mardi 9 août 2011

Episode 34

    34.

Nous avons tourné toute la nuit : D'abord Villeurbanne, mais Solange ne s'y trouvait pas, puis, Mac Do et son freluquet, Thomas Dulac le petit ami de Pauline, Le Zola et ses directeurs. Mais, tout cela en vain. Nous sommes un peu découragés, mais ne pouvons nous résoudre à aller dormir. Au bureau, Joël a, comme chez les flics, placardé des photos et des articles contre le mur. Il a constitué un organigramme très complet. Je le contemple à m'en arracher les yeux. Michel qui s'approche de moi, pointe le tableau du doigt :
  • Ce n'est pas con ce que dit Joël.
  • Qu'est-ce qu'il dit Joël ? Je suis ailleurs et je ne comprends pas ce qu'il me raconte. Il hausse les épaules irrité :
  • C'est clair, pourtant ! Tout tourne autour du « Clos »
J'ai une moue dubitative qui m'évite de répondre. « Le Clos » ? La maison des parents ? Oui, ils avaient certainement raison, la solution se trouvait dans les monts du Lyonnais. Ce fut soudain pour moi, comme une évidence, il fallait retourner là-bas. J'allais le dire à Michel quand mon téléphone sonna, c'était Pierre qui m'appelait :
  • Ramenez-vous fissa à l'institut médico-légal, j'ai un colis pour vous.
La morgue, en soi, déjà, c'est pas trop festif, mais là, pardon, au petit matin, chaude ambiance ! Lorsque nous entrons, Michel et moi, un type en blouse blanche va pour ranger un corps dans son tiroir quand Pierre d'un geste l'arrête. Nous nous approchons et l'homme soulève le drap. Elle a changé depuis la photo que je possède d'elle, mais il n'y a aucun doutes, et d'ailleurs Pierre confirme :
  • Patricia Chevalier, 34 ans, dans la rue depuis 2006. Méchamment, il ajoute :
  • vous voulez continuer ?
Nous le regardons surpris, alors il poursuit du même ton :
  • Qu'est-ce que vous croyez ? Son amie est venue nous voir pour nous prévenir de sa disparition, vous ne pensez pas qu'il nous faudrait travailler franco ? Nous irions beaucoup plus vite, si vous partagiez vos infos avec nous, non ?
J'ai baissé la tête, mais Michel répond crânement :
  • Depuis le début vous vous foutez totalement de ce que nous pouvons vous dire. Vous me soupçonnez même.
  • Et il y a de quoi, non ? Vous faites conneries sur conneries.
Tout en parlant, le commissaire nous guide vers la sortie, et comme pour s'excuser de ses paroles, il avoue :
  • Vous n'imaginez pas la pression qui pèse sur nous : Le maire, le préfet, les journalistes et tous leurs lecteurs. Les ouvreuses du Zola sont terrorisées, j'ai quatre hommes mobilisés en permanence à leur protection. Mes hommes sont toujours convaincus que nous avons à faire à un tueur en série, mais comme ce sont des pros, ils réorientent leur enquête du coté de Messimy.
  • Ah ! Depuis le temps. Vous avez arrêté le beau père ?
Pierre rigole :
  • Non, pas encore, mais nous allons l'interroger, tout comme sa femme et les gens du « Clos »
Comme Michel va encore intervenir brutalement, je pose ma question :
  • Et pour Patricia, même protocole ?
  • Pas vraiment, comme si le tueur n'y croyait plus vraiment lui même. Ça sent le bâclé.
  • Sauf pour la victime. Elle a vu l'assassin et elle le connaissait.
  • Oui, et elle le faisait chanter. Nous finirons bien par l'avoir, il n'y a pas de raison.
Je trouve le flic bien désinvolte, mais c'est son métier, après tout. Il s'est endurci, au fil du temps.
  • Et Solange ?
  • Quoi Solange ? Elle ne sait rien. Patricia ne lui a pas dit le nom de l'assassin, mais comme, lui, il ne le sait pas, nous devons assurer sa protection. Il souffle bruyamment : encore des hommes empêtrés, comme si nous avions besoin de cela. Il nous regarde douloureusement : Et vous, là au milieu, qui voulez jouer les héros. Je me sens parfois un peu déprimé. Encore combien de victimes ? Combien de crimes ?
Je n'ai jamais vu ce vieux flic dans un tel état, alors pour lui remonter le moral je lui promet que nous allons faire profil bas. Il a un regard significatif vers Michel, souffle, et nous quitte brutalement.
  • Pourquoi il ne m'aime pas ce vieux con ? S'énerve Michel. Ce n'est quand même pas notre faute si ils ne sont pas capables de découvrir un assassin minable.
  • Minable ?
  • Ouais, un mec qui tue et torture des femmes, c'est un minable. Viens, on va déjeuner.
  • Tu veux aller manger où ?
Il attend d'être au volant pour me répondre :
  • A Messimy ?
  • Au bar du village ? Je le regarde avec curiosité. Pourquoi pas après tout ? J'ai une idée et Michel m'interroge du regard quand je prends mon portable.
  • J'appelle Claire Valentin, la mère De Pauline et d'Aurélie.
Michel ne dit rien et quand j'ai finit de téléphoner, je lui explique qu'elle nous rejoint au restaurant. Il émet un petit sifflement :
  • Bien joué, tu veux la faire boire ? La faire avouer ?
Je me montre mystérieux :
  • Pourquoi non ?

3 commentaires:

phyll a dit…

depuis le début "on" parle d'UN assassin.... mais finalement peut-être est-ce UNE ?!?...... je cherche !! ;o)

DAN a dit…

Moi je ne cherche plus, d'épisodes en épisodes ma mémoire fait défaut, j'ai pas l'habitude des feuilletons faut dire, mais tout de même je voudrais bien connaître le dénouement de cette histoire !

DAN a dit…

Même pas un p'ti coucou alors ?