samedi 5 novembre 2011

44.



Ils étaient sympa en fait ces gendarmes. Et heureusement, parce que traverser la ville dans leur fourgonnette était une expérience plutôt étrange. Nous avons beaucoup discuté de cette affaire qu'ils connaissaient très bien, à ma grande surprise.
  • Oh, les flics Lyonnais essayent bien de nous tenir à l'écart, mais beaucoup de choses se sont passées dans les monts du Lyonnais, qui sont de notre juridiction, ne l'oublions pas.
Après cela, ils ont ajouté que nous avions fait du bon boulot, nous les amateurs et même si j'étais fier comme un pou, je voyais bien que leur haine de la police les poussait à raconter n'importe quoi.
  • Vous aviez raison de cibler cette famille de Messimy.
Je l'ai joué profil bas :
  • Bof, nous étions plutôt sur le père.
  • N'empêche, ne jouez pas les modestes, tout vient de là. Ce père violent et incestueux.
  • Vous êtes au courant ?
  • La mère nous a tout raconté pendant que vous jouiez le gibier dans les jardins de la propriété. Belle femme, non ?
Elle avait du commencer à faire jouer ses charmes, la bougresse. Elle devait déjà penser à l'enquête et au procès.
Finalement, ils étaient tellement aimables ces pandores, que je leur ai demandé s'ils ne pouvaient pas me ramener directo chez Roger. Ils pouvaient.
  • Vous n'assistez pas à l'interrogatoire de Pauline ?
Ils ont sourit en haussant les épaules.
  • Notre chef et un collègue sont là bas, mais vous pouvez nous croire, nous avons l'habitude, cette fille ne parlera pas.
  • Elle ne dira rien ? Vous êtes sûr ?
Ils se contentèrent de hocher la tête.
  • Tout le monde est mort, nous ne connaîtrons jamais la vérité ?
  • Des tonnes d'affaires restent mystérieuses, c'est tout le charme de notre métier. Sa poésie.
Bon, si les gendarmes se mettent à la poésie, maintenant !
  • Mais tout de même, a repris le plus vieux, tuer le père a été un choc terrible pour cette gosse.
  • Pauline n'était pas là d'après la mère.
Ils ont eut une moue dubitative.
  • Vous n'y croyez pas, elle ment ?
  • Nous n'avons jamais dit cela, la gamine a très bien pu se réveiller et espionner la scène comme le font tous les enfants.



Je réfléchis à leur hypothèse, et ça se tient, va falloir sérieusement l'envisager pour expliquer ce carnage.
Pour clore en fanfare notre entente divine, je leurs propose poliment de venir prendre un verre au bar, mais comme je l'espérais, ils refusent. Je me voyais bien déboulant dans le bar avec ces types en uniforme. Déjà qu'il y avait pas mal de monde en train de fumer sur le trottoir à notre arrivée. Je ne connaissais pas vraiment les gens qui étaient là, ils n'étaient que deux ou trois de la Croix Rousse, mais cela suffisait pour les remarques idiotes :
  • Ah, quand même, les flics t'ont mit la main dessus ?
  • Vous fusionnez, l'agence et la gendarmerie ?
Pour mettre un holà à toutes ces joyeusetés, j'ai remis une tournée et demandé où étaient les potes.
  • Ils sont tous au pieu.
Et c'est là que j'ai réalisé que je ne dormais pas depuis des jours. Une grosse fatigue m'est alors tombé sur les épaules et j'ai rejoins les bureaux pour m'allonger un peu. A peine posé sur le lit de camp, Roger m'appelait pour savoir si j'acceptais de payer les coupettes que des petits trous du cul avaient osé commander sur ma tournée.
  • Oui, mais note moi bien leurs noms
J'allais ajouter un truc très fin, mais je dormais déjà comme une souche.

6 commentaires:

phyll a dit…

j'aurais bien vu les gendarmes accoudés au zinc chez Roger !.....
mais bon, déjà qu'ils ont fait le taxi, faut pas trop en demander !!!
ps: dis à Roger de retirer mon nom de la liste, je n'ai pas pris de coupette !!!... ;o)

Louis a dit…

H, tiens j'aurais juré que tu faisais parti de ces zozos. Bon, Martin (magnanime!) retire ton nom.

phyll a dit…

MERCI !!!

DAN a dit…

Moi non plus, puisque j'étais dans un autre bistrot où je ne risquait pas de rencontrer la maison poulaga, alors faudrait être sérieux et ne pas offrir une tournée à ceux présents qu'une fois le dos tourné ! Oh j'ai la tête qui tourne là...

Louis a dit…

Ouais ben les Havrais, faudrait pas voir à essayer de m'embrouiller. Roger m'assure que vous étiez là tous les deux. Ça passe pour cette fois mais tenez vous à carreaux.Michel est un peu soupe au lait !!!

phyll a dit…

ho non..... jamais je ne tournerai le dos devant un verre offert !!!... même pas peur !!!