mercredi 4 mars 2009

Sangre & Sangria épisode 1

I. Mercredi. Cartes postales de Leningrad (Venezuela)

Il y a de l’excitation dans l’air ce soir, toute l’équipe du Zola est sur son 31 et la grande foule se bouscule sur le cours Emile Zola. Je suis un habitué du festival Ibérique, pourtant un bordel pareil, je l’avais rarement connu. Et comme de juste, il se met à pleuvoir. Ma voisine me sourit en m’invitant sous son parapluie. C’est une belle brune piquante tout à fait « raccord » avec le festival, et je me dis que si c’est râpé pour la séance, ma soirée n’est pas perdue. Je vais l’inviter au resto et mon charme légendaire fera le reste. Finalement nous parvenons à nous glisser dans la salle, et vous imaginez bien que je reste collé à ma belle inconnue qui m’entraîne au balcon. Un rêve, je vis un rêve ! J’attends l’obscurité avec impatience. Après les petits discours d’accueil, la séance commence enfin mais je ne m’intéresse pas à l’image, trop occupé à regarder ma voisine. Elle fixe l’écran avec concentration, pendant que je la dévisage sans vergogne. Sa beauté me paralyse et quand elle se tourne vers moi pour me sourire, Je défaille (oui, je suis un garçon fragile) Mais un brouhaha retentit derrière moi. Ca crie et se bouscule jusqu’au bruit sourd d’un corps qui tombe et d’un hurlement qui monte de la salle. C’est la confusion la plus totale. La projection s’arrête, la salle se rallume et ma brune a disparu.

Jeudi. « La femme sans tête » (Argentine)

Pour une fois, le Zola et le festival font la une des journaux régionaux et nationaux. Même la télé s’est déplacée. Un rêve pour Alex l’attachée de presse. Tout Lyon ne parle que de cela : Un ancien militaire vénézuélien assassiné dans un cinéma projetant « Cartes postales de Leningrad » un film dont le sujet est justement la guérilla communiste vénézuélienne. Comme la police a interdit les projections pendant quelques jours, (Heureusement, parce qu’ils avaient prévu de projeter un film argentin : « La femme sans tête ». Tout un programme ! ! ! ) on traîne au bar (Ben oui, qu’est ce que vous voulez faire ?) Toute l’équipe du Zola est sous le choc…et assoiffée. On discute sans fin sur ce meurtre, Pablo et Diégo vieux opposants à Pinochet exilés à Lyon depuis ces années de feu et de fureur, nous expliquent tous les dessous des luttes latino américaine. Comme ils sont Marxistes d’obédiences rivales, la conversation devient rapidement confuse, sans compter la bière qui coule à flot et n’améliore pas la situation. Alors au bout d’un moment le ton monte et les gifles commencent à voler. On se croirait dans un saloon mal famé. Michel, le président debout sur le comptoir supplie le public de se calmer pendant que les Chiliens s'empaillent en se traitant mutuellement de fascistes. Moi je cherche désespérément ma belle inconnue.
Ca démarre fort cette année le festival ! ! !
(A Suivre )

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Si elle s'est tirée du cinéma au premier bruit suspect, tu ne risques pas de la retrouver dans un troquet où on se distribue des baffes !

Louis a dit…

Voire...

Anonyme a dit…

C'est elle qui a tué le venezuelien ! Il faut se méfier des brunes piquantes !

Louis a dit…

BB, je ne l'ai pas quittée des yeux!!!

Anonyme a dit…

Tu ne l'as pas quittée des yeux, mais tu étais ébloui ! Donc tu n'as pas pu tout voir. CQFD