vendredi 6 novembre 2009

35. Opération "Andouillette"






Attablé à la terrasse du « Bar des Sports » nous savourons, Michel et moi, quelques bonnes bières en regardant passer de jolies Lyonnaises. Passe temps hautement intellectuel, il vous faut bien l’admettre. Au bout d’un long silence Michel me fait profiter d’une de ses fameuse réflexion philosophique. (Qu’est-ce que je vous disais ? ) : « Il y a longtemps que l’on n’a pas revu tes enseignantes dans le coin » Comme j’ai du mal à voir de quoi il parle, il ajoute : « Mais si, les deux greluches toujours en mini robe juchées sur leurs talons aiguilles. » Je souris « Les longues jambes fuselées ? BBK Mel et Profette ? » « Tout juste. Elles sont mortes ? » Comme je me souviens du béguin que mon pote éprouvais pour Profette, j’avance prudemment : « Aux dernières nouvelles, elles seraient macquées avec des types de Gerland. » Michel sursaute. Faut dire qu’à la Croix Rousse, le mot « Gerland » lorsqu’il n’est pas utilisé pour parler du stade de foot ne doit être employé qu’avec la plus grande prudence. Les bandes qui sévissent là bas, font parti de nos « ennemies préférées ». Comme Lucien, Arobase et Paulo nous rejoignent, Michel n’ajoute aucuns commentaires, mais je connais mon pote : Cette affaire n’est pas terminée. Et comme de juste, quelques heures plus tard, Michel nous annonce qu’il a un super plan pour allez voir, ce Mercredi, le match de coupe d’Europe de l’Olympique Lyonnais contre Liverpool. « Je connais un petit bistrot qui fait des soirées foot avec andouillettes, tabliers de sapeur, quenelles et petits pots de vin à gogo. » Tandis que Paulo et Arobase gloussent de plaisir, je glisse négligemment : « Il n’est pas à Gerland ton rade ? » Michel se tourne vers moi surpris : « Tu connais ? » « Michel, Michel, ne me prend pas pour un con, tu es tellement prévisible ! » Mon pote hausse les épaule et remet une tournée, sa façon à lui de clore une discussion. Après tout, je m’en fout, j’adore l’andouillette !
Le mercredi suivant nous nous retrouvons tous à Gerland dans un bar tout ce qui y’a de plus mimi. Le blanc est bon et les écrans sont grands et bien visibles. Pourtant nous n’en menons pas large. Oh, pas à cause des clients de Gerland, non, mais parce que notre club fétiche est plutôt mal en point, et que jouer à Liverpool, ce n’est pas de la tarte. Alors on attaque notre andouillette un peu crispés, et quand Liverpool ouvre le score, il nous faut commander une flopée de pots de Beaujolais. A la mi-temps nous rejoignons le comptoir pour noyer notre chagrin à la bière. Un vilain pas beau nous dévisage sournoisement, alors je lui demande s’il a des nouvelles de nos enseignantes. « Vous êtes de la Croix Rousse ? » « On te demande si tu viens de Mongolie, connard ? Mon pote t’a posé une question : Tu connais les filles ? » Au lieu de répondre à Michel le bougre fait des signes à tous ses copains qui nous entourent contre le bar. La situation va dégénérer méchant, c’est certain quand soudain Lyon égalise. Dans le bar c’est la liesse intégrale. Je profite de la joie et la cohue pour me glisser derrière l’autre artiste. Il crie comme un con de supporter, alors d’une clef habile, je le bloque violemment contre le comptoir. Il a le souffle coupé et j’en profite pour accentuer mon avantage en le prenant par la tignasse : « Dis à tes potes de retourner s’asseoir. » Comme il tergiverse un peu trop à mon goût je lui colle brutalement le museau sur le comptoir. Les craquements de ses os et ses hurlements de douleur sont noyés par les clameurs de la salle. Assagi, il fait signe à ses potes qui retournent s’asseoir sagement avec des regards assassins. Tout le monde revient au match sauf Michel qui veut savoir pour les enseignantes. « Elles ont été muté » Après un silence, nous éclatons de rire. « Parties, elles sont parties ? Merde, nous pensions qu’elles vivaient à Gerland. » Le mec nous balance un regard mauvais : « Profette a vécu quelques temps avec moi mais finalement elle s’est barrée comme sa copine. » On regarde le freluquet en se demandant ce que Profette a bien pu lui trouver. Il règne maintenant une sacrée tension dans le bar et nous sommes proches de la baston générale quand Lyon marque un deuxième but. C’est du délire dans le bar, alors Michel envoie Lucien chercher la bagnole et nous, on commence à rectifier tous les blaireaux à coups de poings, à coup de lattes. Manière élégante de les calmer.
Quelle belle soirée ! Ben, quoi ? Gagner à Liverpool c’est pas banal.

4 commentaires:

Jef a dit…

Quelqu'un qui aime les andouillettes ne peut pas être vraiment méchant.

Papa de Lili a dit…

Liverpool fait l'andouille et c'est Martin qui la mange! Tout est dans l'ordre...
Amitiés.

BBK.mel a dit…

Pffff, totalement faux comme histoire, nous n'aurions jamais abandonné nos héros préférés, Profette et moi. Moi, préférer un gars de Gerland à mon Martin de Croix Rousse ?! Jamais de la vie !
COntinue à dire des choses comme ça, Louis, et j'envoie mon talon aiguille dans l'écran !

Louis a dit…

Ah, y'a pas, mais l'amour c'est quelque chose !!!