lundi 9 février 2009

16. Arobase, latin lover.


La nuit est déjà bien entamée, quand je réalise que je n’ai pas vu Arobase depuis une éternité. Il ne me manque pas vraiment ce bougre. Pour être franc, à toujours frimer devant les femmes avec ses connaissances en informatique il me courre un peu sur le haricot. Mais comme la conversation s’étiole, (c’est la trêve dans le foot) je demande négligemment si ce grand couillon ne serait pas mort. On peut toujours rêver. « Comment, t’es pas au courant ? » C’est Lucien, les yeux déjà bien vitreux, qui vient de parler. Michel a l’air gêné et je devine la grosse embrouille. « Il emballe comme une bête » poursuit l’autre andouille. Je suis un peu surpris, parce qu’Arobase, jusqu’à ce jour, malgré des efforts pathétiques n’a jamais dépassé le stade du bisou dans ses tentatives de drague de bistrot. J’interroge Michel : « On parle bien du même ? » Mon pote d’un léger mouvement de tête acquiesce en silence et devant ma surprise non feinte, fais un signe au patron qui renouvelle nos consommations. Je me tourne vers les autres soiffards qui me dévisagent comme si j’avais la lèpre excepté Paulo qui le mégot collé au bec s’est endormi la tête posé sur le comptoir. Trop heureux, c’est encore Lucien qui développe : « Il est parti en week-end avec deux gonzesses », il fait semblant d’avoir une lueur avant d’ajouter fielleux : « Avec ta blonde, d’ailleurs. Tu te souviens de ta blonde ? » Qu’il soit con ce Lucien, c’est un fait avéré, mais qu’il le prouve à chaque instant c’est usant. Je devrais lui coller la beigne qu’il mérite, mais là, il m’a bien séché. Ma blonde ? Que peut-elle bien faire avec Arobase ? Elle déteste l’informatique. Et un week-end entier avec Arobase, c’est carrément du social. Je suis plongé dans une sombre rumination lorsque Lucien m’achève sèchement. « Ils sont dans la Creuse » La Creuse ? Ma blonde dans la Creuse ? Avec Arobase ? Je suis pris de vertige et Michel intime à Lucien l’ordre de se taire. Mais l’imbécile veut regimber, alors il se mange sa baffe quotidienne. Joël ricane nerveusement ce qui réveille brutalement Paulo, qui comme de coutume tombe de son tabouret. Michel me prend par l’épaule pour me réconforter. « J’allais t’en parler, Martin. Mais avec cette fille, c’est fini, non ? » Il a raison bien sur, mais rien n’est simple entre elle et moi et j’aurai du mal à expliquer ma douleur. Alors je change de crémerie et je bois. Au bout de quelques minutes, Michel, seul, me rejoint pour boire avec moi. On va être beau demain !
J’ai attendu quelques temps avant de coincer Arobase, qui a essayé de m’expliquer une fumeuse histoire de site Internet à créer. « Figure-toi que les filles veulent écrire un livre sur les maçons de la Creuse. Tu connais l’histoire ? » J’étais prêt à tout pardonner, mais cette niaiserie, c’était trop. Vraiment trop. Ai-je donc tellement régressé intellectuellement pour que l’on me raconte des sornettes aussi grossières ? Alors en guise de maçon, mon petit Arobase à eut droit à un ravalement de façade dans les règles de l’art.
J’t’en foutrai des « maçons de la Creuse ».

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ok j'arrête les 5 à 7 informatiques, trop risqué !
Je retourne dans ma Creuse avec les moutons et...

Anonyme a dit…

Ben c'était qu'une blonde quoi...
J'ai bien aimé ton histoire, mais ne t'en fait pas : une de perdue... et... ben heu... une de perdue.

Anonyme a dit…

Francis est très rassurant ! Pas de souci, Martin aura toujours ses deux profs préférées sur qui compter !

Anonyme a dit…

Martin tu sais bien que rien n'est simple en informatique comme en bâtiment...
Tu vois bien que tu peux compter sur tes ami(e)s...
Amitiés.

Louis a dit…

Merci les amis (heu, Francis, tes phrases ne sont que moyennement rassurantes)Il faut que j'arrive à mon age (20-25 ans) pour être soutenue par des profs!!! et des routiers (d'ailleurs, où k'elle est Profette ?)