame, vous pensez comme moi ?
Camille le fixe quelques secondes avant que Pierre ne détourne le regard.
  • J'en étais certain : C'est la mère qui a tué son mari.
  • Mais Antoine ?
C'est maintenant Camille qui parle et personne ne fait cas de la tournée que Roger vient de servir à ma demande expresse. « La mère voulait refaire sa vie avec Jean »
  • Mais le divorce, ça existe ! Paulo a crié, il ne dormait pas.
  • Pas pour elle. Gérard avait peur de sa femme, il me l'avait dit.
  • Et ?
Elle nous fait face avec panache :
  • Et rien du tout, j'ai ri. J'étais jeune et Gérard était un grand baratineur. Fallait en prendre et en laisser.
  • Mais quand il a disparu ?
  • Ben, j'ai pleuré comme n'importe quelle adolescente convaincue qu'il était parti avec une autre.
Pierre semble songeur :
  • Il parlait de partir ?
  • Oui. Elle marque un temps. Avec moi. Alors j'ai pensé qu'il en avait séduit une autre et j'ai rencontré des garçons de mon age. Elle jette un regard vers Michel qui plonge sur son verre. Tous mes doutes sont revenus quand Pauline a disparu et que les autres branques, là, ont commencé à poser des questions.
L'insulte est affectueuse, et tout le monde rigole en sirotant doucement son verre.
  • N'empêche, cette gamine qui devient folle, cela ne colle pas vraiment. C'est Joël qui vient à haute voix d'exprimer ce qui nous taraude tous.
  • Elle était présente cette nuit là. J'en suis certain.
  • C'est aussi l'avis des gendarmes.
Pierre se tourne vers moi surpris.
  • Vous m'en direz tant. Les gendarmes, hein ?
  • Pas la peine de frimer, sur ce coup là, ils ont été plutôt futés. Et pour moi, non seulement elle était présente, mais c'est à cause d'elle si la mère est passée à l'acte.
  • ????
Cela fait plaisir un tel silence :
  • Pour moi, le père a dû avoir avec sa fille des attitudes pas nettes.
  • Non !
  • Je l'ai toujours dit.
J'ignore cette double interruption de Camille et Michel pour poursuivre :
  • Pauline a refoulé tout cela jusqu'à ses premiers émois amoureux, et là, tout est remonté ; les attouchements, le sang, les cris, les hurlements de cette nuit de cauchemar. Souvenez vous de ce que nous ont dit son petit ami et le gars du Mac Do : « Pas de sexe » Pauline ne le supportait certainement pas. Et quand Abdul a voulu... Je laisse ma phrase en suspens. Après un long silence, Michel reprend des larmes dans les yeux :
  • Aurélie avait tout deviné. Elle a voulu l'aider et Pauline avait déjà « franchi la ligne » et plus rien ne pouvait l'arrêter.
Nous nous regardons sans un mot et Pierre demande à Roger de renouveler les consommations. Camille rentre chez elle et le gros baisse le rideau derrière elle. La nuit va être longue.

5 commentaires:

DAN a dit…

Et bien voila on semble approcher de la fin me semble-t-il non ?

Louis a dit…

Touché ! 1 épisode pour noël et le dernier fin Décembre. C'est pensé, non ?

DAN a dit…

Ah ouais ça c'est pensé !

phyll a dit…

on y arrive doucement...... va-t-on encaisser ce suspens jusqu'au bout ?????... oui !!! on n'va pas lâcher maintenant !!! ;o)

Louis a dit…

Ah mes fidèles Havrais, que serais-je devenu sans vous en cette pénible enquête ?
Je mets la dernière main à l'impression d'un petit bouquin... Alors qui sait ? Un père Janvier peut-être !!!