43.
Finalement, les flics
n'ont pas tiré. On exagère beaucoup leur pouvoir de nuisances. Il
faut dire aussi que je tenais le revolver d'Antoine, bien en vue, et
par le canon pour montrer à ces professionnels du crime, que mes
intentions étaient pacifistes. Paulo me dira plus tard (bien plus
tard en vérité) : « Qu'est-ce que tu étais beau sur ce
perron, offert à tous ces flics en furie, Camille pendue à ton
bras. Une icône romantique, un mélange de Rimbaud et de
Mesrine. Une merveille.» Je vous avais prévenu : Il était
tard. Très tard.
En attendant, Pierre
s'est avancé vers nous et je lui ai fait un topo rapide
- Antoine et sa mère ont pas mal de choses à vous raconter, mais l'urgence c'est Pauline. Il faut l'arrêter rapidement.
- Nous nous occupons de tout. Restez là, toi et tes potes.
J'ai regardé Pierre
avec attention :
- Qu'aurait-fait mon père dans cette situation ? Il aurait laissé tomber ?
Le flic a eut un
instant de faiblesse, je connaissais l'amour qu'il portait à mon
père.
- Cela n'a rien à voir. Vous avez fait du bon boulot, mais là, maintenant, c'est du sérieux. La situation peut-être dangereuse.
- Dangereuse? Pauline? J'ai fais un geste pour désigner l'armada qui nous entourait : Avec tout ce monde, où est le risque ? Et puis, j'aimerais tant faire un tour d'hélicoptère.
- Bon, mais tu viens seul.
Et voilà comment je
me suis retrouvé dans l'hélico des flics entre Antoine qui nous
guidait et Pierre qui briefait ses hommes. Et voilà aussi, comment
j'ai réussi à me mettre à dos Michel et Paulo. Camille m'a quand
même glissé son nouveau numéro de téléphone dans la poche et
j'ai croisé son regard. Cela m'a fait du bien. Pour l'instant,
Antoine, malgré le bruit des moteurs nous expliquait où se trouvait
sa sœur.
- Avec Abdul, quand ils ont eut des problèmes avec la police après les incidents du Mac Do, ils ont fait quelques foyers, mais Pauline trouvait que ce n'était pas assez sûr. Alors je leur ai trouvé cette planque.
Du doigt il nous
montre la grande propriété que nous survolons. Elle est en bord de
Saône et ressemble à celle où nous venons de trouver Antoine, qui
confirme :
- C'est une propriété que j'entretiens pour Tarvel. Les propriétaires vivent en Amérique Latine. La planque idéale.
- Alors ils sont là, Abdul et Pauline ?
Antoine a eut un drôle
de regard.
- Heu ! Je crois que vous n'avez pas très bien compris la situation. Je vous ai dit que ma sœur était devenu folle. Elle est vraiment devenu folle.
Et il s'est tu pendant
que l'appareil entamait son approche en vu de l'atterrissage. Nous
nous regardions Pierre et moi, incertains de bien comprendre.
Qu'avait voulu nous dire Antoine ? Abdul était mort ? Pauline
l'avait tué ? Nous avons touché le sol et les flics se sont mis en
position. Pierre m'a demandé de rester en arrière. Il est parti en
avant avec Antoine bien en vue qui s'est mis à appeler sa sœur.
Elle était peut-être devenu folle, mais pas conne au point de venir
à sa rencontre la bouche en cœur avec tout le raffut fait par
l'hélico. Et effectivement, nous étions au beau milieu du parc,
bien à découvert quand le coup de feu a claqué. Merde, quelle
secousse. Vous avez déjà entendu un vrai coup de feu ? Pas au
cinéma, non, mais dans la vraie vie ? C'est dingue le bruit que cela
peut faire. Sans compter la panique qui a suivit. Tout le monde au
sol et les talkies-walkies qui se sont mit à crépiter.
- Faut aller se mettre à couvert dans le bois en attendant les renforts.
Je voyais bien que
Pierre était furieux. Furieux contre lui même, surtout. Il avait
baissé sa garde, il avait marché trop confiant. Maintenant nous
étions coincés comme des cons au milieu d'un pré.
- Allez-y je vous couvre.
On allait faire comme
cela, Pierre arrosant la façade pendant que nous courrions nous
planquer derrière les arbres quand nous avons réalisé qu'Antoine
avait été touché. Et salement touché. Je n'ai pas trop l'habitude
des blessures par balles, mais là, vu la gueule de la blessure, il
n'y avait pas besoin d'avoir fait de longues études de médecine
pour comprendre qu'Antoine n'était pas prêt de nous raconter la
suite de l'histoire. Pierre n'arrêtait pas de répéter des :
« merde, merde, merde » qui ne nous avançaient guère.
- Bon, on y va sous ces arbres ?
Cela eut le don de
réveiller le vieux flic qui se mit à tirer comme un malade en
direction de la maison pendant que nous courrions comme des dératés
nous planquer dans les bois. L'hélicoptère ramenait son chargement
d'hommes, qu'il déposa cette fois, de l'autre coté de la maison. Il
y eut encore quelques échanges de tirs, mais ce ne fut qu'un jeu
d'enfants que de cueillir Pauline. Lorsque je la vis sortir, encadrée
de deux géants de la gendarmerie elle paraissait très jeune. Une
enfant.
Une ambulance
s'occupait d'Antoine et d'un policier légèrement blessé. Pierre
vint me dire qu'il rentrait sur Lyon avec Pauline et la mère. Des
spécialistes allaient fouiller les jardins. Des gendarmes
s'occuperaient de me ramener en ville. Il avait l'air las. Son visage
fermé me dissuada de toute réclamation. Allons-y pour les
gendarmes.
5 commentaires:
Là en effet ça sent la fin, encore un peu de patience et la conclusion viendra, bien qu'on la devine aisément, mais bon, un coup de théâtre est toujours possible !
Dans un sens, l'énigme a peu d'importance, c'était juste manière d'occuper mes héros. (sinon, ils ne font rien qu'à boire !)
Il reste quand même 7 épisodes et comme je ne les ai pas relu depuis un moment, j'ignore moi-même s'il y a des rebondissement (l'age ou le Mâcon je suppose)
Je penche pour la Mâcon.....
j'entend encore les balles siffler !!..... et puis, si il faut passer les 7 prochains épisodes chez Roger, on va pas être très nets pour comprendre la fin !!!
et le Mâcon, c'est bon !!!... ;o)
Ah ça c'est sur un petit Mâcon et ça repart !!!
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