samedi 8 octobre 2011

Episode 40

40.


Christian Mange nous accueille en souriant :
  • Vous auriez pu vous éviter le déplacement, Antoine n'est pas là. Et face à nos mines perplexes, il explique :
  • Les flics ont téléphoné.
Je suis plutôt surpris : « Téléphoné ? Ils ne se sont même pas déplacés ? »
Christian rigole en nous invitant à prendre un café :
  • Leur patron, là...
  • Pierre Garnier.
  • Oui, il s'agit bien de lui, m'a dit que vous aviez des soupçons, mais que pour eux, actuellement Antoine n'était pas une priorité. Trop d'indices les mènent vers le cinéma.
  • Le Zola ? Je regarde mon pote. Ben merde Michel, tu as intérêt à te planquer, ils vont finir par te mettre toute l'affaire sur le dos.
Nous buvons notre café en silence. Enfin, en silence ! Si l'on veut bien ignorer les grognements de mon pote qui fulmine. Il laisse échapper en buvant, moult « connards de flics » » enculés » et autres gracieusetés. Et tout cela n'est rien à coté de ce qui nous attend de retour à la voiture. Paulo râle de notre trop longue absence :
  • Bande de salopards vous avez bu un coup. C'est dégueulasse.
  • Encore boire ? Mais mon pauvre Paulo, tu ne penses donc qu'à cela. Tu vois un médecin pour ce que tu as, lui demande Michel, ce qui a le don d'énerver un peu plus notre pote. Il va repartir pour une tournée de récrimination quand je l'arrête en lui demandant s'il a obtenu des aveux de notre témoin. Il me regarde dégoûté :
  • Elle ? Tu rigoles. Elle n'a pas arrêté de m'insulter. Je commence à en avoir plein le cul de cette affaire.
Michel retrace alors opportunément « l'historique de cette affaire » justement en rappelant à Paulo, que c'est lui qui nous a apporté cette affaire avec son pote Antoine et qu'il n'a d'ailleurs rien à foutre dans cette affaire. « Tu n'es pas enquêteur, toi » A ces mots, Paulo ricane :
  • Ouais, ben sans moi, vous les « enquêteurs », comme les flics, vous seriez toujours « à la ramasse »
  • Mais, mon Paulo, on est toujours « à la ramasse » Michel a dit ces mots en riant, manière d'apaiser un peu le climat. Et d'ailleurs, c'est dans ce sens qu'il ajoute :
  • Allons boire un coup chez Roger.
Cette décision fait l'unanimité dans la voiture. Enfin presque puisque Claire se met à râler, mais comme personne ne l'écoute elle replonge dans sa bouderie.
Nous ne sommes plus très loin de la Croix Rousse quand Joël m'appelle pour me parler d'un « petit souci » comme il le dit si joliment :
  • Figure-toi qu'en faisant le pied de grue au bar en attendant de vos nouvelles, on discute gentiment entre potes.
  • Tu m'étonnes ! Entre deux verres, oui, je vois ça, vous devez être chouettes.
Joël proteste d'une voix offusquée :
  • Qu'est-ce que tu vas imaginer !
  • Abrège, vieille noix, tu es tellement long, que je vais prendre un cancer de l'oreille à cause de tes conneries.
Définitivement fâché, il passe la communication à Arobase qui se fait un plaisir de m'expliquer comment il leur est revenu en mémoire que l'autre soir, Lucien leur avait expliqué ce que j'avais raconté au sujet de la liaison que Camille avait eu avec le père de Pauline.
  • Et tu connais, Lucien, il n'a pas pu s'empêcher d'enjoliver. Dans sa bouche, tout était beaucoup plus explicite : Camille possédait des lettres prouvant que le père n'avait pas pu disparaître, des preuves incontestables.
  • Et ?
  • Ben, Antoine était présent ce soir là.
  • Chez Camille, vite, elle est en danger.
J'ai hurlé dans la voiture, sans raccrocher le téléphone. Michel nous gratifie une nouvelle fois d'une manœuvre qui nous envoie cul par dessus tête. Il a fait demi-tour et fonce dans les rues de Lyon, quand je réalise soudain :
  • Michel, comment tu connais l'adresse de Camille ?
Mon pote me jette un regard affligé tout en haussant les épaules :
  • Martin, mon pauvre Martin, c'est de l'histoire ancienne tout cela ! J'allais t'en parler, qu'est-ce que tu crois ?
Boudeur et angoissé, je laisse le silence s'installer dans l'habitacle. De toute façon nous arrivons devant chez Camille et encore une fois nous obligeons Paulo à rester dans l'auto pour garder Claire. Nous fonçons vers l'appartement, tandis que de la voiture s'élèvent plaintes et insultes.

2 commentaires:

DAN a dit…

suspens suspens, tu sais le maintenir ! vivement le prochain épisode !

phyll a dit…

je sens venir comme une légère embrouille entre Martin et Michel !!?!!....
bon, j'vais boire un coup en attendant la suite !!