samedi 13 juin 2009

N°24 Faudrait voir à préparer notre retour chez ce vieux Roger.




Sur les pentes de la Croix Rousse, les bars ne bruissent plus que de ces discussions autour de la soirée d’inauguration de notre ancien bistrot fétiche. Dans l’optique d’une réouverture réussie du « New Roger’s », Michel et moi avons convoqué mon beauf pour le briefer un peu avant cette grande soirée. « Ecoute Thierry, tu vas être le héros ce soir là, et il faut bien te préparer » Mon beauf se rengorge en avalant sa bière un peu trop rapidement à mon goût. Nous devons lui faire comprendre ce que nous attendons de lui avant que l’alcool ne lui tourne la tête. Je rappelle à mes lecteurs vieillissant que mon beauf, peintre émérite, ne supporte ni l’alcool ni ma sœur.
Nous trônons au comptoir du « bar des sports » étrangement calme ce soir. Michel se montre très pédago pour expliquer comment nous voyons les choses. « A un moment ou l’autre, tu vas obligatoirement rencontrer le maire, il va venir te serrer la louche et te parler de l'exposition, c'est un politique, il ne néglige jamais ce genre d’événement » et avant que les chevilles de Thierry ne gonflent trop, je le coince contre le bar, un doigt pointé sur lui : « Ne t’y crois pas trop quand même, le maire, il s’en bat de ta peinture, il n’aime que l’Olympique Lyonnais. Le foot cela rapporte plus, électoralement parlant. »
« Pourtant, elle est chouette ta peinture » ajoute Michel en éclatant de rire, ce qui plonge mon beauf dans une de ses célèbre bouderie. Bon, comme ce n’est pas le moment de se brouiller avec lui, on demande à Bob, le patron de remplir les verres. « Nous, ce que l’on veut, c’est que dés que le maire arrivera dans le bar, quelqu’un nous prévienne et que toi, tu le coinces assez longtemps pour nous laisser le temps d’arriver. » Thierry nous regarde comme si nous étions deux mongoliens : « Ben, pourquoi vous ne venez pas dès l’ouverture ? » « Toi, mon pote, tu t’appellerais Lucien, tu aurais déjà pris ma main dans la gueule » Je lève les mains en signe d’apaisement et demande à Bob de recharger la chaudière. Je m’inquiète un peu des yeux brillants de mon beauf, mais nous avons bientôt terminé. « Ecoute bien, Thierry : Tu nous as déjà vu nous pointer dans une soirée dès l’ouverture ? Tu nous prends pour des bouseux de l’Isère ? »
« Quoi ? Quelqu’un insulte l’Isère ? » Ca, c’est Lucien qui fait une entrée triomphale avec quelques potes. « Putain, tu tombes bien toi ! » Lucien regarde Michel sans comprendre avant de se prendre une mandale XXL en travers de sa trop grande gueule. Je regarde mon pote interrogatif. « Qu’est-ce que tu veux mon pauvre Martin, cela me démangeait un peu trop depuis un moment. Ton beauf, il faut se le fader, crois-moi »
Nous sourions tous en nous recalant au bar. « Bon, Thierry, tu peux rentrer chez toi, tu nous as bien compris ? » Comme il opine du chef, nous supposons qu’il fera son possible, et c’est tout ce que nous demandons. Avant de partir, il demande à Bob de remettre la tournée, geste qui nous fait monter les larmes aux yeux. Y’a pas, nous sommes des sensibles de la picole. Sauf avec Lucien qui pleure comme un veau depuis sa baffe. Heureusement, le « T’en veux une autre ? » de Michel, le calme instantanément, et nous pouvons trinquer tranquillement avec Thierry.
Une fois qu’il a franchit la porte du bar légèrement titubant, Michel grand critique d’art se penche vers moi pour conclure : « Ton beauf, j’le trouve meilleur au bar qu’au pinceau ! »

6 commentaires:

BBK.mel a dit…

"Il opine du chef"...San Antonio aurait préféré "il branle le chef." Oups !


Pour le passage à Lyon, ça ne se fera pas tout de suite : je pars en Inde un mois.

flo de l'isére a dit…

La bouse de l'Isére donne des jardins 100 pr cent bio.Thierry elle est chouette ta peinture ne t'en fait pas pour Michel il est loin d'avoir ta grandeur et ta descente.

Louis a dit…

Je savais que l'Isère allait réagir. Je vais manger "chez le vrai Roger" jeudi prochain.
Je sais que vous vivez des moments difficiles, alors je vous embrasse tous les trois. Courage !

Papa de Lili a dit…

Si cette semi-paralysie des jambes veux bien me lâcher la grappe (le toubib m'a dit que ça aller s'améliorer!) je verrai si je peux aller te rendre visite... chez Roger!
Amitiés.
PS: Ca dépend un peu aussi de mon porte-monnaie!

Louis a dit…

Ah la vache, un hémiplégique fauché! A Lyon !!! Manquerait plus qu'il soit routier. (Ou que Sarko soit président !!!)

Anonyme a dit…

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