mercredi 8 octobre 2008

8. Le barbecue.



Vous vous souvenez de ces deux enseignantes qui fréquentaient « chez Roger » ? Profette et BBK Mel ? Nous sommes tombés sur elles l’autre jour en début de soirée. Elles étaient en beauté comme d’habitude. Y’avait du male qui papillonnait méchamment autour d’elles. Malgré cela elles se sont montrées simples et aimables, nous invitant même à une soirée barboc chez Profette. Pendant que Michel et moi calmions du regard les play-boys de vogue qui commençaient à grogner dangereusement, Lucien a noté les coordonnées de la soirée.
- On compte sur vous. Il y aura plein de top modèles.
Elles sont rigolotes ces femmes !
Après cette rencontre, Michel était excité comme une puce, persuadé qu’il était d’avoir une chance avec Profette. « Dimanche, j’emmène Popaul au cirque » m’a t’il confié égrillard.
Malheureusement, tout n’a pas été aussi simple puisque, une fois la petite bande mise au courant, tout le monde a voulu venir à la soirée. Un beau bordel. Après de multiples négociations et quelques bonnes baffes, il fût décidé que Roger, Joël et Lucien nous accompagneraient. Si Joël et Roger ne me gênaient pas trop, embarquer Lucien me semblait une connerie d’une portée abyssale.
- Martin, ne soit pas con, il n’y a que lui qui a le permis.
J’avais oublié ce petit détail, alors j’ai cédé, bien convaincu d’aller à la catastrophe. D’autant que BBK m’avait glissé l’autre soir :
- Faites gaffe quand même, il y aura Adèle qui n’a que 17 ans.
Mais, peut-on arrêter une bande de nazes en rut ? Alors, les pieds sur les caisses de bières, et les poches bourrées de préservatifs, nous sommes partis à l’assaut de ce fameux bastion féminin.
- Pas de quartiers, beuglait Michel en ouvrant les canettes à vitesse grand V.
L’ambiance grimpait gentiment alors que nous sortions de la ville. Une heure et quelques bières plus tard, il fallut bien se rendre à l’évidence : Nous étions perdus.
- Bordel, Lucien, qu’est-ce que tu branles ? On est déjà passé là, je reconnais le bar.
Quand Michel voit un bar, il ne l’oublie jamais. C’est un don en quelque sorte.
- Arrête-toi imbécile, je vais me renseigner.
Plein d’espoir nous laissons notre ami reprendre la situation en main. Lucien essaye de nous faire croire que tout cela est la faute des femmes, qui, c’est bien connu, sont nulles en géographie. « Ils l’ont dit à la télé ». Là, il prend en pleine gueule, la gifle qu’il mérite et Michel revient pour la suite des opérations. Nous roulons dans une banlieue de plus en plus lugubre dans un silence plutôt inhabituel chez nous. Au bout d’une nouvelle heure et d’une nouvelle caisse de Kro, nous nous retrouvons dans un cul de sac coincés entre l’autoroute et une zone industrielle particulièrement pimpante. Je vois que Lucien va dire une connerie, alors je lui assène un chouette ramponneau dans la nuque. Ca le calme. Moi aussi. Nous revenons fissa vers le bar, un peu comme des alpinistes égarés se précipitant vers un refuge. Nous payons en vain moult tournées aux autochtones qui traînent au bar, quand Lucien a soudain une lueur dans son pauvre cerveau abîmé en se souvenant d’un détail primordial : « Elles m’ont dit que c’était vers Auchan, pas Carrefour, j’ai mélangé. »
Michel veut l’abattre, mais on le calme en lui parlant de son rendez-vous avec sa bimbo et nous changeons de banlieue. Il est trois heures du mat lorsque nous arrivons devant la villa. Tout est sombre, tout est calme. « Ca sent le pâté » dit Joël qui a appris le français avec Thierry Rolland. Il a raison et nous voulons rentrer, mais c’est sans compter sur Michel et son obstination. Roger ronfle à l’arrière de la bagnole, mais cela ne dérange personne, alors on klaxonne, on sonne et on gueule. Tout le quartier se réveille et une fenêtre s’ouvre enfin à l’étage nous laissant entrevoir un gros balèze à poil.
- Vous voulez que je descende vous apprendre la politesse ?
Cela sent la grosse baston des familles quand une voix chaude et sensuelle nous met KO debout :
- Laisse chéri, je les connais, ce sont des tocards. Reviens vite au lit.
Avant de partir on a mis le feu à deux trois voitures, « pour les nerfs » et on a finit les bières tiédasses en regagnant la ville. Michel fait la gueule alors Joël essaye de lui remonter le moral en lui expliquant que ce n’était sûrement pas Profette qui avait parlé.
- Tu parles ! J’ai bien reconnu sa voix. Quelle belle soirée cela a dû être ! Lucien, je te promets la dérouillée de ta vie. Là, j’ai pas trop le goût.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle délicatesse dans tes phrases Louis ;-)

Louis a dit…

???

Anonyme a dit…

Profette n'aurait JAMAIS laissé Martin en rade devnt chez elle. Mais après moultes packs de kro, comment être sûr que c'était sa voix...

Anonyme a dit…

Ca pouvait pas être moi...
J'habite à côté d'un Leclerc.



:-p

Louis a dit…

Avec vos trois prénoms, j'ai eu 3 commentaires : Ma prochaine histoire, je recopie le bottin !
Qu'est-ce qu'elle veut dire Adèle ? c'est lourd ce que j'ai écris ?

Anonyme a dit…

Non !
Jamais lourd !!!
Et je prends plaisir à lire toutes tes petites histoires, même si je ne laisse pas trace de mon passage !

Mais par contre, fait gaff' de ce que tu dis sur Profette là, une Profette n'abandonnera sûrement jamais ses a(l)colytes !!

Anonyme a dit…

C'était pas la soirée "barbecue" c'était la "nuit de la frite..."
Bon! ce n'est que partie(s) remise! Mais la prochaine fois prenez un taxi... Ou alors appelez les routiers!
Amitiés.

Anonyme a dit…

Dur ! Même pas un 'tit bout de merguez ou de côtelette pour éponger la Kro ;-)

alice a dit…

c'est vrai, elle a raison Adèle !!!
Et puis c'est quand que tu viens pour les participes passés..???