vendredi 29 janvier 2010

42. Un prédateur


En attendant de profiter de notre argent malhonnêtement gagné, nous courrons les bars à la recherche de l’amour. Rien de changé depuis les grandes tragédies Grecques. Nous sommes avec Michel les douloureux héros de drames poignants pendant que la petite bande joue le rôle du chœur antique. Au « Métal café » super rade du vieux Lyon, pendant que les sex pistols nous font saigner les oreilles, le chœur antique cité plus haut fait entendre son doux murmure : « Patron, ta tournée, Patron, ta tournée, Patron, ta tournée, Patron, ta tournée, Patron, ta tournée… » Ouais, quoi les textes ? Z’êtes pas sur le blog d’Eschyle, faut pas pousser. Pourquoi traînons-nous toujours cette bande de gueux ? Bonne question. Disons pour rester simple que cela est un mystère, même pour moi. Ils nous rassurent, ils nous servent de souffre douleur et ils nous aident en cas de coup dur. Toujours est-il que nous avons rendez-vous dans ce bar avec deux petits lots qui en sortent. (Du lot, merde, faut suivre !). Les sex pistols attaquent « submission » quand nos deux poulettes entrent dans le bar. Michel fait remplir les verres et nous attirons nos douces conquêtes vers une table éloignée. Malgré cette précaution, Lucien et les autres veulent se mêler à la conversation. D’une bourrade on essaye de leur faire comprendre qu’ils feraient mieux de s’éloigner, mais allez donc éloigner un chœur antique ! Les jeunes femmes semblent troublées par toute cette agitation et de peur de les perdre nous présentons nos amis et nous voilà à boire tous ensemble. Il ne me faut pas une heure pour réaliser qu’Arobase est en train de faire du gringue à la petite brune sur laquelle j’ai jeté mon dévolu, tel le grand prédateur que je suis. (Oui, prédateur, ça vous défrise ?) Non seulement ce grand sifflet de vogue drague ma copine, mais en plus, cela marche ! Vous verriez les yeux qu’elle lui fait, j’en suis malade. Il lui parle d’informatique évidemment et cela ne traîne pas. « L’ordinateur de Muriel est en panne, je vais y jeter un œil, ça ne te gène pas Martin ? » Malgré le voile rouge qui me recouvre les yeux, je laisse partir le couple. Pour éviter de somatiser, je me jette sur mon verre. Sur mes verres pour être précis. Quand Michel part avec sa conquête rieuse, je double ma conso. Paulo dort sur son tabouret et Joël est rentré chez lui. Lucien me fait la conversation, c’est dire si je suis tombé bien bas. Je cherche dans le bar quelqu’un avec qui me chicorner, parce que « j’ai mes nerfs ». Mais, c’est calme ce soir alors je décide de rentrer chez moi. Marcher le long de la Saône me fera beaucoup de bien. J’aime la beauté de la ville illuminée la nuit. La rivière m’apaise. Je peux en toute quiétude réfléchir aux diverses manières de me venger d’Arobase. Le jeter à l’eau est ce qui me vient à l’esprit de prime abord. Puis le feu, la tronçonneuse, la hache, l’acide ou le pal. Je souris intérieurement, je vais mieux ! Alors en arrivant près de chez moi, je vais boire « le petit dernier » au bar du coin. Quand il me voit, le patron abandonne sa compagne pour me signifier qu’il va fermer. Quel connard ce type. Je viens rarement chez lui, et pourtant il ne m’aime pas. Pour quelques malheureuses bagarres insignifiantes ! ! ! La fille accoudée au comptoir se tourne et je prends une grande baffe. Il est où le chœur antique ? Je m’approche d’elle en souriant : « On va boire ailleurs ? » Elle est plus surprise que fâchée, et quand ce grand benêt élève la voix pour me dire de sortir, elle me sourit franchement. Alors, je décompresse. J’attrape le patron par un bras pour l’envoyer valdinguer au fond de son bar. En chemin, il renverse la moitié de son établissement avant de s’effondrer contre le mur du fond. Je tends la main à la belle : « Moi c’est Martin, on y va ? » Elle me lance un beau regard de défi : « Moi c’est Jeanne, allons-y » Un prédateur, je vous dis, un prédateur ! ! !

4 commentaires:

Papa de Lili a dit…

Allons-y! Le cul c'est comme la chance qui a trois cheveux: faut savoir attraper le bon quand il passe... Pas mal Martin!
Amitiés.

BBK.mel a dit…

Quel homme ce Martin !!

Louis a dit…

Ouais, ça fait rêver ! Il parait que des femmes viendrait de toute la France pour le rencontrer. Même de Reims, mais j'ai du mal à le croire !!!

BBK.mel a dit…

Ben elles viendront même de Reims, mais faut juste qu'elles trouvent un endroit pour crécher parce que la cousine n'habite plus Lyon, un endroit genre hotel sympa et pas trop cher, pas trop enclavé dans la banlieue de Lyon. Il connait ça Martin ?

Pis, est-ce qu'elles auront la chance un jour de rencontrer Arobase et les autres ?