Episode 50 et Fin de l'histoire

50.

Pierre se remet doucement de sa blessure et je lui ai rendu quelques petites visites. Le vieux flic me confie que cette balle dans le buffet est tout ce qu'il méritait et comme il va repartir dans ses lamentations habituelles je l'oriente plutôt sur l'affaire. Il reste silencieux et pendant quelques secondes j'ai l'impression qu'il s'est endormit alors je me lève pour sortir. « J'ai eus le temps de réfléchir dans ce lit et je crois que tes « gendarmes » avaient raison : Pauline devait être réveillée cette nuit là. Cette pauvre gamine a tout vu. » Je me rassois : «  Même l'ensevelissement de son père dans le jardin ? » « Surtout cet enterrement. Ce qui a dû la marquer profondément., crois-moi. »

Tu m'étonnes qu'elle a été marqué la gamine. Elle a été définitivement reconnue folle a été internée. Sa mère sera condamnée pour « complicité » mais en attendant elle a pu rejoindre son domicile. Nous nous sommes cotisés pour offrir un nouveau miroir à Roger qui fonçait vers une méchante déprime. (Sa poule s'est barrée après une solide discussion avec Michel). Notre cadeau a redonné quelques couleurs au gros. Lucien dit que c'est chouette : « On peut se repeigner, on est jamais pris de court, des fois qu'une gonzesse arrive » Nous ne répondons rien jusqu'à ce que Paulo parle : « C'est quand, la dernière fois qu'une gonzesse t'a surpris en entrant dans ce bar ? » Lucien réfléchit et lance ; « Putain, ça fait loin ! » Un temps et il ajoute : « Je crois bien que c'était Aurélie » Et là dessus il éclate en sanglots. L'ambiance est tendue et nous devons remplir les verres pour garder un semblant de dignité. On va quand même pas, tous se mettre à chialer ? Michel me choppe par le bras : « Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On continue ? » Il veut parler des enquêtes, pas de l'apéro. Et c'est vrai que l'on peut se poser la question. Depuis le raffut fait autour de cette affaire, notre agence est pas mal sollicitée et nous pourrions sans problèmes enchaîner les enquêtes, mais nous avons découvert avec cette histoire que tout n'était pas aussi simple. Sans compter que toutes ces recherches m'ont fait perdre ma petite Camille, même si Michel ne cesse de me répéter que je l'aurai perdue de toute manière. Le salaud !

Les potes, ces soiffards, nous poussent à continuer. Ils sont tous au chômage et nous leur avons apporté une occupation bienvenue en ces temps difficiles. Par contre, nous n'avons pas gagné une thune sur ce coup là et il nous faudra bien prendre notre temps avant de nous décider. Roger qui a saisi notre discussion, remplit nos verres en souriant :

• Ne vous prenez pas la tête. Vos bureaux sont ici, non ?. Laissez faire et vous verrez bien en temps utile. Buvez et ne nous faites pas chier avec vos interrogations à la con. Sage remarque. Nous levons nos verres et tous les soiffards se mettent à gueuler. La nuit va être chaude et longue. Les assassins Lyonnais n'ont qu'à bien se tenir, nous sommes affûtes.