32.
Michel est revenu et
apparemment, tout le monde fête cela. L'équipe « d'enquêteurs »,
ceux qui ont commencé à boire ce matin, Arobase, Lucien et Paulo
sont dans un état d'ivresse bien avancée. Joël et Antoine qui les
ont rejoint plus tard, sont juste hilares, et Michel quant à lui, me
semble particulièrement énervé. Il refuse de répondre à mes
questions concernant sa garde à vue, alors je raconte la visite que
je viens de recevoir. Lorsque j'ai terminé, Paulo me surprend par
une question avisée :
- Comment comptes-tu la retrouver cette Patricia, tu n'as même pas son nom de famille ?
- Au Clos, ils nous en diront plus.
- Ou pas ?
Je regarde Joël qui
vient de parler :
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Cogiter une seconde bande de nases, dans cette affaire, tout tourne autour du Clos depuis le début si on réfléchit bien. Pauline, disparue a logé là bas, Aurélie, assassinée y passait régulièrement voir sa sœur, le centre se trouve à une poignée de kilomètre de la maison de la famille Valentin, et enfin ces traces de terre...
Chacun se plonge dans ses
pensées, preuve de la pertinence de ces propos.
Michel attrape Joël par
l'oreille pour lui expliquer que son « bande de nases »
était peut-être superflu, ce qu'admet volontiers ce dernier voulant
éviter la baffe qu'il mérite. Je profite de ce léger moment de
grâce pour renouveler à Roger mon désir de lui voir faire du café
pour tout le monde. Paulo regimbe violemment :
- Merde, qu'est-ce que tu as avec le café ? C'est une idée fixe chez toi. Tu es en cheville avec un cartel Colombien, ou quoi ?
- Tout le monde doit avoir les idées claires. Nous devons retrouver cette Patricia avant le tueur.
- Et comment il va la retrouver le tueur, hein, comment ?
Il n'y avait bien que
Lucien pour décréter une telle ânerie, pourtant Michel, bien trop
faible lui répond :
- Martin t'as expliqué que Patricia voulait faire chanter le tueur, elle le connaît, elle va le contacter, et là...Il laisse passer un temps pour ménager son effet. « Et couic » Il se jette sur Lucien pour l'étrangler. Cet abruti, de stupeur laisse échapper son verre au grand dam de Roger qui se plaint comme d'habitude. Sinon, tout le monde rigole et il me faut plusieurs minutes pour recadrer toute l'équipe.
- Oh, c'est sérieux, tout cela. Nous ne devons pas foirer sur ce coup là. Je vais prévenir Pierre de cette visite.
Michel pose sa main sur
mon bras.
- Attend, donne nous 24 heures, il sera bien temps de le prévenir demain.
- Mais, Michel, tu es fou. Les flics avec leurs moyens, peuvent rapidement retrouver cette Patricia et la protéger.
Mon ami me jette un
regard lourd :
- J'en doute. Quand tu vois que ces connards cherchent à me mettre ces crimes sur le dos, tu réalises comment ils vont se torcher avec cette information. Non, c'est notre enquête, et nous allons leur prouver que nous sommes les meilleurs.
Tous les pochtrons
l'acclament, pourtant je résiste.
- Ce n'est pas sérieux, nous ne pouvons pas faire cela, c'est trop grave.
- 12 heures, donne nous 12 heures. Tu appelles ton pote demain matin à l'aube. Cela te va ?
Devant cette amicale
pression je cède, bien conscient de faire une grosse connerie.
- Allez les mecs, faut me retrouver cette Patricia avant demain matin. Michel est déchaîné. Avant le tueur ajoute-t-il lugubre. Il répartit les rôles en véritable chef tandis que je boude en confiant à Roger qui s'en fout, mes états d'âme. Pour améliorer mon moral, je découvre que Camille a changé de numéro de téléphone. Je fixe hagard mon appareil. Putain, comment a-t-elle pu me faire cela ? Ce n'est pas le moment. Non, pas le moment. Nous nous aimions, il n'y a pas si longtemps. Michel vient me rejoindre au bar :
- On va au clos tous les deux. Faut que je te parle d'Aurélie.
Je regarde mon pote. Mais
qu'est-ce que j'en ai à foutre de son histoire avec Aurélie en ce
moment ? Il a l'air grave, mais tout de même, ce n'est pas une
raison.
- Et les autres zouaves ?
Du doigt je lui désigne
tous les potes qui viennent de se coller au comptoir.
- Ils attendent nos renseignements. Et après ils se disperserons dans toute la ville. Il me saisit par l'épaule :
- On va la retrouver, Martin, on va la retrouver.
Je lève les yeux au
ciel.
2 commentaires:
salut Louis,
vu l'état de la bande, je ne pense pas qu'ils aient les idées bien claires pour quadriller la ville !!!... bon, je vais être patient en attendant la suite et je vais te souhaiter de bonnes vacances (certainement bien méritées !!!)
à+ ;o)
Merci, enfin quelqu'un qui me comprend !!!
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