dimanche 29 novembre 2009

37. Le festival scientifique


Michel et Joël étant partis faire de l’humanitaire en Afrique, je traîne ma misère dans les bars des pentes. Arobase, qui se la joue intello pour emballer un max, essaye de me convaincre de l’accompagner à Oullins pour le festival du film scientifique. Avant toute chose, je lui montre mon verre vide, geste qu’il comprend immédiatement, puisqu’il demande au patron de renouveler les consos. A ma moue boudeuse, il sait qu’un seul verre ne suffira pas à me convaincre. Il va lui falloir faire preuve de beaucoup de persuasion. Son : « C’est plein de gonzesses » me laisse de marbre, parce que je le connais mon petit Arobase. Ce type, c’est affabulateur et compagnie. Et puis, Lyon joue en coupe d’Europe ce soir, alors Oullins, hein ! Mais Paulo que je croyais endormi sur le comptoir vient soudain se mêler à la conversation : « Oullins ? Je connais un petit bar drôlement chouette dans la grande rue. » En tant qu’ancien rugbyman, Paulo fait autorité pour tout ce qui touche aux « petits bars drôlement chouettes » et je dresse alors l’oreille. « Qu’est-ce que tu entends par chouette ? » Paulo plisse ses yeux malicieux en roulant sa clope sans répondre. Je vais lui coller une beigne, alors il fait renouveler les consommations avant de me répondre mystérieux : « Faut y’aller, faut voir ça » Je le fixe énervé : « Tu t’en fous toi, tu n’aimes pas le foot »Paulo sourit en m’expliquant qu’il y a un écran géant et que prendre un peu l’air nous fera le plus grand bien. Il faut connaître Oullins pour goûter toute l’ironie de cette dernière remarque. Enfin, cinq minutes plus tard nous voilà en route pour la banlieue sud et dix minutes de plus et nous sommes au comptoir du « bar du centre ». Le bistrot est minuscule. Ils sont quatre au comptoir et il nous est difficile d’y trouver une place tellement c’est exigu. Le patron, une armoire à glace balafrée à l’oreille coupée, fume impunément derrière son zinc. La télé, (minuscule-je vais frapper Paulo), diffuse des clips d’une autre époque. Boire avec Mike Brant et Michel Sardou ça vous brasse salement. Les clients sont de vieux pochetrons habitués qui ont un avis sur tout. Y’a une ambiance c’est sûr. Paulo et le patron échangent de grandes claques en évoquant de vieux souvenirs de vestiaires. Une vieille ivrogne me drague effrontément, ce que voyant, Arobase me glisse : Qu’est-ce que je te disais pour les gonzesses ! »Lucien qui nous a suivi, ricane, alors il se mange sa beigne quotidienne. Il va immédiatement chouiner dans les bras de la pochetronne et nous buvons en rigolant. Pour détendre l’atmosphère, Paulo demande finement au patron des nouvelles de sa femme. « Elle s’est barrée avec un client ! » Alors malgré le réchauffement de la planète, c’est la glaciation dans le bar, et il nous faut sortir les avirons pour sauver la situation. Je voulais demander au mec comment il avait perdu son oreille et choppé cette vilaine balafre, mais prudemment je ramène la conversation sur l’OL. Mais le bougre n’aime pas le foot et je nous vois bien mal emmanchés. Ca sent la cata, quand quatre beautés renversantes font une entrée de choc. Personne n’a l’air surpris pendant que Lucien Paulo et moi, nous mettons à baver sur le comptoir. Arobase, lui, reste très digne. Il se met à embrasser les jeunes femmes sous nos regards ébahis. « Tu as amené des amis, Hervé, c’est super » Et nous voilà à boire avec des responsables du festival. Ben oui, qu’est-ce que vous croyez, on a passé la soirée au cinéma ! (« Nanosciences, nanotechnologies, question d’éthique, questions de société » au lieu de Fiorentina-OL je vieillis mal, je vous jure !) Paulo et Lucien dorment pendant qu’Arobase fait durer le débat en posant une profusion de questions jusqu’à ce que je lui porte un coup sec sur la glotte du tranchant de la main. Nous quittons la salle pendant qu’Hervé se tord de douleur au sol. Paulo mal réveillé lui marche dessus et le craquement qui s’ensuit présage d’un futur douloureux pour Arobase. Une fois au bar on essaye de draguer les minettes tout en buvant comme des trous, et ce n’est que le lendemain après midi, après tout une boite d’aspirine que je revois Arobase avec sa minerve et son bras dans une gouttière. « Dis donc, vieux, ça craint la science, non ? »

7 commentaires:

phyll a dit…

le nouveau look ne me dérange pas !! mais le texte est parfois barré par une ligne même pas bonne à sniffer et cela gène pour la bonne compréhension de tes textes qui sont toujours agréables à lire !!! bon, alors, tu remédies à ça et je t'offre une t'ite mousse chez Roger !!!
signé: un Havrais qui te suis et qui adore ce que tu fais !!!
ps: chez moi, à l'époque, chez Rger, c'était "l'étrier" !!! ;o)

Louis a dit…

Bon, alors, heureux ?

Papa de Lili a dit…

Ouais, c'est chouette comme ça, lisible et agréable! Si ça te plait, moi ça me va!
Dis donc, pas assez de mandaler Lucien tu transforme Arobase en mannequin pour hôpital? C'est vrai que la médecine c'est aussi de la science!
Amitiés.

Louis a dit…

Salut Alain, prend un verre

Arobase a dit…

Ouais
Arobase en a ras le bol de ramasser à chaque fois...bande de jaloux !
En parlant médecine, je vais vous faire voir "le théâtre des opérations" et on verra qui sont les vrais hommes. Bande de mauviettes !
Non mais !

Louis a dit…

Arobase se rebiffe ? J'ai peur qu'il ne se dirige vers une carrière à la Lucien... C'est triste, il n'a pas un mauvais fond pourtant !!!

BBK.mel a dit…

Martin vieillit mal, en effet, s'il commence à parler sciences !

A part ça, le nouveau look c'est comme le nouveau bar de Roger, on s'y fait.