dimanche 3 février 2008

32. Jésus revient.

Depuis mes aventures avec une fée (voir la N°15), Sarko (là, je me suis planté, cette nouvelle arrivera plus tard) ou le diable ( voir la N° 25), plus rien ne m’étonne dans mes nuits Lyonnaises. Alors, quand je suis entré, fatigué, dans mon petit bar chéri, je n’ai pas été surpris de le trouver là. Avec ses cheveux long, sa barbe et sa longue tunique blanche, il ressemblait à l’image que les curés voulaient nous imposer d’un Jésus blond et pale. Aucun intérêt, alors j’ai foncé à l’autre bout du bar, n’ayant aucune envi de me taper un nouvel allumé. J’ai un peu tchatché avec Roger qui a haussé les épaules, d’un air fataliste lorsque je lui ai posé une question au sujet du type.
- Mon pauvre Martin, si je devais connaître tout les frappadingues du coin ! Tu me suffis largement.
Et il est parti en riant, content de sa vanne. Moi j’ai oublié le bonhomme pour m’intéresser à la salle qui se remplissait de jeunes filles, toutes plus belles les unes que les autres. J’y allais de mes œillades assassines, prêt à embrayer la vitesse supérieure, lorsque l’autre clown est venu prêt de moi.
- Alors Martin, il paraît que tu sympathises avec mon vieil ennemi Lucifer ?
En parlant il a claqué des doigts, et la chanson des Stones a remplacé le disque qui tournait sur la platine. On m’avait déjà fait le coup, et ce soir j’étais vraiment trop fatigué pour supporter ce genre de connerie. Le brave gars, pas démonté par mon indifférence, a de nouveau claqué des doigts et un spot l’a illuminé brillamment. Il commençait à me courir sérieusement sur les nerfs, le fils de. Quand je lui ai dit que le diable, lui au moins remplissait mon verre vide, j’ai eu droit à tout un discours moralisateur sur les méfaits de l’alcool, qui a finit de me mettre en orbite. Pour me montrer, qu’il avait quand même des pouvoirs surnaturels, il a écarté les bras avant de s’élever en lévitation au dessus de son tabouret. J’allais me poser des questions sur mon athéisme, mais on doit bien reconnaître que ce niais de Roger à des limites dans la bricole. Si balancer en douce un nouveau disque ou un coup de spot ne demande pas de sortir de Saint-cyr, installer des câbles et des poulies pour feindre la lévitation, était au dessus des capacités de mon pote. Bref le faux prophète s’est écrasé au sol sans élégance. J’étais tellement furieux d’avoir, l’espace d’une seconde, douté de mes convictions, que je lui ai mis dans la tête un coup de pied violent. Comme j’arrivais directement du chantier, mes pompes de sécurité, ont fait faire à son crane un bruit bizarre. Le faux Jésus se tordait au sol, mais ma colère était intact, alors, classique des classiques, j’ai balancé mon tabouret derrière le bar en hurlant que Dieu et la religion me faisait chier. Roger ne rigolait plus, mais des jeunes arabes, qui buvaient en salle, sont venus poliment me dire qu’il fallait respecter Dieu. Alors là j’ai vu rouge et la danse a débuté. Au poing et au pied. Une bonne vieille baston des famille qui a embrasé tout le bar. Lorsque j’ai entendu un client crier « à mort les bougnoules », j’ai réalisé que certains se servaient de la bagarre pour faire passer leurs idées rances, alors j’ai changé de camp. Finalement, avec les trois jeunes musulmans, on a dérouillé les petits fachos. Une bien belle soirée en vérité. Aujourd’hui, je suis souvent invité à manger un couscous par mes nouveaux amis qui ne désespèrent pas de me convaincre. Vont avoir du mal. Roger m’a pardonné, car il était un peu fautif quand même. (un peu quand même !)
Sur les pentes, je croise souvent le chevelu, qui maintenant se prend vraiment pour Jésus.
Les chaussures de sécurité, cela ne pardonne pas.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Mécréant va! Pouvait pas arriver à quelqu'un d'autre un truc pareil... J'ai bien rit en tout cas! Amitiés.

Anonyme a dit…

Les bonnes vieilles doc Martins coquées, c'est clair que ça ne pardonne pas.il me rappellerait presque ma jeunesse ce cher Martin !