lundi 1 août 2011

Episode 33

33.

  • Je ne savais pas pour ma gamine. Je te le jure. Michel parle, parle... Il me raconte son histoire d'amour, son échec et le choc quand Aurélie lui a dit qu'il était père.
  • Tu imagines que j'aurais pu la tuer ?
Je hausse les épaules pour montrer mon indifférence. Je m'en veux d'avoir cédé à mon pote. Nous allons à la catastrophe.
  • Écoute, Michel, il faut foncer, le tueur va remettre ça rapidement.
  • Tu te fous de ce que je te raconte ?
J'ai un regard las :
  • Tu veux que je te parle de Camille ?
C'est lui cette fois qui a un regard las. Nous sommes pris dans les bouchons et la tension est extrême dans la voiture.
  • Tu n'imagines pas ce que j'ai vécu dans ce commissariat. Ils m'ont humilié, et j'aimerais tant leur damer le pion.
  • Mais Michel, Tu ne peux pas, comme cela, faire passer ta fierté avant la vie de cette femme. Nous devons la retrouver, et les flics pourraient nous aider.
  • Demain matin, j'ai dit demain matin. Son ton est sec, cassant et il reprend avec plus de douceur :
  • Raconte moi, Claire Valentin.
  • La mère ?
Il sourit doucement :
  • Oui, tu l'as rencontré. Une sacrée bonne femme non ?
J'acquiesce en silence, alors il reprend :
  • Tu sais qu'elle m'a fait du gringue quand j'étais avec Aurélie ?
Il a l'air sérieux, alors je le crois et je lui raconte mon entrevue avec la mère et mes doutes à son sujet :
  • Elle nous cache quelque chose, ce n'est pas net.
Michel ricane :
  • Je te dis depuis le début que la solution de l'affaire est là-bas : Ce Jean Lanterne ! Déjà, s'appeler Lanterne, tu peux le croire ? Il faudrait creuser son curriculum vitae.
  • C'est fait. Pierre m'a envoyé le document. Rien à en dire. La banalité avec un grand B.
  • Ah, c'est vrai que les flics sont tes potes. Il se veut méprisant mais je passe outre :
  • Ils ont des moyens que nous n'avons pas...
  • Ouais, la torture.
Quand mon pote est comme cela, pas la peine d'insister, alors je me tourne vers les monts du Lyonnais qui défilent derrière les vitres. Au « Clos » , l'accueil est moins « affable » que lors de nos précédentes visites. Rodolphe Petit, l'adjoint que nous n'avions jamais rencontré, est là. C'est un grand et bel homme, mais il nous rentre dans le lard d'emblée :
  • Qu'est-ce que cette histoire de partouzes dans la résidence ? Les flics ont interrogé tous nos amis et tout le village. Vous êtes content ? Vous savez combien il nous a été difficile de nous imposer dans cette région. Des années d'efforts et vous, avec vos bras cassés, vous interrogez deux poivrots et vous commencez à répandre vos rumeurs. Vous savez ce que vous avez fait ? Vous êtes des nuisibles.
  • Oh ! Mollo, c'est Michel qui interromps le discours musclé de l'adjoint, nous ne faisons que notre boulot. Et sans tenir compte du grossier ricanement de son adversaire il poursuit : Nous cherchons Patricia une SDF qui loge chez vous régulièrement. Elle est en danger, en très grand danger.
  • Pourquoi ?
Michel leur jette un regard noir :
  • En tant que suspect, vous n'avez pas à le savoir
Je vois bien que mon ami n'est pas loin de distribuer des gifles alors je me tourne vers le directeur :
  • Vous auriez une photo de cette Patricia ?
Rodolphe Petit se venge :
  • Vous n'avez pas à connaître ces documents. Ils sont secrets.
Christian Mange fait un signe d'apaisement :
  • Suivez-moi.
Il nous entraîne dans son bureau pour nous confier un document. Sur la photo, Patricia est jeune et jolie et devant mon regard interrogateur le directeur reprend :
  • Oui, évidemment, elle a beaucoup changé. La rue, vous savez, ne fait pas de cadeau, mais malgré tout, c'est assez fidèle. Elle est bizarre depuis quelques jours. Elle clame sur tout les toits qu'elle va bientôt être riche. Il a un geste de la main contre son crane : Un peu « zinzin » la fille.
  • Où pourrions nous la trouver ?
Il a un air fataliste :
  • Ah, ça, nous l'ignorons, n'est-ce pas Rodolphe ?
L'autre, franc comme un âne qui recule, l'approuve en silence.
  • Et son amie ?
  • Solange ? Je crois qu'elle a coin sympa vers Villeurbanne. Mais je ne sais pas où.
  • Vous ne pensez tout de même pas qu'elle retourne dormir là-bas ? L'impasse où Annick a été assassiné ?
Il hausse les épaules :
  • Pourquoi non ? Si le coin est bien.
  • Qu'est-ce que vous connaissez aux gens de la rue ? J’entraîne Michel avant qu'il ne casse la gueule à ce goujat de Rodolphe.

3 commentaires:

phyll a dit…

je m'embrouille un peu, mais j'm'accroche !!.... ;o)
je devrais imprimer les épisodes et les lires à la suite....
(ps: je te croyais parti en vacances !!?!!)

Louis a dit…

Quel courage ! Tu vas recevoir " L'andouillette d'or" récompense honorifique mais néanmoins très recherchée !!!

DAN a dit…

Je pense comme Phyll, je m'accroche moi aussi, mais que ne feraient-ont pas pour un ami ! ! ! !