jeudi 9 juillet 2009

N.27 La fête de la musique








Le clos Jouve est un bar situé sur le boulevard de la Croix Rousse, un bar merveilleux, malheureusement un peu excentré pour des buveurs casaniers comme nous. Mais ce soir, bravant les frontières, munis de visas et de tous nos vaccins, nous sommes bien calés au comptoir dans l’attente du concert de Jonas, le fils de Catherine et d’Eric, de bons amis bien que de piètres buveurs.
C’est la fête de la musique alors le bar est en effervescence. Devant le café, une bande de jeunes boutonneux massacre allègrement toute l’histoire du rock’n’roll pour la plus grande joie de leurs amis et parents. Comme ils y mettent toute leur énergie, nous leurs faisons un triomphe.
C’est bientôt le tour de notre protégé, Jonas, le petit prodige du rock. Depuis un moment, sa mère a disparu pour l’aider à se préparer, alors nous entreprenons Eric le père, afin qu’il nous rince d’abondance. Ce qu’il fait sans rechigner, trop fier de voir enfin son fils monter sur scène. Et sérieusement, il peut-être fier. Jonas, seul à la guitare, beau comme un dieu, attaque son concert à fond de caisse. Ca déchire les tympans et les vieux qui n’ont pas eut la sagesse de débrancher leurs sonotones, en perdent leurs moumoutes et leurs dentiers. On dirait Woodstock à la maison de retraite. De la folie. Notre « guitar héro » enchaîne les morceaux avec une virtuosité folle. J’ignore si la bière est fautive, mais ce gone me file le tournis. D’ailleurs, toute la bande est sous le charme, et même tout le public. Un triomphe. Après quelques rappels d’anthologie, le petit Jimmy Hendrix en herbe (Ducros ?) rejoint ses potes et nous le comptoir. Marcel, le patron, un ancien rocker, est tout ému par ce qu’il vient d’entendre et il nous invite à boire. Comme les parents sont aux anges, les tournées s’enchaînent sans difficultés. Maintenant, c’est un groupe qui se produit sur scène. Des musiciens plus vieux, mais bourrés de qualités. Un grand moment. Je fais des allers retours, scène comptoir tandis que Paulo lui, ne bouge pas de son tabouret. Il me fait signe qu’il souffre toujours des oreilles et qu’il préfère le blues. A ces mots, Eric, peu coutumier de toutes ces rafales de bières, prend la mouche, croyant que l’on se moque de son rejeton. Michel se fait pédago pour remettre les pendules à l’heure. Catherine, voudrait regimber, mais son élocution est trop pâteuse, alors nous l’ignorons. Les parents de « rock star » n’ont pas la vie facile !
Nous continuons tranquillement notre soirée musicale, bien décidés à tenir toute la nuit quand un pochetron bien calé au bout du comptoir, commence à émettre quelques réflexions désobligeantes à l’encontre de notre idole. Michel et moi restons sourds à ce genre de provocation. Paulo, lui est vraiment sourd, mais avec les parents c’est une autre mayonnaise. Les voilà qui répondent à ce pauvre bougre. Le ton monte rapidement et nous voilà à jouer les casques bleus au milieu du bar. Catherine surtout, est déchaînée et elle hurle qu’elle va casser la gueule à ce cuistre. Marcel demande à tout le monde de ce calmer, puis, il expulse le trouble fête. Pour nous remercier d’avoir maintenu le calme, le patron nous arrose généreusement. Tournée fatale pour les parents. Eric braille « Smoke on the water » alors que Catherine danse à moitié nue au milieu du bar.
« On dit que l’alcool est dangereux, mais cela n’est rien comparé à la maternité ! »

4 commentaires:

Profette a dit…

Ben, je croyais qu'ils étaient piètres buveurs, les parents ? ;-)
(eh vi, c'est le RETOUR de Profette, yeahhhh, j'espère que tu vas fêter ça dignement : une tournée, une tournée !)

Louis a dit…

Profette, Profette, oui ce nom me dit quelque chose...Il s'est passé quelque chose entre nous ? Au bar ? Tu m'as...? dragué ? Séduit ? Abusé ?
Ah, c'était toi !!!
Sinon, je n'écris plus sur ton blog, tant que tu feras des comparaisons militaires. (Je suis rancunier avec l'armée)

BBK.mel a dit…

On a parlé de tournée ?

francis a dit…

Et personne n'a pensé à faire un enregistrement du petit prodige ? Comment peut-on apprécier alors ?