vendredi 8 juillet 2011

31.

Dans mon rêve, je suis carrément humprey bogart, et un top modèle aux formes tapageuses se penche sur moi pour me parler de la disparition de son riche et vieux mari. Sa position me permet d'entendre nettement ce qu'elle veut me dire et surtout de voir clairement ce qu'elle veut me montrer. Ces seins, ma mère ! « C'est vous le détective ? » Le réveil est cruel : Mon mannequin à forte poitrine laisse place à une femme d'un certain age, mal habillée avec des cheveux gras. « C'est vous ? » Je m'ébroue vivement. Merde, il faut réagir, ce n'est peut-être pas Marylin, mais c'est tout de même notre première cliente. « Oui, que puis-je faire pour vous ? » Elle regarde avec méfiance autour d'elle. Toutes ces pièces vides ne lui disent rien de bon. « Vous êtes seul ? » Je sourit pour la rassurer :
  • Non, mon collègue est sur le terrain et notre secrétaire est en RTT. Quoi ? Je ne vais quand même pas lui dire que nous n'avons pas de secrétaire et que mon collègue est en prison.
  • Je vous ai vu l'autre jour quand vous êtes venus au Clos.
  • Au Clos ? Je cherche à me souvenir de cette femme, mais ma mémoire faillit. Elle a un sourire triste. Sous ces traits usés on devine alors qu'elle a dû être belle.
  • Oui, quand j'en ai marre de la rue, je passe chez eux. Une nuit ou deux pour mieux repartir dans la débine. Et c'est ce qui passé l'autre soir. Mais je ne suis pas ici pour parler de moi.
En parlant elle me jette des regards craintifs et je comprends qu'il va nous falloir faire des sacrifices.
  • Vous avez besoin d'un service gratuit ?
  • Pas vraiment un service, mais comme les flics n'en ont rien à foutre des SDF...
  • Vous avez été voir les flics, vous ? pourquoi ?
  • Bah, je suis inquiète.
  • Inquiète ?
  • C'est à cause de Patricia, ma seule amie. Et de par chez nous, les amis c'est rare. Comme je reste silencieux elle ajoute : J'ai peur pour elle.
  • Excusez-moi, mais en ce moment, nous sommes en pleine enquête et...
  • Justement, c'est à cause de votre enquête que j'ai eu l'idée de m'adresser à vous.
Comme je la regarde sans comprendre, elle continue :
  • Avec Patricia, on a une chouette planque peinarde pour dormir et justement l'autre soir, pendant que je dormais au Clos, Patricia qui dormait seule...
  • Je ne voudrais mon montrer discourtois, mais comme je vous l'ai déjà dit précédemment...
Elle m'interromps durement :
  • Laissez-moi finir, vous faites un drôle d'enquêteur. Vous m'écouterez peut-être mieux quand je vous aurai dit que notre petit coin pour dormir se trouve à Villeurbanne, pas très loin de ce cinéma dont on parle beaucoup dans les journaux ces temps-ci. Dans une petite impasse pour être plus précise.
  • Bon Dieu, j'ai bondit sur mes pieds. Elle a vu l'assassin !
La femme a un sourire triste :
  • Vous comprenez enfin ? On peut pas dire que vous soyez rapide vous.
Mais, c'est qu'elle m'insulterait la vioque. J'hésite à sortir mon arme pour qu'elle comprenne qui est le patron dans cette turne. Mais je préfère poursuivre :
  • Où est-elle d'ailleurs votre amie ? Elle se cache ? Est-ce que l'assassin l'a vue ?
  • Non. Mais elle, par contre elle l'a vu. Vu et reconnu.
  • Elle connait le tueur, elle vous a dit son nom ?
  • Non, elle veut le faire chanter.
  • Chanter ? Mais elle folle.
Elle ne répond pas. Elle semble déçue. Qu'est-ce qu'elle imaginait d'ailleurs.
  • Vous avez une photo de votre amie ?
Je viens de perdre le dernier crédit que j'avais auprès d'elle. Elle hausse les épaules :
  • Une photo ! Pfft ! Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Allez voir au Clos, ils ont peut-être quelque chose.
  • Mais vous, vous ne pouvez rien me dire. Où se cache-t-elle ?
Pour toute réponse elle se lève :
  • Elle est en danger. Je suis inquiète. Elle me regarde longuement et je sais que maintenant qu'elle m'a vu, elle est beaucoup plus inquiète qu'avant. Oui, ce n'est pas très gratifiant, je sais, mais c'est la réalité vraie. Cruelle et féroce.
  • Venez prendre un verre au bar à coté, vous pourrez discuter avec le reste de mon équipe.
Elle décline l'invitation et j'en suis soulagé. Va savoir dans quel état se trouve « le reste de mon équipe » Moi, en tout cas j'ai besoin d'un verre Chez Roger. C'est en arrivant au bar que je réalise que je n'ai même pas demandé son nom à cette femme. Pauvre de nous, quelle enquête !

2 commentaires:

DAN a dit…

On ne peut pas dire que ça démarre au quart de tour avec lui, il manque encore d'expérience, mais avec de la bonne volonté, comme il semble en avoir, ça compensera sans doute son inexpérience. Mais attendons la suite !

phyll a dit…

le passage du rêve à la réalité est un peu brutale pour Martin !!"le pôvre"....bon, en attendant qu'il aille chez Roger, moi j'vais m'en jeter un chez Mathilde !!..... et oui !... ;o)